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le blog d'Edmée - Page 4

  • Festival de Locarno: la compétition s'anime avec la Suisse et l'Autriche

    A mi-chemin du festival ou presque, jetons un regard sur la compétition où suite à un décollage laborieux poussant à la sieste,  il y a heureusement du mieux.  Comme par exemple Le moineau dans la cheminée du Suisse Ramon Zùrcher, métaphore d’un drame réaliste à tendance horrifique dans une famille dysfonctionnelle.  S’y entretiennent des relations toxiques dans une sorte de chaos où règne la violence. .      

    Dans la maison familiale de Karen, un endroit paradisiaque à la campagne, vivent cette dernière, Markus et leurs enfants. Pour l’anniversaire de Markus, Jule la sœur de Karen, son antithèse, arrive avec sa petite tribu. Des souvenirs de leur mère décédée, hantant les murs tel un fantôme, renforcent chez Jule l’envie de se dresser contre Karen, chez qui la tension ne cesse de monter. Jusqu’à l’explosion. Le film est notamment porté de bout en bout par la talentueuse Maren Eggert, (photo) qui incarne une Karen voûtée, de mauvaise humeur, errant un peu partout dans la maison comme une âme en peine, en proie à quelques pulsions érotiques. 

    Comme pour lui répondre le film lithuanien Seses de Laurynas Bareisas met légalement en scène deux sœurs, qui se retrouvent elles aussi à la campagne pour un week-end  en famille qui se termine par une tragédie. Mais le scénario est trop bancal pour qu’on s’y arrête. 

    Trois sœurs en cage

    En revanche, on a aimé Mond, de l’Autrichienne Kurdwin Ayub. Il s’intéresse à Sarah, une ancienne professionnelle d’arts martiaux qui vient de livrer son dernier combat et qui cherche du boulot. Elle en trouve un qiu la mène jusqu’en Jordanie, où elle doit entraîner trois filles d’une richissime famille. Mais elle ne tarde pas à déchanter, vu la tournure étrange que prend ce soi-disant job de rêve.

    Sous constante surveillance, les trois sœurs (encore !) sont coupées du monde extérieur. En cage, la plupart du temps,  à part une balade occasionnelle au centre commercial. Par ailleurs, elles ne paraissent pas s’intéresser particulièrement au sport. Sarah commence à se poser des questions. Un film sobre, subtil, bien mené, bien tenu, bien interprété. 

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  • Festival de Locarno: des reines, une militante et un enfant électrique sur la Piazza Grande

    .Tandis que la compétition internationale se traîne et que la Rétrospective nous enthousiasme, voyons un peu ce que la Piazza Grande nous a réservés, après le Déluge présenté en ouverture. Avec Reinas, la réalisatrice helvético-péruvienne Klaudia Reynicke proposait une chronique familiale émouvante, se déroulant l’été 1992 à Lima. Elena, qui a trouvé un travail  aux Etats-Unis  et ses deux filles Lucia et Aurora doivent bientôt quitter le pays, en plein chaos social et politique. 

    Le plus dur arrive. Se séparer de leurs proches et surtout de Carlos, même si ce père et mari   a quasiment disparu de leur vie. Cet exil annoncé génère ainsi logiquement des peurs, des frustrations, des incertitudes, mais aussi de l’espoir. Ce que parvient à montrer Klaudia Reynicke avec sensibilité, compassion et justesse.

    Mexico 86 avec Bérénice Bejo

    A la suite de menaces de mort, Maria activiste guatémaltèque luttant contre la dîctature militaire criminelle et corrompue  de son pays, sous les coups de laquelle est tombé son mari, est forcée de fuir au Mexique en 1976, en abandonnant son bébé.  Lorsque son fils revient vivre avec elle dix ans plus tard, elle doit choisir entre son amour, son devoir de mère et la poursuite de son combat révolutionnaire.

    Le cinéaste mexicano-belge César Diaz a choisi Bérénice Béjo pour incarner cette femme courageuse confrontée à un terrible dilemme dans ce drame à dimension personnelle, politique et sociale. Elle  est prête à tout pour protéger son enfant, quitte à le tuer pour lui épargner d’éventuelles terribles souffrances, mais s’en sépare à nouveau pour poursuivre sa mission. Crédible, la comédienne française remplit son rôle avec une conviction qui emporte l’adhésion.    

    On n’en dira en revanche pas autant d’Electric Child du Suisse Simon Jacquemet. Heureux parents d’un nouveau-né, Sonny et Akiko apprennent avec horreur qu’il ne va pas vivre au-delà d’un an. Le père désespéré va utiliser son expérience dans une IA super intelligente pour prouver que les médecins ont tort. Ce qui nous vaut un scénario dont l’improbable le dispute à l’imbroglio et à l’amateurisme. 

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  • Festival de Locarno: les derniers jours de Louis XVI et de Marie-Antoinette dans "Le Déluge"

    Après la fameuse fuite de Varennes en 1791, la famille royale rattrapée par la garde nationale sera finalement emprisonnée  à La Tour du Temple, près de Paris, à partir du 13 août de l’année suivante. dans l’attente de leur procès et de leur exécution .  

    Tourné à Rome et à Turin sur fond d’images de synthèse du Paris de l’époque, Le Déluge  signé du réalisateur italien Gianluca Jodice est né de la lecture, par hasard, d’un livre relatant le procès de Louis VXI, dernier souverain de l’Ancien Régime. Tiré du journal de Jean-Baptiste Cléry, valet personnel du roi, il évoque, selon son auteur, une apocalypse historique et intime, en racontant à la fois la mort d’un homme représentant la fin d’une époque.

    Divisé en trois chapitres, les dieux, les hommes et les morts, le film nous fait ainsi partager les derniers jours de Louis VXI, de Marie-Antoinette  et de leurs deux enfants, qui ont toujours vécu dans le luxe et la splendeur de Versailles, 

    Ils sont petit à petit privés de leurs privilèges, dénués de tout, négligés et raillés, obligés de porter des vêtements et des perruques sales, de manger avec les doigts. Morts en somme avant d’être guillotinés. Quant à leurs gardiens révolutionnaires, ils sont montrés comme des soudards assoiffées de sang, l’un d’eux n’hésitant pas à violer Marie-Antoinette en échange de quelques faveurs. 

    Le film, trop manichéen, vaut surtout pour ses deux comédiens. Méconnaissable, car enflé de partout, Guillaume Canet apparaît en gentil roi immature et un peu benêt, timide, sinon quasiment autiste, peu à l’aise en société, vouant une passion à la réparation des serrures et des horloges. Quant à Mélanie Laurent, elle est parfaire en reine détestable, souveraine déchue s’obstinant  à rester impérieuse et péremptoire.   

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