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le blog d'Edmée - Page 7

  • Grand écran: "Sirât", road trip techno-mystique halluciné dans le désert marocain. Eprouvant!

    Selon l’islam, Sirât, c’est  le pont entre l’enfer et le paradis, plus fin qu’un cheveu et plus aiguisé qu’une épée . Un fil étroit qui nous sépare de la fin. Sirât, c’est aussi le titre du dernier film d’Olivier Laxe, récompensé par le prix du jury au dernier festival de Cannes. La moindre des choses pour une majorité de critiques. Secoués, subjugués par l’approche hors norme du réalisateur franco-espagnol,  l’omniprésente et puissante musique de David Letellier, alias Kangding Ray, ils espéraient plutôt le voir décrocher la Palme d’or.

    Dans un monde en guerre, en suspension entre la vie et la mort, Luis (Sergi Lopez) et Esteban,  sonfils de 12 ans, débarquent dans une free party, où pulse une  techno brutale, expérimentale, et où s’agite frénétiquement une foule en transes déglinguée, sous substance. Luis et Esteban sont à la recherche de leur fille et sœur Mar, disparue depuis plusieurs mois lors de l'une de ces raves. Dans l’espoir que quelqu’un la reconnaisse, ils distribuent sa photo à tout le monde, se liant ainsi avec une communauté de vrais teufeurs, dont certains sont estropiés.  

    Alors que des soldats marocains sont venus interrompre la party,  Luis décide de suivre ses nouveaux copains et leurs camions, à la poursuite d’une autre fête où sa fille pourrait se trouver. Et c'est parti pour un road trip techno-mystique dans les dunes, les roches et les falaises impressionnantes du désert saharien, les sons entrant en résonance avec un paysage d’une indéniable beauté. Tandis que les radios de ce convoi de l’extrême diffusent des informations laissant sous-entendre l'éclatement d’une Troisième Guerre mondiale, les raveurs itinérants sont lancés dans une course effrénée pour fuir l'horreur, avant que tout explose et s’écroule autour d’eux.

    Entre rave sauvage, quête paternelle, réflexions sur l'humanité et voyage intérieur, Olivier Laxe propose une expérience sensorielle, immersive, métaphysique, métaphore du monde actuel, aux dialogues et au récit minimalistes. Cela dit, le cinéaste  divise. Selon que l’on adhère ou non à la techno qui nous vrille les tympans, on sera ou non captivé par ce film choc inclassable, dérangeant, déroutant, halluciné, anxiogène et surtout physiquement éprouvant.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 10 septembre.

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  • Grand écran: "Connemara", histoire d'amour sur fond de fracture sociale. Avec Mélanie Thierry et Bastien Bouillon

    Suite à Leurs enfants après eux des frères Ludovic et Zoran Boukherma, c’est à un autre roman de Nicolas Mathieu, Connemara, que s’est attaqué Alex Lutz pour son quatrième film. Il y suit Hélène (Mélanie Thierry), la quarantaine, issue d’un milieu modeste dans une petite ville des Vosges, dont elle s’est échappée. Montée à Paris et dans l’échelle sociale, elle a réalisé son rêve d’adolescente en devenant cadre supérieur. 

    Mais  un  burn out brutal  bouleverse tout. Alors qu’elle est revenue s’installer avec sa famille dans sa province natale, Hélène croise un soir, sur le parking d’un restaurant, le beau  Christophe (Bastien Bouillon), très populaire hockeyeur de ses années lycée. Elle retombe alors sous le charme de celui dont elle était secrètement amoureuse. Séparé de sa femme, lui n’a jamais quitté la région, en allant  vivre avec son père.

    Retour aux sources sur fond de fracture sociale. On imagine alors la possibilité d’une aventure sentimentale (symbolisée par la célèbre chanson de Michel Sardou)  à laquelle s’essayent ces deux personnages désormais étrangers l’un à l’autre, touchants pourtant dans leur envie d’y croire. Mais si Mélanie Thierry, transfuge de classe et le candide Bastien Bouillon mettent de l’intensité et de la sensibilité dans leur jeu, l’auteur se donne du mal pour complexifier une histoire d’amour plutôt banale, en dépit du mal-être de son héroïne. 

    Respectueux du roman, trop peut-être,  Alex Lutz livre un film un peu poseur, à la mise en scène maniérée, insistant notamment sur le flou artistique. Décidément, on lui préfère la casquette d’acteur à celle de réalisateur.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 10 septembre. 

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  • Grand écran: "Adieu Jean-Pat", une comédie qui veut rire de la mort. Avec Hakim Jemili

    Etienne, 35 ans, la maladresse incarnée, n'a toujours pas pardonné à son prétendu copain Jean-Pat, qui lui a pourri l’existence pendant toute son enfance. C’est dire s’il n’est pas franchement bouleversé en apprenant par hasard sa mort. Et pourtant funérailles, le cas de le dire en l’occurrence, il va se retrouver malgré lui à organiser l'enterrement de son harceleur., Se confrontant du même coup  à son passé et à l'aigreur qui le mine depuis des années. Un film se voulant à la fois noir, grinçant et drôle, mais qui a tendance à confondre complexité et tarabiscotage, en multipliant péripéties et quiproquos convenus. 
     
    Portée par l'humoriste Hakim Jemili, passant pour le nouveau visage de la comédie populaire française, cette farce qui prétend rire de la mort est signée Cécilia Rouaud . Elle est basée sur un scénario du dessinateur Fabcaro et du regretté Laurent Tirard. Alors malade, il a offert la réalisation à la cinéaste. «Un beau cadeau pour mon quatrième long métrage», nous confie l’attachante Cécilia, rencontrée à l’occasion de son passage à Genève.
     
    «J’aime la façon originale qu’a Laurent de raconter le monde. Trouver de la légèreté dans le drame, mêler l’humour noir, l’émotion et la tendresse, ça me parle. J’ai tout gardé. Je me suis simplement permis de moderniser l’intrigue en la féminisant. Etienne est entouré de femmes fortes, l’obligeant finalement à tenir bon. Ce qui a plu à Laurent».

    Abordant divers thèmes comme  la mort, rancune, le pardon, l’absurdité de la vie, la peur de passer à côté, l'amitié, les illusions amoureuses, les déceptions, les désirs, Cécilia Rouaud  met aussi un peu d’elle-même dans ce texte écrit par d’autres. «La famille me passionne, l’exploration de ses liens de ses dynamiques, la difficulté de quitter ce qui a marqué l’enfance». 

    Et bien sûr il y a Etienne. Pour incarner ce personnage pataud craignant de s’engager, manquant de confiance en lui, l’auteure a misé sur Hakiim Jemili. «Je n’ai pas hésité une seconde. Il vient du stand up, allie dérision et gravité. Avec sa présence magnétique, il a déclenché une empathie immédiate chez les autres comédiens. J’ai pris un immense plaisir à constituer une équipe autour de lui. Un vrai effet de troupe».

    «Adieu Jean-Pat», à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 3 septembre. 

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