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le blog d'Edmée - Page 62

  • Festival de Cannes: Catherine Breillat fait le buzz et Ken Loach espère battre le record de Palmes d'or!

    Les derniers films en compétition n'ont pas bouleversé fondamentalement la donne. Nos préférences vont toujours ä Justine Triet (Anatomie d’une chute) , Jonathan Glazer, (The Zone Of Interest) Aki Kaurismaki (Les feuilles mortes) , Nuri Bilge Ceylan (Les herbes sèches), Marco Bellochio (L’enlèvement)

    On n’en parle pas moins de Vers un avenir radieux de Nanni Moretti qui se distribue dans le rôle principal en incarnant un réalisateur tournant un film sur l’arrivée d’un cirque hongrois. Et cela alors que les chars russes envahissent Budapest pour écraser dans le sang la révolte populaire de 1956. Une comédie politique permettant au cinéaste  d’évoquer la crise du PC italien, et l’amorce d’un tournant historique. 

    On discute aussi de Wim Wenders et ses Perfect Days, film poétique où un homme affecté au nettoyage des toilettes publiques de Tokyo s’émerveille chaque jour des petits riens de l’existence. 

    Catherine Breillat a fait le buzz sur les réseaux sociaux avec L’été dernier, (photo) un opus se voulant sulfureux, avec une avocate quadragénaire qui séduit son beau-fils de 17 ans.

    De son côté, Alice Rohrwacher veut nous séduire avec La chimera, ’l'histoire d’Arthur, hanté par le souvenir de Beniamina, son amour perdu et qui, par ailleurs, utilise son étonnant don de sourcier pour aider ses amis pilleurs de tombes.

    Enfin Ken Loach brigue une troisième Palme d’or en présentant l’émouvant  The Old Oak, un pub menacé de fermeture avec l’arrivée de réfugiés syriens dans le village.  A défaut d’un nuveau trophée synonyme de record,  sera-t-il récompensé par le Prix du 76 Festival, à l’image des Dardenne l’an dernier? Verdict ce soir…

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  • Festival de Cannes: "Monster" du Japonais Hirozaku Kore-eda décroche la Queer Palm

    Une douzaine de films étaient en lice pour décrocher la  Queer Palm, créée en 2010 pour récompenser des films traitant de thématiques LGBTIQ+, de genre, ou féministes, toutes sections confondues. Pour cette édition 2023, le jury, présidé par l’acteur et réalisateur américain Cameron Mitchell, a choisi Monster, du Japonais Hirokazu Kore-eda. 

    Succédant à Joyland, du Pakistanais Saim Sadiq, ce long métrage du grand réalisateur nippon, qui brigue une deuxième Palme d’or après celle obtenue pour Une affaire de famille en 2018 raconte l’histoire de Minato, un jeune garçon dont le comportement paraît de plus en plus bizarre. Il semblerait qu’un de ses professeurs soit à l’origine de ses bouleversements émotionnels.   
     
    Inquiète, sa mère qui l’élève seul depuis la mort de son père, décide de se rendre à l’école pour en savoir davantage. Mais la vérité se révèle plus complexe au fur et à mesure du déroulement de l’enquête. Et ce qui commence comme un drame sur le harcèlement scolaire, vu à travers les yeux de la maman, du professeur et de Minato, évolue vers une relation très étroite, voire amoureuse, avec un petit pote. Elle fait un peu penser à celle qu’évoquait Lukas Dhont dans Close, couronné du Grand Prix l’an passé.
     
    Hirokazu Kore-Eda, qui sait comme personne filmer l’enfance, ne nous emporte pourtant pas autant dans Monster que dans ses œuvres précédentes. Il a même tendance à nous perdre dans une structure narrative tenant du puzzle, au fil d’une intrigue parfois inutilement tarabiscotée. Mais cela reste évidemment un bon film.
     
    La Queer Palm distingue également un court métrage. Il s’agit cette année de Boléro, du Français Nans Laborde-Jourdàa, qui a reçu deux autres médailles. Son film raconte l’histoire d’un homme qui rentre dans son village natal et montre comment l’art peut changer une vie. Quasiment prémonitoire!

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  • Festival de Cannes: de Justine Triet à Marco Bellochio en passant par Jonathan Glazer, les candidats sérieux à la Palme d'or

    Alors qu’il reste une demi-douzaine de candidats en lice pour la Palme d’or  je n’ai pas encore éprouvé de véritable coup de cœur. En revanche j’ai de grandes préférences. A l’image d’Anatomie d’une chute (photo) de la Française Justine Triet, qui a justement provoqué l’émoi sur la Croisette. 

    Dans ce film à procès mais pas seulement, la réalisatrice brosse le portrait d’une écrivaine que tout accuse de la mort de son mari. Mais ne s’agirait-il pas d’un accident, ou d’un suicide ? La réalisatrice multiplie les pistes pour semer le doute chez les spectateurs qu’elle met dans la peau des jurés. 

    C’est brillant et formidablement interprété par la comédienne allemande Sandra Hüller, qui pourrait bien décrocher le prix d’interprétation. D’autant qu’on la retrouve dans The Zone Of Interest de Jonathan Glazer, un autre favori.

    Filmer l'horreur sans la montrer 

    Dans son adaptation du roman de Martin Amis, le Britannique filme l’horreur de la Shoah sans la montrer. Ce n’en est que plus effroyable. Pour mieux immerger le spectateur , le film débute en privilégiant l’ouïe à la vue avant de suivre le quotidien de Rudolf Höss un commandant d’Auschwitz et de sa famille, dont la jolie maison aux jardins fleuris  est mitoyenne du camp.

    La vie est idyllique On joue dans la piscine, on pique-nique, au bord de la rivière. Volontairement ignorante des horreurs qui se passent à sa porte, Madame essaie un manteau de fourrure en faisant la moue, trie des vêtements et s’amuse de la découverte d'un objet « ingénieusement » dissimulé dans un tube de dentifrice Tandis que de l’autre côté du mur des milliers de Juifs meurent dans d’atroces souffrances. Absolument glaçant.

    Dix ans après Winter Sleep, qui lui avait valu la Palme d’or, le Turc Nuri Bilge Ceylan revient avec Les herbes sèches. Une œuvre très (trop) longue, qui nous emballe pourtant et qui nous emmène une nouvelle fois en Anatolie dans un village isolé recouvert de neige.  On y rencontre Samet, professeur de dessin qui rentre de vacances en espérant sa mutation à Istanbul. 

    Malheureusement, il est confronté à une accusation de comportement inapproprié envers une collégienne, de même qu’un collègue qui est aussi son colocataire. L’affaire donne lieu à une enquête qui retarde son éventuel départ. Pour autant cette dénonciation ne sera pas prétexte à la réalisation d’un film policier, mais permettra à Nuri Bilge Caylan de mieux cerner le mal-être et la mélancolie de Samet, à qui le talentueux Deniz Celiloglu prête son visage.

    Infatigable cinéaste italien 

    Candidat également sérieux à la récompense suprême. Marco Bellochio qui se penche encore une fois sur l’histoire tourmentée de son pays. Avec L’enlèvement, il propose un drame historique lyrique et puissant, situé en 1858 et qui se déroule dans le quartier juif de Bologne. 

    Les soldats du pape débarquent chez la famille Mortara pour enlever leur fils de 7 ans Edgardo, sous prétexte qu’il a été baptisé en secret et qu’il doit recevoir une éducation catholique. Ravagés, ses parents tentent l’impossible pour le récupérer. Religion, pouvoir, résistance, mensonge, injustice, autant de thèmes abordés avec maestria par l’infatigable cinéaste italien 

    A retenir également Les feuilles mortes du Finlandais Aki Kaurismaki qui sait comme personne tout nous raconter sur l’amour, la solitude, la société, le travail, le monde extérieur, en moins d’une heure et demie. Un véritable record à Cannes, surtout cette année.

    Palmé d’or comme Nuri Bilge Ceylan, le Japonais Hirozaku Kore-eda ne convainc en revanche pas autant que d’habitude avec Monster. S’il filme toujours admirablement l’enfance, il nous perd en route avec une intrigue inutilement tarabiscotée autour d’une affaire de harcèlement scolaire, vu de trois angles différents. 

    Todd Haynes, dont on attendait beaucoup, après son incomparable Carol de 2015, déçoit lui aussi avec May December. Pour son retour, il propose un drame romantique où il dirige Natalie Portman et Julianne Moore, la première convainquant la seconde de, star déchue, de la rencontrer pour mieux l’interpréter sur grand écran.  Une réflexion un peu chichiteuse sur le jeu de miroir entre la comédienne et son rôle.  

    Sean Penn et son cure-dents

    Plus ou moins en queue de peloton, on citera  Black Flies, du Français Jean-Stéphane Sauvaire, qui nous plombe avec une série d’interventions d’ambulanciers, toutes sirènes hurlantes. Elles sont entrecoupées de scènes répétitives sur le quotidien perturbé de ces hommes qui consacrent leur vie à sauver celle des autres. On se demande bien ce que fait ce film en compétition, sinon que Sean Penn  y tient le haut de l’affiche. Mais qu’il est exaspérant à mâchouiller son cure-dents du début à la fin de ce pensum! 

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