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Grand écran: dans "Le Répondeur", Salif Cissé devient la voix de Denis Podalydès. Bluffant!

Cette comédie signée Fabienne Godet, est adaptée du roman éponyme de Luc Blanvillain. On y découvre Baptiste Mendy (Salif Cissé), imitateur talentueux mais méconnu, gâchant son talent dans un petit théâtre associatif devant une poignée de spectateurs. Et puis un jour, il est engagé par Pierre Chozène (Denis Podalydès) un écrivain célèbre constamment dérangé par des importuns et qui aspire à la tranquillité pour achever son œuvre la plus ambitieuse, la plus intime.. 

Il propose donc à Baptiste de répondre aux multiples appels téléphoniques à sa place. En d’autres termes de devenir sa voix. Et cela après lui avoir raconté sa vie, révélé ses secrets, dévoilé ses habitudes pour que le jeune homme puisse remplir sa mission au mieux. Ce que ce dernier réussit à merveille, devenant son "répondeur".. Mais petit à petit, Baptiste ne se contente plus de cette imitation. Il s’émancipe, développe son personnage et commence à s'approprier l'identité de Chozène, finissant par régler son existence. 

Evocation de plusieurs thèmes

Le Répondeur, récompensé par le prix du public au 28e Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez, explore plusieurs thèmes à travers une intrigue originale, tout en menant une réflexion à la fois profonde, subtile et amusante sur la tyrannie du smartphone et du tout médiatique. Une jolie réussite de Fabienne Godet qui tient aussi à l’excellente performance des comédiens, dont le principal, Salif Cissé.

On les a rencontrés tous les deux à l’occasion de leur passage à Genève. La réalisatrice a débuté comme psychologue (elle s’en est servie pour l’écriture fine de ses personnages) avant de se lancer dans le cinéma, avec Sauf le respect que je vous dois (2006) ou  Nos vies formidables (2018). C’est son producteur qui lui a signalé le livre de Luc Blanvillain, en pensant que ça pouvait faire un super film. "Ce que j’ai trouvé bien, c’est qu’il y avait de la place pour l’auteur que je suis. J’ai pris quelques libertés, mais l’auteur a adoré. Je pense que Le Répondeur est proche d’une comédie à l’anglaise. Avec du fond. On sourit plutôt qu’on ne rit".

Le film tourne autour de nombreux sujets comme l’identité, la quête de soi, la communication, la dépendance au portable "C’est terrible. Les gens sont de plus en plus dans des bulles, comme dans le métro par exemple, avec cet objet en permanence dans les mains, croyant être connectés au monde. Replié sur soi-même, on ne sait plus ce que c’est que de s’ennuyer". 

Au centre, il y a l’imitation. Pour que le scénario soit crédible, il fallait une pointure.  A l’image de Salif Cissé. "Il apporte un supplément d’âme. Il a un charisme et un magnétisme de dingue. Il est bienveillant, tendre, sensible, fragile dans un corps puissant. Quand je l’ai vu, ça m’a pris cinq secondes pour l’engager. Il est bluffant dans la peau de Baptiste, qui finit par régir  Pierre, qui devient lui. Comme il n’a pas le passé relationnel des gens avec qui il parle, cela lui permet d’être libre, de répondre comme il a envie".
 
"J'ai bouffé du Podalydàs matin, midi et soir"

Tout cela plaisait bien à Salif Cissé, mélomane, scénariste avec un petit faible pour les films d’espionnage et surtout acteur vu dans À l'abordage (2020) et qui a depuis enchaîné les rôles au cinéma et au théâtre. Il était notamment à Cannes, dans Météors, d’Hubert Charuel, aux côtés de Paul Kircher. Mais c’est la première fois qu’il porte un film sur ses épaules.  
"Ce qui m‘a posé le plus gros problème, c’est mon personnage qui se crée un avatar de lui-même. Par ailleurs, c’est un sacré boulot de passer d’un registre à l’autre, d’un individu à l’autre dans la même scène. J’ai été coaché par Michael Gregorio pour perfectionner mon imitation de Denis Podalydès. Il a la voix de la première cigarette, sableuse, posée. J’ai bouffé du Podalydès matin, midi et soir".. 

En tant que Pierre, il aspire à vivre pour son art, tandis que Baptiste veut en vivre. «C’est un paradoxe qui les arrange tous les deux  En fait il s’agit d’un film sur l’amitié. Plus Baptiste en sait sur la vie de Pierre, plus il a envie de la régler pour que cela se passe mieux. J’aurais fait comme lui. Nous avons un point commun. Plonger dans divers milieux. Je suis un animal social polyvalent». Et qui n’a qu’une envie, renouveler l’expérience et s’investir dans d’autres rôles importants. 

«Le Répondeur", à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 5 juin. 

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