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le blog d'Edmée

  • Grand écran: "Materialists", une comédie romantique qui tend sans convaincre à la satire sociale

    Lucy (Dakota Johnson) est une jeune célibataire new-yorkaise qui travaille dans une agence de rencontres. Jolie fille, pleine d’énergie, elle doit dénicher le meilleur des partis pour des clientes très  exigeantes, plus particulièrement sur la taille de leurs futurs partenaires et celle de leur compte en banque. A force d’organiser des rendez-vous, elle croise Harry (Pedro Pascal), un richissime bachelor indûment qualifié d'irrésistible séducteur, qui l’emmène dans son fabuleux appartement. Parallèlement, elle  retrouve John, un ex-petit ami fauché (Chris Evans), qui vit dans un taudis et rêve toujours, à 35 ans, de devenir comédien.

    Mais si Lucy, subjuguée un temps par le luxe, couche avec Harry (qui en passant a subi une opération pour gagner quelques centimètres...), on devine aisément la suite dans une intrigue cousue de fil blanc. Au-delà de la rom-com, la réalisatrice américaine Celine Song, issue du cinéma indépendant veut pourtant proposer une réflexion sérieuse sur la complexité des rapports humains à l’heure du dating. Avec Materialists, elle se lance dans une sorte d’argumentaire sociologique, dénonçant une société de plus en plus consumériste, où l’amour compte pour du beurre. Dommage qu’elle finisse par tourner en rond, dans cet essai de satire sociale à la lenteur exaspérante, avec un trio d’acteurs hollywoodiens en vogue, donnant malheureusement l’impression d’être juste là pour faire un boulot peu passionnant.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 2 juillet.

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  • Grand écran: dans "Jurassic World: Renaissance", on ne prend pas les mêmes, mais cela n'empêche pas de recommencer!

    Suite aux événements se déroulant dans Jurassic World: Le monde d’après,  l’environnement de la planète s’est révélé hostile pour la plupart des dinosaures qui s’éteignent à petit feu. La faute à un public qui tend désormais à les dédaigner. Les survivants se trouvent dans des zones équatoriales isolées, aux conditions proches de celles de leur ère d’origine. Toutefois, parmi ces redoutables créatures, trois spécimens renferment peut-être la clé d’un remède capable de changer le destin de l’humanité. Mais c’est l’ignoble «Big Pharma» qui veut s’approprier ces extraordinaires vertus curatrices. Et monte une expédition dans le but de récolter des échantillons pour son enrichissement personnel.  

    Jurassic World: Renaissance, est le cinquième long métrage du Britannique de Gareth Edwards, notamment réalisateur de  Monsters (2010) et Godzilla (2014). Il a remplacé David Leitch derrière la caméra pour cette resucée dont la principale originalité consiste à ne pas inclure d’acteurs des volets précédents. La mercenaire de choc Scarlett Johansson, le paléontologue un rien chétif Jonathan Bailey et le chef d’équipe Mahershala Ali, aussi charismatique que musculeux, sont donc nouveaux dans l’univers de Jurassic. 
     
     Mais si on ne prend pas les mêmes cela n’empêche pas hélas le recommencement, même si l’întrigue mêle braquage et mission de sauvetage et que les monstres qui mutent se révèlent un peu plus monstrueux. Résultat un film plat et paresseux avec des scènes attendues, répétitives à outrance et des personnages clichés habituels, comme le très vilain homme d’affaires pourri jusqu’à l’os qui sera évidemment puni. Sans oublier le petit dinosaure craquant et le prétexte écolo. Plutôt mince dans le genre renaissance. Du coup, on doute que les fans en aient pour leur argent.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 2 juillet.

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  • Grand écran: "Rapaces" plonge dans la presse à sensation pour un polar social sous tension efficace

    Auteur de Vaurien en 2002, son premier long métrage où il suivait un prédateur au charme trouble,  Peter Dourountzis s’inspire, cette fois. de l’affaire Elodie Kulik. Directrice d’agence bancaire de 24 ans, elle avait été violée, étranglée et brulée en janvier 2002. Dans Rapaces, Samuel (Sami Bouajila), journaliste au magazine Detective et sa fille Ava, (Mallory Wanecque), stagiaire, couvrent le meurtre d’une jeune fille à l’acide. Frappé par sa brutalité ainsi que par l’intérêt de sa fille pour l’affaire, Samuel décide de mener une enquête indépendante, à l’insu de sa rédaction. Et découvre de troublantes similitudes avec l’assassinat d’une autre femme

    Cette plongée dans la presse à sensation se nourrissant de faits divers sordides, est doublée d’un drame familial à travers une relation père-fille un rien conflictuelle au départ. L’immersion bien documentés donne lieu à une enquête qui remonte aux origines du féminicide, avec la découverte d’un redoutable réseau masculiniste. Tout en maintenant suspense et tension, l’auteur évite en revanche toute représentation crapoteuse ou démonstration complaisante d’une histoire horrible qui pourrait accrocher le spectateur et son appétence pour le voyeurisme. Au contraire, entre thriller haletant et polar social, voire western,  il se livre plutôt à une observation de la violence régissant notre monde. Qu'elle soit celle des hommes ou des médias. Une réflexion qui interroge sans juger.  

    D’où le titre du film, qui séduit par son efficacité et la sobriété de sa mise en scène.  Car les rapaces sévissent partout. Ce ne sont pas seulement les tueurs de femmes libérant sauvagement leurs pulsions irrépressibles. Mais également les journalistes prêts à tout pour un scoop, les lecteurs qui se délectent de leurs récits croustillants, bref tous ceux qui concourent à flatter nos plus bas instincts.

    Dans le rôle de Samuel, Sami Bouajila, un pote de Roschdy Zem qu’on a vu dans une soixantaine de films signés Desplechin, Téchiné ou Kechiche, se révèle très crédible en reporter charismatique,  un dur qui a ses fêlures, mais n’hésite pas à aller cuisiner chez lui le père de la victime atrocement tuée, pour décrocher l’info qui fera monter le tirage. A ses côtés Mallory Wanecque, découverte dans L’amour ouf de Gilles Lellouche, assure en stagiaire intelligente, marchant sur les traces paternelles, tout en lui suggérant de changer un peu ses méthodes d’investigation.

    Un rapport qui aurait gagné à être mieux exploité. Tout comme la présence de Jean-Pierre Darroussin et de Valérie Donzelli. Jouant les utilités dans des enquêtes secondaires, ils n’apportent pas grand-chose. Sinon un autre regard sur un hebdomadaire souvent accusé de manipulation, mais où «tout est vrai», affirme Sami Bouajila dans une interview à Télérama.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 2 juillet.

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