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le blog d'Edmée - Page 9

  • Grand écran: "Voyage au pôle sud", une plongée au coeur d'une nature fascinante, mêlant poésie et récit intérieur

    En 2005, Luc Jacquet réalisait son premier long métrage, La marche de l’empereur, qui a connu un succès mondial et raflé l’Oscar du meilleur documentaire l'année d'après. Il nous faisait alors découvrir la noblesse et la force de ce grand  oiseau endémique de l’Antarctique. Ce continent qu’îl a dans la peau, dans le cœur et dans la tête.  Ce continent qui lui procure une émotion indicible et l’attire à un point inexplicable.

    En séjours cumulés, il y a passé quatre ans depuis sa première expédition en 1991. Trente ans plus tard, Luc Jacquet retournait où tout avait commencé nous invitant, avec Voyage au pôle sud, à une évasion en noir et blanc avec un bref instant bleuté, au cœur d’une nature fascinante, mêlant beauté, poésie et récit intérieur. 

    Des images grandioses

    Au cours de ce périple couronné par une nouvelle extraordinaire rencontre avec l'Empereur, il veut partager sa réflexion sur l’étrange et puissante attraction qu’exerce depuis toujours, sur les plus grands explorateurs, ce spectaculaire univers libérateur de toutes contraintes, en voie de disparition. Comme dit l’auteur, la banquise d’hiver n’a jamais été aussi faible. 

    De ce tournage en deux étés, difficile, exigeant, méticuleux, Luc Jacquet ramène des images grandioses, somptueuses, que les mots peuvent aussi difficilement décrire que les sentiments  ressentis par l’auteur, victime plus que consentante de l’"Antarctic bite".   

    "Y retourner, encore et encore" 

    "J’aime la neige, les éléments déchaînés,  la violence du vent, du froid, le silence, la dimension infinie, les relations entre les gens, la proximité avec les animaux qui ne nous craignent pas", nous dit le Jurassien à l’occasion d’une rencontre. 

    "Tous ceux qui sont allés sur ce continent  veulent y retourner, encore et encore. On est isolé du monde de sa famille, c’est dangereux, on gèle, on entre dans un temps complètement différent qu’on ne maîtrise plus. Il  faut apprendre la patience. On ne peut rien planifier. Et pourtant le charme, la magie ne cessent d’opérer.  On est comme aimanté. C’est un plaisir un peu masochiste..."

    Une beauté hallucinante 

    L’addiction est évidemment également d’ordre esthétique pour le cinéaste, qui a choisi de nous dissoudre dans le blanc. "On est confronté à une beauté hallucinante. Celui qui la décrit le mieux, c’est l’écrivain Blaise Cendrars. Et pourtant, il n’y est jamais allé! Cet endroit incite par ailleurs à la méditation. On plonge dans un univers d’une rare puissance dont la grandeur nous dépasse..." 

    Luc Jacquet parle autant de lui-même que de son environnement, dans cette œuvre qui est avant tout un voyage intérieur où il emmène les gens pour leur faire comprendre sa passion, son désir constant de s’y retrouver. "Je les guide,  je veux leur faire voir les choses autrement, mais en même temps c’est très personnel. Ce film pourrait être une lettre". 

    "Voyage au pôle sud" à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 20 décembre. 

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  • Grand écran:_Eva Green règne en Milady sur le deuxième épisode des *Trois Mousquetaires". Pas trop fringants les garçons!

    Si les deux épisodes ont été tournés  en même temps, Les Trois Mousquetaires reprennent du service à l’écran dans Milady, huit mois après le premier consacré à d’Artagnan. Avec donc toujours Martin Bourboulon aux manettes et le même casting : François Civil en d’Artagnan, Romain Duris en Aramis, Pio Marmaî en Porthos, Vincent Cassel en Athos, et Eva Green en Milady de Winter, la sulfureuse et mystérieuse  espionne du cardinal de Richelieu. .

    On avait quitté ce beau monde avec l’enlèvement de Constance Bonacieux (Lyna Khoudri) que recherche désespérément l'amoureux d’Artagnan, et on le retrouve dans cette suite plus particulièrement centrée sur Milady et le siège de a Rochelle. Dans un royaume divisé, fragilisé par les guerres de religion et menacé d’invasion par l’Angleterre, nos héros vont à nouveau croiser  l’épée... sans trop garder le cap.

    Surenchère d’actions pour une narration confuse

    En effet l’auteur, qui en passant raffole du plan-séquence, surtout pour les affrontements, nous propose une histoire à la narration confuse, tant la foule d’événements, de péripéties, de trahisons, de situations mâtinées d’incohérences ne cessent de s’enchaîner et de se précipiter  Du coup, à vouloir tout dire avec cette surenchère d’actions, le film finit par ne pas raconter grand-chose. On n’est pas non plus très séduit par l’éclairage général entre grisâtre et brunâtre et les couleurs ternes des costumes qui semblent sortis tout droit d’un cortège de l’Escalade...

    Côté protagonistes, la belle charismatique et troublante Eva Green règne sur ce volet (qui en annonce un troisième) entre chevauchées épiques et affrontements tragiques. Peur de rien, forte, féministe, moderne, elle manie le fer avec autant de dextérité que de grâce. Tout en usant de ses charmes sans complexe.

    Plutôt adeptes du chacun pour soi

    A ses côtés Vincent Cassel, personnage complexe, cynique, torturé, fragile, vulnérable, hanté par la mort, rongé par la culpabilité. Il est un peu âgé pour jouer Athos , comme il le reconnaissait lors d’un entretien  à la RTS en  ajoutant  comme pour se dédouaner: « On est tous trop vieux  pour les rôles tels qu’ils sont écrits dans le roman ». Juste, même pour François Civil qui, en plus, n’apparaît pas des plus fringant dans cette mouture. A l’image d’ailleurs de Romain Duris et Pio Marmaï, réduits à jouer les utilités en se  baladant dans une loufoque et anecdotique sous-intrigue. Et que dire de Louis Garrel et Lyna Khoudri, invisibles ou presque? 

    Quant à la faneuse devise des mousquetaires "un pour tous, tous pour un", on la cherche en vain dans la mesure où ils ont peu de scènes ensemble, tour à tour oubliés et oeuvrant de façon plus ou moins convaincante dans leur partition respective.  Ce qui ne contribue pas franchement à soulever un enthousiasme délirant.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 13 décembre. 

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  • Grand écran: "Maestro", la vie intime du légendaire Leonard Bernstein. De et avec Bradley Cooper

    Si vous imaginiez plonger dans la prestigieuse carrière de Leonard Bernstein, ce n’est pas exactement ce que vous propose Bradley Cooper, qui s’est également coulé dans la peau du légendaire chef d’orchestre, compositeur, pianiste, musicologue, pédagogue et humaniste engagé.
     
    Né en 1918 dans le Massachusetts de parents juifs d’origine ukrainienne, il prend son envol en 1943. Il a alors 25 ans et doit remplacer au pied levé et sans répétition le chef du Philarmonique de New York dont il est l’assistant. Il dirigera ensuite l’orchestre de 1958 à 1969. Premier Américain à la baguette d’un opéra à la Scala de Milan avec Maria Callas, il a acquis une réputation internationale, notamment en tant que compositeur du cultissime West Side Story (Broadway 1957).
     
    Tout en le suivant de son jeune âge jusqu’à sa mort en 1990, le réalisateur de Maestro, à qui l’on doit également A Star Is Born (2018), n’aborde pourtant que superficiellement ’le parcours éclectique du maestro, qui a popularisé la musique classique. Il laisse aussi de côté ses engagements politiques comme sa lutte contre la guerre au Vietnam ou son soutien aux Black Panthers.
     
    Un couple volcanique et complexe
     
    Bradley Cooper s’intéresse avant tout à la vie intime de Lenny, homosexuel assumé collectionnant les amants et au couple volcanique qu’il a formé pendant 27 ans avec l’actrice américano-chilienne Felicia Montealegre, incarnée par Carey Mulligan, plus célèbre que lui à l’époque de leur rencontre  L’auteur évoque ainsi la vie commune tumultueuse, tourmentée et complexe de ces êtres passionnés, accros forcenés au tabac, tous deux décédés d’un cancer des poumons  
     
    Ce biopic que Steven Spielberg avait envisagé de réaliser lui-même prend ainsi davantage la forme d’un mélodrame Alternant noir et blanc et couleur, doté d’une mise en scène assez conventionnelle en dépit de quelques envolées bluffantes, il vaut surtout par la prestation de ses deux protagonistes, aussi convaincants qu’attachants dans cette relation amoureuse anticonformiste qui se désagrège fatalement.
     
    Deux protagonistes impressionnants
     
    Métamorphosé, Bradley Cooper « est » tout simplement Bernstein. Personnage charismatique, exubérant, survolté, dépressif, excessif, il est même époustouflant lorsqu’il dirige, carrément en transes, la 2e de Mahler dans la cathédrale d’Ely.  A noter toutefois, côté maquillage, que la prothèse de nez portée par le comédien a choqué. Certains y ont vu de l’antisémitisme. Ce choix artistique n’a toutefois pas dérangé l’Organisation juive américaine et la famille de Bernstein.
     
    De son côté, Carey Mulligan est magnifique dans le rôle de l’épouse, femme hors norme qui a pesé dans l’œuvre du génie. Sachant à quoi elle s’engage, elle accepte pendant un certain temps l’orientation de son mari. Mais au cours des années, elle a de plus en plus de mal à supporter sa volonté d’afficher son homosexualité au grand jour Frustration, amertume, colère, humiliation, font monter la tension jusqu’à l’explosion .
     
    A cet égard, on regrettera que ce besoin farouche d’énergie, de dynamisme confinant à une forme d’hystérie, a tendance à parcourir tout le film, empêchant de ressentir une véritable émotion

    A l’affiche dès mercredi 6 novembre. 

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