Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

le blog d'Edmée - Page 4

  • Grand écran: "Un simple accident", fascinant dilemme moral doublé d'une attaque frontale contre le régime iranien

    Auteur d’une grande œuvre, visage de la résistance à la répression dans son pays, l'Iranien Jafar Panahi poursuit le portrait de la dictature iranienne. Avec "Un simple accident", tourné clandestinement, il signe un récit politique passionnant et bouleversant, couronné à Cannes en mai dernier par la Palme d’or.

    Roulant de nuit avec sa fillette et sa femme à bord, Eghbal écrase un chien par mégarde et s’arrête dans un garage proche. En l’entendant demander une boîte à outlls, Vahid, un mécanicien, se fige. Il pense identifier celui qui l’a torturé et brisé sa vie lors de son incarcération dans une prison iranienne. Déterminé à se venger, il le suit, l’enlève le lendemain et menace de l’enterrer vivant dans le désert. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement les faits, le doute s’installe chez Vahid. S’il est certain d’avoir reconnu la voix de son bourreau, il n’a jamais vu son visage. 

    Comme il se refuse à assassiner un innocent, Vahid avec lui à la recherche d’autres victimes de l‘oppression, pour s’assurer de son identité. A tour de rôle celles-ci vont grimper dans la camionnette, où git le potentiel tortionnaire assommé, bâillonné, recouvert d’un sac, prêt à être jeté dans la tombe que Vahid va creuser pour lui. L’une pense reconnaître son odeur, un autre le bruit de la jambe de bois de celui qu’on surnommait «La guibole». Mais aucune ne parvient à l’identifier formellement. Leurs hésitations sur le sort réservé au prisonnier de Vahid donnent lieu à des scènes à la fois poignantes, absurdes et non dénuées  d’humour.  

    Entre thriller et road movie, Jafar Panahi maintient le doute jusqu’à la fin. Il propose ainsi, dans cette œuvre forte et audacieuse, un fascinant dilemme moral doublé d’une attaque frontale contre le régime. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 2 octobre. 

    Lien permanent 0 commentaire 0 commentaire
  • Grand écran: "Classe moyenne", comédie satirique sur fond d'inégalités sociales

    Huit ans après Gaspard va au mariage le réalisateur français Antony Cordier est de retour avec Classe moyenne.,. Il met face à face deux familles, les Trousselard et les Aziz,  qui vont sauvagement se bouffer le nez pour des broutilles. Philippe Trousselard (Laurent Lafitte), est un  riche avocat parisien, dont la femme Laure (Elodie Bouchez), actrice cherche à relancer sa carrière.

    Avec leur fille Garance (Noée Abita), rêvant de devenir comédienne et son petit ami Mehdi (Sami Outalbali), transfuge de classe d’origine algérienne, qui a terminé brillamment son droit, ils sont venus passer quelques jours de vacances dans leur luxueuse villa isolée au sommet d’une colline. Et se retrouvent rapidement en conflit avec les Aziz, couple de gardiens chargés de s’en occuper, à savoir Nadine (Laure Calamy) et Tony (Ramzy Bedia), avec leur fille de 20 ans, Marylou (Mahia Zrouki).

    Affichant un redoutable mépris de classe, Philippe, gros connard bourgeois se flattant d’être un fin cuisinier (la chose aura son importance), truffe en outre ses phrases d’agaçantes citations latines du genre: «Leur job, stricto sensu, c’est d’être à notre disposition quand on est là» ou: «Vous allez nettoyer ma voiture in extenso.»

    Face aux humiliations quotidiennes, Tony pète un soir les plombs. Complètement bourré, il débarque dans la maison fusil à la main et se met à tirer dans tous les coins. La guerre est déclarée et les Trousselard décident brutalement de congédier les Aziz. Mais c’est compter sans l’esprit combatif de la famille unie face à l’ennemi. À commencer par Nadine, qui monte vite les tours.

    Du coup, entre négociations foireuses que pense pouvoir mener Mehdi et provocations ridicules de part et d''autre, les choses s’enveniment, la tension monte dangereusement et tout finit par déraper méchamment. Antony Cordier propose une comédie satirique sur fond d'inégalités sociales divertissante, plutôt drôle et méchante, avec des acteurs qui s’amusent comme des petits fous.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 septembre 

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine 0 commentaire 0 commentaire
  • Grand écran: "Renoir", portrait d'une fillette solitaire, sensible, confrontée à la mort et l'absence d'amour

    Chie Hayakawa, qui avait beaucoup séduit avec l’intrigant Plan 75, invitant les personnes âgées à "s'effacer" pour faire de la place aux suivants, revient avec Renoir, placé dans la lignée des films japonais sur l’enfance et la famille. On y suit la mélancolique et solitaire Fuki, 11ans, dans une petite ville de province. En cet été 1987, cette gamine fragile à l’humeur changeante, fait face au cancer en phase terminale de son père et l’absence d’amour de sa mère, dont l’égoïsme le disputa à l’amertume et à la fatigue. 

    Entre école, visites à l’hôpital, rêveries, et rituels étranges de son héroïne, la réalisatrice nippone brosse le portrait d’une fillette un peu mystérieuse, silencieuse, à la sensibilité extrême. Confrontée trop tôt à la dureté de la vie, en équilibre entre l’univers de l'enfance et celui des adultes, elle cherche à entrer en contact avec les vivants et les morts. Fil conducteur de l’histoire, elle est incarnée par la jeune actrice Yui Suzuki, dans un premier grand rôle parfaitement assumé, où elle mêle fantaisie,  poésie et  gravité. 

    Avec Renoir, Chié Hayakawa propose un film certes visuellement soigné, délicat, mais à la mise en scène minimaliste, sinon corsetée. Manquant d’intensité dramatique, l’œuvre trouve son titre dans une approche impressionniste, par petites touches, conduisant à plusieurs pistes, relation mère-fille, deuil, maladie, adultère, rencontre avec un étudiant pédophile. Mais aussitôt évoquées, elles sont abandonnées. Cette narration décousue, associée à une structure éclatée, fragmentée, finit par dérouter, puis perdre le spectateur.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande, dès mercredi 17 septembre.

     

    Lien permanent 0 commentaire 0 commentaire