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le blog d'Edmée - Page 7

  • Grand écran: un rien brouillon, Bong Joon-ho revient à la science-fiction avec "Mickey 17"

    Six ans après Parasite, palmé d’or à Cannes, oscarisé à quatre reprises, goldenglobisé ou encore baftaisé, son auteur Bong Joon-ho revient à la science-fiction, son genre de prédilection, avec Mickey 17. Dans cette propulsion vers le futur, lestée d’un  coquet budget de 150 millions de dollars, Mickey (Robert Pattinson) et son pote Timo (Steven Yeun) ont des problèmes terrestres avec des mafieux.  Pour leur échapper, ils embarquent vers Niflheim, une nouvelle planète. 

    A la tête de ce voyage de quatre ans, on découvre l’affreux et impitoyable autocrate Kenneth Marshall (Mark Ruffalo)  politicien raté et reconverti en industriel cynique (toute ressemblance avec un personnage existant n’est pas fortuite) et sa femme Ylfa (Toni Collette). Mickey fait aussi  la connaissance de Nasha (Naomie Ackie), qui devient sa petite amie.

    Sans éducation ni diplôme, le jeune homme accepte d’être  un «remplaçable». C’est-à-dire un cobaye humain destiné à mourir  chaque fois qu’on le jugera nécessaire. Pour renaître, corps, cerveau et souvenirs sauvegardés, grâce à une imprimante géante. Marchandise comme une autre, recyclable à volonté, Mickey en est donc à la dix-septième version de lui-même, lorsqu’un incident inexplicable se produit, le forçant à une lutte implacable pour se sauver de sa condition…

    Fable extraterrestre farfelue, satire politique grinçante, métaphore de l’échelle sociale, cette dystopie aux accents très actuels même si elle se situe en 2054, est portée de bout en bout par Robert Pattinson. Formidable, il montre toute l’étendue de son talent dans le rôle de cet humain jetable comme une simple ordure. On regrettera toutefois le côté décevant d’un scénario tarabiscoté, certes prétexte à une critique acerbe de notre monde, saupoudrée d’humour noir. Bong Joon-ho n'a même pas à forcer le trait.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 5 mars  

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  • Grand écran: "Armand" explore la folie parentale, à la suite d'un incident à l'école

    Armand, un élève de six ans, est accusé d’agression sexuelle sur Jon, un petit camarade de classe. Les parents sont alors convoqués à l’école pour évoquer le comportement de l’enfant qu’on ne verra jamais, le film se concentrant sur les discussions des adultes et les éventuelles mesures à prendre, selon la réalité et la gravité de l’incident. 

    Mais ce n’est pas ce qui compte pour l’auteur de ce thriller norvégien anxiogène Halfman Ullman Tondel, le petit-fils de Liv Ullman et Ingmar Bergman. Lauréat de la Caméra d’or à Cannes en mai dernier, il laisse s’affronter la mère fantasque d’Armand, actrice survoltée à la carrière déclinante, et les parents de Jon, apparemment plus pondérés et réfléchis. Face à eux, les représentants de l’institution ont bien du mal à gérer et à maîtriser une situation qui dégénère. 

    Alors que le malaise s’installe et que la tension monte, on ne saura finalement pas ce qui s’est réellement passé. Chacun peine à expliquer les choses. Les récits des gamins s’opposent. Les points de vue des parents, s’éloignant des faits et de  la résolution de l’affaire, ne cessent de se confronter sur fond de règlements de compte, de violence scolaire, de manipulations, de mensonges, de manque de responsabilités. Le tout dans une atmosphère de plus en plus étrange, virant à la folie et au surnaturel. 

    Une belle réussite de Tondel pour ce premier film émouvant et dramatique à laquelle participent les comédiens. Et plus particulièrement Renate Reinsve, sacrée meilleure actrice en 2021 sur la Croisette pour Julie (en 12 chapitres). Dans Armand (La convocation) elle se révèle remarquable en mère forcément indigne,  piégée au point de s'offrir un singulier pétage de plomb, sous forme d’un fou rire aussi impressionnant qu'interminable.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 5 février. 

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  • Cérémonie des Césars: Jacques Audiard écrase la concurrence avec sept statuettes pour "Emilia Perez"

    Bel hommage à Alain Delon pour ouvrir cette cinquantième cérémonie des Césars, toujours aussi longue, voire encore plus. Présidée par Catherine Deneuve, qui l’a dédiée à l’Ukraine, elle a été ponctuée par le souvenir de Michel Blanc, celui des disparus, ainsi que par la remise de deux statuettes d’honneur à Costa-Gavras et Julia Roberts. 

    Et comme prévu, elle a consacré Jacques Audiard, qui a écrasé la concurrence avec sept Césars. En dépit de la polémique causée par d’anciens tweets racistes et islamophobes de Karla Sofia Gascon (qui a tout de même raté celui de la meilleure interprétation), c’est donc l‘auteur d’Emilia Perez  qui a gagné le jackpot, en raflant les deux principales récompenses, meilleur film et meilleure réalisation, suivies par l’adaptation, le son, la musique, la photographie et les effets visuels. C’est très exagéré. Rebelote aux Oscars dans deux jours? Pas sûr...

    De son côté, Boris Lofkine est récompensé à quatre reprises pour L’histoire de Souleymane. Abou Sangaré remporte la révélation masculine, Nina Meurisse le meilleur second rôle, l’auteur et Delphine Agut le scénario original et Xavier Sirven le montage. 

    Karim Leklou est sacré meilleur acteur pour Le roman de Jim des frères Larrieu  et Alain Chabat décroche le second rôle dans L’amour ouf. C’est le seul et donc une grosse déception pour Gilles Lellouche ,son réalisateur. De son côté Hafsia Herzi et désignée meilleure actrice dans Borgo de Stéphane Demoustier.

    Claque également pour Le comte de Monte Cristo qui figurait pareillement parmi les favoris. Ses auteurs Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière doivent se contenter des récompenses techniques, décors et costumes. Quant à Un p'tit truc en plus d'Artus , il repart bredouille. 

    Joli coup en revanche pour Vingt Dieux de Louise Courvoisier qui remporte le César du premier film et son héroïne Maiwène Barthelerr celui de la révélation féminie. La statuette du film d'animation est attribuée à Flow, de Gints Zilbalodis, tandis que Gilles Perret reçoit celle du documentaire pour La ferme des Bertrand. Quand au César du film étranger, il est décerné à La zone d’intérêt de Jonathan Glazer.

    A signaler enfin un César décerné à Franck Dubosc dans la catégorie imaginaire de « eux qui n’en n'ont jamais eu… » A la fois gênant et pathétique, comme d’ailleurs la plupart des prestations entre les prix. 

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