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Sorties de la Semaine

  • Grand écran: "Umami": Gérard Depardieu au Japon pour percer le mystère de la cinquième saveur

    Passionné tout jeune par la cuisine, Gabriel Carvin (Gérard Depardieu) est devenu, au fil des années, un très grand chef saumurois. Alors qu’il se voit remettre sa troisième étoile par un critique qui n’est autre que l’amant de sa femme Louise. celle-ci le quitte. Cette brutale séparation provoque une crise familiale et Gabriel est victime d’un infarctus. 

    Il est à deux doigts d’y rester, ce qui le pousse à réfléchir. Après une séance d’hypnose avec son excentrique ami d’enfance (Pierre Richard) Gabriel décide d’envoyer balader ses casseroles, de partir au Japon faire le point sur sa vie et retrouver un cuisinier nippon (photo)qui l’avait battu lors d’un concours gastronomique 40 ans auparavant. Dans la foulée, il tente de percer le mystère de l’umami, la cinquième saveur de base, dont le goût  est décrit comme le délice charnu et salé qui approfondit et améliore celui des aliments. 

    Pour incarner cet homme au bout du rouleau dans ce voyage façon choc des cultures entre quête existentielle et recherche culinaire, le réalisateur Slony Sow a fait appel à l’énorme  Depardieu. Mais il ne suffit pas de nous montrer le grand Gégé, certes souvent attendrissant, rencontrer son vieux pote Pierre Richard, barboter nu dans un sauna, tenter l’expérience insolite de se glisser dans la cabine d’un hôtel capsule, ou rendre visite à une originale éleveuse de porc, pour enlever le morceau. 

    Film trilingue (français, anglais, japonais), Umami pèche par des dialogues parfois indigents, une mise en scène approximative, un manque de structure et une intrigue inutilement tarabiscotée. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 17 mai. 

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  • Grand écran: "Plan 75": l'insoutenable programme pour se débarrasser des vieux au Japon

    Réalisatrice japonaise, Chie Hayakawa se penche sur un problème aigu de son pays, le vieillissement de la population, réussissant à traiter ce thème complexe avec une incontestable acuité. Son film, Plan 75, se déroule dans un futur proche. Face à la multiplication de seniors, le gouvernement nippon estime qu’à partir d’un certain âge, ils deviennent un trop gros poids pour la société. Il concocte donc un programme proposant aux plus de 75 ans de mettre fin à leurs jours. En échange, ils bénéficient d’un accompagnement téléphonique et reçoivent une somme de 100.000 yens (environ 650 francs suisses), qu'ils utilisent comme bon leur semble.

    Chie Hayakawa nous met tout de suite dans le bain, avec une tuerie de personnes âgées dans un établissement médical. Cette ouverture est inspirée du massacre de Sagamihara, où un  homme avait massacré dix-neuf handicapés dans un établissement spécialisé, expliquant ce carnage par leur inutilité et une trop lourde charge financière pour l’Etat.

    A partir de la redoutable réalité d’un monde dystopique, la cinéaste n’imagine en fait que la mise en place du Plan, accepté par la population et permettant ainsi au gouvernement de se débarrasser de millions de personnes, considérés comme de vulgaires détritus, un peu comme le montrait  Richard fleischer dans Soleil  vert, sorti en 1973.

    Pour mieux nous immerger dans son sujet, Chie Hayakawa se concentre sur trois personnages centraux. Michi, 75 ans,  ne trouve plus d’emploi et ne parvient pas à obtenir d’aide sociale. Par conséquent et à son corps défendant, rejetée de partout et de plus en plus isolée, elle se trouve  éligible au plan. De son côté Hiromu, jeune fonctionnaire, est chargé de recruter des candidats, tandis que Maria, aide-soignante les accompagne et les soutient dans leur ultime démarche.

    A la fois terrible, insoutenable et bouleversant, Plan 75 aborde l’euthanasie dite choisie, en potentiel système d’Etat. Effrayant, plus particulièrement lorsqu’on imagine que cela pourrait être prémonitoire.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 3 mai.

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  • Cinéma: «Quand tu seras grand", regard humaniste sur un Ehpad et les liens qui se tissent entre vieux et jeunes

    Après  Les Chatouilles , où elle racontait le viol qu’elle avait subi à neuf ans par un ami de la famille, Andréa Bescond aborde à nouveau, avec Eric Métayer, un sujet grave, en posant son regard sur les maisons de retraite et leurs dysfonctionnements. Dans Quand tu seras grand, tous deux se penchent non seulement sur la façon dont sont traités ou plutôt maltraités les vieux, mais également les jeunes, tout en évoquant les liens qui peuvent se tisser entre ces deux maillons négligés de la société.

    Dans ce film choral, on découvre Yannick (Vincent Macaigne), aide soignant dans un Ehpad (EMS en Suisse). Entre pression permanente , faute de personnel et restrictions budgétaires qui impactent le travail, les soins et la considération dus aux pensionnaires,, il tente de faire face à ces manques de moyens chroniques avec bonne humeur.  

    Alors qu’il est déjà à la limite, son quotidien et celui des résidents se complique encore, quand ils doivent partager le réfectoire de l’établissement avec une classe d’enfants et leur animatrice (Aïssa Maïga) dont la cantine est inaccessible suite à des dégâts d’eau. Mais si trop c’est trop au début, les choses ne tardent pas à s’arranger. 

    Souvent laissés seuls, végétant dans leur chambre, oubliés de leurs proches, les pensionnaires finissent par apprécier ces instants passés avec les enfants qui redonnent vie à leur quotidien et sont prêts, de leur côté, à apprendre. Ces rencontres entre deux univers opposés sont illustrées par l’amitié qui naît entre le retraité Yvon et Brieuc, un gamin d’une douzaine d’années délaissé par ses parents (photo). 

    Quand tu seras grand n’a pas la force des Chatouilles, certaines situations et personnages sont stéréotypés, mais ce film intergénérationnel entre fiction et documentaire qui, outre de la vieillesse et de la transmission, traite de la mort, de la différence, de la tristesse, du désespoir, de la solitude, émeut par la tendresse, la sensibilité, l’humanité et l’humour qui s’en dégagent. Il est de plus porté par un Vincent Macaigne lunaire et débordé à l’irrésistible look de rocker, et Aïssa Maïga qui ne lésine pas sur l’énergie. Mention spéciale à Kristen Billon, excellent dans le rôle du jeune Brieuc. 

    Aussi chaleureuse que dynamique, Andrea Bescond nous en dit plus sur ce film qu’elle voulait positif et de nature à se remettre en question sans pour autant faire la morale. Il a nécessité beaucoup de recherches. « J’ai lu des livres, entendu des témoignages, rencontré des soignants. Ce que je voulais, c’est être au plus près du réel, faire attention de ne pas tomber dans le cliché. On ne peut pas aborder ce sujet sans être précis, crédible. Il ne faut pas sentir l’écrit. Toute l’équipe a fait un stage de deux jours en Ehpad et, lors du tournage, nous étions entourés de vrais soignants ».

    Vous saviez que la réunion des générations existait ?

    Non, pas quand on en a eu l’idée. La chose s’était développêe, puis avait cessé à cause du covid. Mais aujourd’hui, ça revient. Et cels se passe très bien. L’évidence s’impose dans la relation entre Yvon et le jeune Brieuc. Je désirais qu’ils aient une filiation en-dehors des liens du sang qui ne sont pas les seuls importants. Entre ces deux-là, en vrai, c’était facile. Ils ont communiqué tout de suite. 

    Puisqu’on parle des comédiens, ils sont tous bons. J’ai particulièrement aimé Vincent Macaigne. Il est assez hallucinant. A-t-il été difficile à convaincre?

    Pas du tout. C’était une proposition de la directrice de casting. Il a adoré son personnage à la lecture du scénario. Il a apporté ses propres fringues pour être plus crédible dans le côté rocker. Et il y est allé à fond. Comme les autres d’ailleurs.

    Avec ce film, Eric Métayer et vous  envoyez un  message. Pensez-vous être entendus?

    On n’espère pas grand-chose  des politiques qui ont failli à leur mission.  Par exemple, on avait passé Les Chatouilles à l’Elysée. Pour rien. Mais dans la société  ça circule, ça avance. Il y a une vraie prise de conscience.  Là c’est pareil. 

    On retrouvera Andréa Bescond à l’occasion de l’adaptation de son roman, Une simple histoire de famille, paru en janvier dernier. Il évoque trois générations liées par des secrets. Pour l’écrire elle a puisé dans son expérience personnelle. Après son viol, elle a souvent fantasmé, dit-elle, de tuer son agresseur. 

    "Quand tu seras grand", à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 26 avril. 

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