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le blog d'Edmée - Page 6

  • Grand écran: entre fantasmes et découverte de l'homosexualité. "Sex" remet en cause l'identité masculine

    A travers trois films, Sex (rebaptisé Désir en français), Dreams et Love, le réalisateur norvégien Dag Johan Haugerud explore la capitale de son pays et les moeurs de ses habitants. Fonctionnant indépendamment les uns des autres tout en se complétant mais pas forcément, ils prennent la forme d’une comédie humaine très réussie. Le cinéaste nous plonge dans la vie sentimentale et sexuelle de ses différents protagonistes, évoquant de nouvelles manières d'imaginer ou d’assouvir ses désirs.
     
    Tout en parcourant la ville  qu’on observe des toits pour prendre de la hauteur, des fenêtres d’appartements, à vélo ou à pied, l’auteur bâtit sa trilogie Oslo Stories autour de questions de genre, de remises en cause qui taraudent ses protagonistes. Dans Sex deux ramoneurs vivent des expériences troublantes, perturbant des schémasbien  établis. Dans Dreams (Ours d’or au dernier Festival de Berlin), une adolescente de 17 ans, tombe follement amoureuse de sa professeure de français trentenaire. Enfin dans Love, une médecin urologue hétéro et son collègue infirmier gay, célibataires endurcis, imaginent la possibilité du couple en papotant sur un ferry..
     
    De petites vies à portée universelle
     
    Des histoires a priori banales. Mais L’idée est justement d’analyser la banalité et de livrer une œuvre à portée universelle à partir de petites vies, paradoxalement si singulières. Ainsi que les façons d’un ramoneur, d’une ado ou d’un soignant, de trouver leur place dans le monde et la société. Et le réalisateur de nous assurer que cette recherche mérite qu’on en témoigne, à travers des formes différentes.  Qu’il s’agisse de monologue, de voix off ou de longues conversations. Parfois trop longues, il est vrai. Une réserve mineure au demeurant, les bavardages se révélant le plus souvent fascinants, et d’une rare ouverture d’esprit,.

    Premier volet à sortir en Suisse romande, Sex. Deux ramoneurs amis se confient entre fantasmes, adultère, découverte de l’homosexualité et remise en question de l’identité masculine. Père de famille hétéro, marié depuis longtemps, l’un d’eux avoue avoir eu la veille une aventure totalement inattendue avec un client, après avoir nettoyé sa cheminée. Il l’a trouvée plutôt sympathique et enrichissante. 

    Mais si l’acte le hante, il assure ne pas vouloir recommencer. Il ne le considère pas comme le signe d’une homosexualité latente, ni comme une infidélité. Pour lui, tromper c’est cacher son écart. Il raconte donc la chose à sa femme qui, en revanche, la prend très mal (elle est même dévastée), puis à son ami. Egalement marié, il vient lui aussi de faire une révélation étonnante, sinon extravagante. Toutes les nuits, il rêve qu’il est une femme, draguée par David Bowie...On peut évidemment faire une lecture métaphorique de ce film où, sur fond de désir inconscient, Dan Johan Hangerud s’amuse à déconstruire les codes de la virilité. L’auteur se livre à un traitement subtil, délicat et sensible des rapports humains modernes. Il ne craint pas les discussions crues sur la sexualité, l’amour et ses conventions, mais évite tout voyeurisme ou démonstration vulgaire. Une touche norvégienne teintée d’humour, réaliste, émouvante, originale.
     
    "Sex" à l’affiche dans les salles de Suisse romande, dès mercredi 30 juillet. 
     

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  • Grand écran: "Certains l'aiment chauve" avec le duo Adams-Youn en roue libre

    Zacharie, 30 ans (Kev Adams)  a tout pour être heureux. Mais sa vie bascule, lorsqu’il apprend avec horreur qu’il va avoir la boule à zéro dans six mois. Tandis que sa copine Romy l’a quitté, il s’adresse à son oncle Joseph (Michaël Youn), stratège antichauve autoproclamé. Et, suivant ses conseils, entame un parcours du combattant jalonné de remèdes, lotions, traitements chocs  et autres solutions miracles pour tenter de garder une chevelure jusqu’ici plutôt abondante. .

    Mais rien n’y fait et le malheureux voit son crâne se dégarnir de plus en plus vite entre les avis farfelus du tonton, les moqueries de son ami Antoine (Rayane Bensetti) et le soutien fantaisiste d’une thérapeute (Chantal Ladesou) pour l’aider à faire face à une issue inéluctable.

    Certains l’aiment chauve, signé Camille Delamarre, est une comédie lourdingue à l’humour pourave, où s’agitent des comédiens en roue libre. Avec une mention spéciale dans le genre pour Michaël Youn. On reconnaîtra toutefois que certes débilement traité, le sujet est assez bien vu en ce qui concerne les problèmes récurrents qu’entretiennent les hommes avec leurs cheveux. Et leurs tentatives ridicules, voire désespérées pour cacher une calvitie naissante ou installée. Alors qu’un crâne chauve est de loin plus séduisant.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 juillet.

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  • Grand écran: "I Love Peru", film de potes avec Raphaël Quenard en quête de spiritualité...

    Dans son premier long métrage, coréalisé avec son compère Hugo David, Raphaël Quenard met en scène un comédien narcissique et à problèmes (lui-même). Le succès lui montant à la tête, il a abandonné ses amis et s’est fait larguer par sa copine. En perte de repères, il est parti au Pérou pour fuir les médias. Rêvant qu’il est un condor, il se lance dans une quête de spiritualité et de sens en traquant l’oiseau majestueux, mythique, symbole national incarnant la puissance et la liberté.  

    I Love Peru, film de potes, se déroule en deux parties, dont la première en France. Raphaël Quenard, qu’on a notamment beaucoup aimé chez Quentin Dupieux, fait du Quenard et se raconte dans cette œuvre hybride et décalée. Elle se veut  déroutante et borderline, en brouillant la frontière entre réalité et fiction. Les auteurs ne lésinent pas sur l’humour vulgaire, gratuit, scatologique, à coups de blagues provocatrices, Le héros n’hésitant pas à péter, à roter et à montrer son cul. Le tout sur fond de philosophie creuse accentuant le vide assez sidérant de l’ensemble.  

    Au cours de cette dérive existentielle censée révéler ses fêlures, Quenard, suivi pas à pas par Hugo David, croise plusieurs personnalités du cinéma dans leurs propres rôles, comme François Civil, Marina Foïs, Eric Judor, Benoît Poelvoorde ou Emmanielle Devos, qui n’ont pas ne folle envie de travailler avec lui….  

    On peut trouver touchante cette expérience cinématographique avec tendance à l’autocritique. Mais si on n’est jamais mieux servi que par soi-même, on ne dira pas qu’il s’agit d’une grande réussite.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 9 juillet. 

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