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le blog d'Edmée - Page 3

  • Festival de Locarno 2025: 221 films au menu et le choix de Kechiche pour doper la compétition

    Pour sa 78 édition, qui se tiendra dès mercredi jusqu’au 16 août 2025, le festival propose à nouveau un très large panorama, à travers 221 films dont 150 longs métrages (99 premières mondiales), et 70 courts. Pour le directeur artistique Giona A. Nazzaro, ces œuvres incarnent ce que le cinéma contemporain a de plus vivant, de plus nécessaire…et de plus audacieux. Preuve en est la sélection en compétition, de Mektoub My Love: Canto Due, dernier volet de la trilogie signée du Franco-Tunisien Abdellatif Kechiche. 

    Léopard d’or déjà en vue, nouveau scandale? On se souvient en effet que Le réalisateur avait déclenché une vive polémique à Cannes en 2019 avec Mektoub My Love: Intermezzo, en raison de scènes de sexe très explicites. Une des comédiennes, Ophélie Bau, s'était même éclipsée pendant la projection. Plombé par la controverse, le film n'était jamais sorti en salles et son auteur avait disparu de la scène médiatique.  

    Dix-huit chasseurs de fauve en lice 

    Mais il n'y a pas que Kechiche en Compétition internationale. Elle comprend  cette année 17 autres films en première mondiale dont L’illusion de Yakushima, de la Japonaise Naomi Kawase et deux productions suisses Le lac de Fabrice Aragno et Le bambine de Valentina et Nicole Bertani. Avec With Hasan in Gaza de Kamal Aljafari, opus palestinien co-produit en Suisse, Allemagne et France, ils côtoient les autres prétendants en provenance de toute l’Europe. Parmi eux Dracula du Roumain Radu Jude, de retour à Locarno avec cette comédie dramatique mêlant une foule de styles.  

    La Piazza Grande

    Deuxième pilier du rendez-vous tessinois, la majestueuse Piazza Grande, qui accueille chaque soir des milliers de spectateurs. Au programme 14 œuvres dont 4 premières mondiales et 2 premières internationales. En ouverture Le Pays d’Arto de la cinéaste arménienne Tamara Stepanyan. Son premier long métrage de fiction met en scène Camille Cottin dans le rôle de Céline, qui se rend en Arménie pour régulariser la mort de son mari.

    Par ailleurs, si vous avez raté Cannes, vous pourrez voir la Palme d’or avec Un simple accident de l’Iranien Jafar Panahi, le Grand Prix du jury avec Sentimental Value du Norvégien Joachim Trier, ou encore La petite dernière d’Hafsia Herzi, lauréat de la Queer Palm et dont la comédienne Nadia Melliti avait décroché l’interprétation féminine.  A signaler une polémique autour de l’emblématique écran géant, qui va être remplacé par une structure pareille mais moins onéreuse et démontable chaque année. Affaire à suivre.  

    Rétrospective

    Troisième incontournable, la Rétrospective, Avec Great Expectations¸British Postwar Cinema 1945-1960 , le festival rend donc hommage cette année au cinéma britannique en réunissant des versions restaurées ainsi que des copies issues des collections du BFI National Archive, qui fête son 90e anniversaire. Les cinéphiles pourront (re)découvrir 39 œuvres dans ce tour d’horizon faisant la part belle à une multitude de genres, et croiser les vedettes d’alors, derrière et devant la caméra:  Richard Attenborough, Dirk Bogarde, Stanley Baker, Carol Reed, David Lean, Charles Crichton, Lewis Gilbert, pour ne citer qu’eux.

    Cinéastes du présent et Léopards de demain

    A ne pas manquer les Cinéastes du présent. Dédiée aux premiers et deuxièmes longs métrages, cette catégorie offre une vitrine aux nouveaux talents du cinéma mondial. Parmi les quinze sélectionnés, on trouve Becoming de Zhannat Alshanova, un premier film explorant la vie d'une jeune fille dans un Kazakhstan contemporain, La compétition inclut également des œuvres du Français Jérôme Reybaud et du  oréen Park Syeyoung. Dans le même esprit innovant, le volet Léopards de demain réunit, comme son  nom l’indique, des cinéastes qui façonnent l’avenir. Le cru 2025 propose 40 premières mondiales en provenance de 25 pays, réparties sur trois compétitions. ,   

    Semaine de la critique, Open Doors, Kids et série 

    Sections traditionnelles elles aussi, la Semaine de la Critique, avec sept documentaires sélectionnés par l’Association suisse des critiques de cinéma,  Open Doors avec huit longs métrages et cinq courts consacrés au continent africain, ainsi que Locarno Kids Screenings. Un voyage initiatique à la découverte du cinéma, à travers une sélection variée de projections pour enfants et adolescents. 

    On mentionnera encore une nouveauté, avec la projection avant sa diffusion à la RTS, de la série du Vaudois Jean-Stéphane Bron- Intitulée The Deal, elle raconte le processus qui a conduit à la signature de l’accord sur le nucléaire iranien. Le réalisateur propose également un documentaire, Le chantier, en l’occurrence celui consacré à la construction de salles de cinéma.

    Personnalités honorées

    Chaque année enfin, le festival célèbre plusieurs personnalités.  L'acteur, cascadeur, chanteur, scénariste, réalisateur et producteur chinois Jackie Chan recevra le Léopard d'honneur de carrière. et un autre sera remis au réalisateur américain Alexander Payne.pour l'ensemble de son oeuvre. La réalisatrice et actrice américaine Lucy Liu se verra décerner le Career Achievement Award, la comédienne et scénariste britannique Emma Thompson le Leopard Club Award, l'actrice franco-iranienne Golshifteh Farahani le Prix d'Excellence Davide Campari, la costumière et productrice italienne Milena Canonero le Vision Award.

    Festival international du film de Locarno, du 6 au 16 août, info@locarnofestival.ch ou par téléphone au +41 (0)91 756 21 21. 

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  • Grand écran: "Y a-t-il un flic pour sauver le monde?" Non merci, on va s'en passer!

    Trente ans après Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood?,  l’Américain Akiva Schaffer signe une quatrième resucée de la franchise inspirée de la série télévisée Police Squad, créée par les ZAZ. Liam Neeson y interprète le rôle de Frank Drebin Jr., fils de l’illustre chef de la prestigieuse Brigade Spéciale incarné par Leslie Nielsen à la TV et dans les trois précédents métrages. Un véritable cauchemar pour les criminels !

    Alors qu'un violent braquage de banque est en cours avec dramatique prise d’otages, une fillette à couettes entre en gambadant dans l’établissement. Attention danger, Car c'est en réalité Frank Drebin Jr. qui enlève le masque sous lequel il se cachait et commence à éliminer un à un ses adversaires avec sa sucette géante transformée en arme. Et c’est parti pour grosse fatigue dans le genre! 

    Pas trop longtemps, heureusement. La durée relativement brève est d’ailleurs la principale qualité de ce reboot qui se veut absurde, loufoque  et improbable, mais qui se révèle catastrophique et d’une rare inutilité, avec des situations et des gags plus débiles les unes que les autres. Et ça ne s’arrange pas côté personnages. En Frank Drebin Jr. Liam Neeson apparaît le plus souvent, l'image ci-dessus fait foi,  pathétique et ridicule du haut de ses 73 ans. Tout comme le couple qu’il forme avec Pamela Anderson en femme fatale sur le retour, prétendument décalée.  

    Pour résumer la chose, je ne vois que le titre paru dans 24 Heures et la Tribune de Genève. «Y a-t-il un flic pour interdire la série  des "Y a-t-il un flic…?" Tout est dit.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 30 juillet.

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  • Grand écran: entre fantasmes et découverte de l'homosexualité. "Sex" remet en cause l'identité masculine

    A travers trois films, Sex (rebaptisé Désir en français), Dreams et Love, le réalisateur norvégien Dag Johan Haugerud explore la capitale de son pays et les moeurs de ses habitants. Fonctionnant indépendamment les uns des autres tout en se complétant mais pas forcément, ils prennent la forme d’une comédie humaine très réussie. Le cinéaste nous plonge dans la vie sentimentale et sexuelle de ses différents protagonistes, évoquant de nouvelles manières d'imaginer ou d’assouvir ses désirs.
     
    Tout en parcourant la ville  qu’on observe des toits pour prendre de la hauteur, des fenêtres d’appartements, à vélo ou à pied, l’auteur bâtit sa trilogie Oslo Stories autour de questions de genre, de remises en cause qui taraudent ses protagonistes. Dans Sex deux ramoneurs vivent des expériences troublantes, perturbant des schémasbien  établis. Dans Dreams (Ours d’or au dernier Festival de Berlin), une adolescente de 17 ans, tombe follement amoureuse de sa professeure de français trentenaire. Enfin dans Love, une médecin urologue hétéro et son collègue infirmier gay, célibataires endurcis, imaginent la possibilité du couple en papotant sur un ferry..
     
    De petites vies à portée universelle
     
    Des histoires a priori banales. Mais L’idée est justement d’analyser la banalité et de livrer une œuvre à portée universelle à partir de petites vies, paradoxalement si singulières. Ainsi que les façons d’un ramoneur, d’une ado ou d’un soignant, de trouver leur place dans le monde et la société. Et le réalisateur de nous assurer que cette recherche mérite qu’on en témoigne, à travers des formes différentes.  Qu’il s’agisse de monologue, de voix off ou de longues conversations. Parfois trop longues, il est vrai. Une réserve mineure au demeurant, les bavardages se révélant le plus souvent fascinants, et d’une rare ouverture d’esprit,.

    Premier volet à sortir en Suisse romande, Sex. Deux ramoneurs amis se confient entre fantasmes, adultère, découverte de l’homosexualité et remise en question de l’identité masculine. Père de famille hétéro, marié depuis longtemps, l’un d’eux avoue avoir eu la veille une aventure totalement inattendue avec un client, après avoir nettoyé sa cheminée. Il l’a trouvée plutôt sympathique et enrichissante. 

    Mais si l’acte le hante, il assure ne pas vouloir recommencer. Il ne le considère pas comme le signe d’une homosexualité latente, ni comme une infidélité. Pour lui, tromper c’est cacher son écart. Il raconte donc la chose à sa femme qui, en revanche, la prend très mal (elle est même dévastée), puis à son ami. Egalement marié, il vient lui aussi de faire une révélation étonnante, sinon extravagante. Toutes les nuits, il rêve qu’il est une femme, draguée par David Bowie...On peut évidemment faire une lecture métaphorique de ce film où, sur fond de désir inconscient, Dan Johan Hangerud s’amuse à déconstruire les codes de la virilité. L’auteur se livre à un traitement subtil, délicat et sensible des rapports humains modernes. Il ne craint pas les discussions crues sur la sexualité, l’amour et ses conventions, mais évite tout voyeurisme ou démonstration vulgaire. Une touche norvégienne teintée d’humour, réaliste, émouvante, originale.
     
    "Sex" à l’affiche dans les salles de Suisse romande, dès mercredi 30 juillet. 
     

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