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le blog d'Edmée - Page 3

  • Festival de Cannes:"Nouvelle vague", "Dossier 137", "Sirat", "Sentimental Value", les films qu'on aimerait voir au palmarès

    Dans cette 78 édition cannoise, on n’a pas véritablement déniché le film qui vous fait grimper aux rideaux, celui qui vous fait vibrer dès les premières minutes, autrement dit l’incontestable Palme d’or. En revanche, on vous citera, dans le désordre, ceux qu’on souhaiterait voir au palmarès et ceux qui pourraient y figurer si on se réfère aux étoiles distribuées par les critiques dans les différents médias. Et si l’un ‘eux décroche la médaille suprême, tant mieux pour lui et son auteur.
     
    Nouvelle Vague

    On adore Nouvelle vague de Richard Linklater, qui retrace en noir et blan le tournage mouvementé, dans un Paris des années 60,  d’ À bout de souffle. Un nommage à Jean-Luc Goard très réussi, émouvant, plein d’énergie et d’humour. Une restitution avec des comédiens bluffants  à commencer par Guillaume Marbeck, parfait en Godard dont il a remarquablement capté  ,l’allure et le phrasé, se l’appropriant sans le singer.

    Dossier 137

    Dominik Moll nous emballe avec Dossier 137, qui nous plonge ans une enquête interne à haute tension pendant la crise des Gilets jaunes. On relèvera la justesse, la précision, la méticulosité du réalisateur attentif aux moindres détails dans l’autopsie d’une délicate affaire, qui met une enquêtrice de la police des polices  ace aux dérives de l’institution. Remarquable, Léa Drucker mérite un sacre. 

    Un simple accident

    Un simple accident de Jafar Panahi semble bien parti. Le dernier film du réalisateur iranien, évidemment tourné clandestinement, met en scène un homme qui pense reconnaître son tortionnaire à sa claudication. Mais avant de se venger, il recherche d’autres victimes d’autres victimes potentielles pour s’assurer de son identité. D’une grande puissance.,

    Sirat

    Autant glorifié que détesté, Sirat d’Olivier Laxe, a provoqué le choc sur la Croisette au deuxième jour du festival. Le cinéaste espagnol ne lésine pas sur les décibels dans ce road-movie post-apocalyptique, intense et hors norme, rythmé par l’électro-punk. Tout en soulignant les qualités de l’œuvre, on ne partage pas complètement l’état d’exaltation dans lequel elle a mis certains festivaliers…

    La petite dernière 

    Pour la première fois en compétition, Hafsia Herzi nous livre, avec La petite dernière, un film vibrant, adaptation  du roman autobiographique de Fatima Daas. Ce beau récit d’émancipation d’une jeune lesbienne musulmane révèle une formidable actrice Nadia Melliti. Il y a du prix d’interprétation dans l’air. On regrettera toutefois que la réalisatrice, très occupée à braquer sa caméra sur sa belle  héroïne, en vienne à négliger les rôles secondaires.  

    Sentimental Value

    Nora, comédienne de théâtre qui s’est fait un nom dans une série télévisée à succès, entretient une relation orageuse avec son père, cinéaste à la dérive qui a toujours brillé par son absence. Lorsque celui-ci lui propose le premier rôle dans son nouveau film dont le scénario s’inspire d’une tragédie familiale, elle est outrée et refuse catégoriquement.  Avec Valeur sentimentale, le Norvégien Joachim Trier retrouve la magnifique Renate Reinsve, sacrée meilleure actrice en 2021 pour Julie (en 12 chapitres) du même auteur. Rebelote ? 

    Résurrection 

    Le surdoué chinois Bi Gan propose un polar de science-fiction mêlé de mélo entre songes, souvenirs, paraboles, fables. Nous emmenant dans un voyage extraordinaire avec Résurrection, le film nous fait traverser l’histoire de la Chine et celle du cinéma du 20e siècle. Tout en nous projetant dans une société où on ne sait plus rêver. Renversant pour certains, l nous perd quand même un pu dans ce long périple sophistiqué. 
     
    L’agent secret

    On a hélas pas vu L'Agent secret de Kleber Mendonça Filho, un film d'espionnage dont l'action se déroule en 1977, en pleine dictature brésilienne, mais il semble plaire à une grande majorité. Menacé de mort Marcelo, un homme d’une quarantaine d’années, arrive à Recife où il vient prendre un nouveau poste dans l’administration et retrouver son petit garçon.: En tête d'affiche, on retrouve Wagner Moura, connu pour son rôle de Pablo Escobar dans la série Narcos.

     Jeunes mères

    Un mot encore sur les Dardenne, qui visent une troisième Palme d'or avec Jeunes mères. Ils suivent  cinq adolescentes hébergées dans une maison maternelle, espérant une meilleure vie pour elles et leur enfant. On attendait trop de ce premier film choral des frères belges, qui peine un peu à convaincre, bien que beaucoup l'estiment fondamental, monumental, bouleversant d'humanité. Ses auteurs  nous proposant une sorte de catalogue de cas, avec des situations qui s’enchaînent sans réelle tension dramatique, Le film est sorti aujourd’hui à Genève.  

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  • Festival de Cannes: parmi les 22 films pour une Palme d'or, ceux qui font beaucoup papoter sur la Croisette

    Jusqu’au 24 mai, Cannes accueille la 78e édition de son prestigieux festival, avec son habituel défilé de stars, notamment Tom Cruise venu présenter le dernier Mission impossible, Robert De Niro, qui recevra une Palme d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, Scarlett Johansson et Kirsten Stewart pour la première fois derrière la caméra…Vingt-deux films chassent la très convoitée Palme d’or, qui sera décernée cette année par la présidente du jury Juliette Binoche. En attendant ce soir la cérémonie d’ouverture  suivie, choix pour le moins curieux, de Partir un jour, comédie dramatique de la débutante française Amélie Bonnin, tour d’horizon des oeuvres qui font beaucoup papoter sur la Croisette. 

    Alpha, de Julia Ducournau
     
    Palme d'or en 2021 avec Titane, elle est évidemment attendue au tournant .Adepte du gore et des métamorphoses du corps, la  Française Julia Ducournau s'aligne à nouveau avec Alpha. Adolescente agitée de 13 ans vivant seule avec sa mère, Alpha rentre un jour de l’école avec un tatouage sur le bras. Leur monde s'écroule et la tension monte. Son auteure annonce elle-même ce troisième long métrage comme son œuvre la plus personnelle et la plus profonde. On trouve également la cinéaste parmi les seize prétendants à la Queer Palm, qui fête cette année ses dix ans et dont le jury est présidé par le cinéaste, scénariste et dramaturge français Christoph Honoré. 

    Dossier 137, de Dominik Moll
     
    Après le gros succès de La nuit du douze, récompensé par six Césars dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur, le Français  Dominik Moll reste dans le monde policier. Changeant de registre, ils nous plonge, avec Dossier 137, dans une enquête interne sous haute tension pendant la fameuse crise des Gilets jaunes. Avec Léa Drucker. .
     
    Resurrection, de Bi Gan
     
    Viendra, viendra pas, le suspense était à son comble. Finalement, le prodige chinois Bi Gan, sélectionné dans Un certain regard en 2028 avec Un grand voyage vers la nuit, traque cette fois la Palme d’or avec Resurrection, film policier de science-fiction. Après une intervention chirurgicale, une une femme en quête de vérité, dont la conscience tombe dans le fuseau horaire éternel, fait de nombreux rêves. Excitant, non ?
     
    Nouvelle Vague, de Richard Linklater
     
    Grand cinéphile, amoureux de la Nouvelle Vague pendant ses années de fac au Texas,  l’Américain Richard Linklater a décidé de rendre hommage à Jean-Luc Godard et ses compères avec sa propre Nouvelle Vague. Filmé en noir et blanc dans un Paris des années 1960, son film raconte le tournage d’A bout de souffle. De jeunes inconnus jouent Godard et Belmonde.
     
    Eddington, d’Ari Aster
     
    Pour l’instant, cela reste plutôt secret, mais sa mission est de secouer le concours si jamais il s’endormait. En tout cas, le New Yorkais Ari Aster, maître contemporain de l’horreur, n’a pas lésiné sur le casting (Joaquin Phoenix Emma Stone, Austin Butler, Pedro Pascal) pour Eddington, western horrifique se déroulant en pleine pandémie de Covid 19. On évoquera enfin les Dardenne, qui visent une troisième Palme d'or avec Jeunes mères. Les frères belges suivent cinq adolescentes hébergées dans une maison maternelle, espérant une meilleure vie pour elles et leur enfant. 

    Mais il n’y a pas que la compétition qui fait parler. On citera quelques autres œuvres attendues dans les sections parallèles.:
     
    Première derrière la caméra pour Scarlett Johansson et Kirsten Stewart
     
    À l’affiche de The Phoenician Scheme, de Wes Anderson, présenté en concours, la star américaine fait parallèlement ses débuts de réalisatrice. Sélectionné à Un certain regard, Eleanor the Great met en scène une vieille dame qui quitte Miami pour New York après la mort de sa meilleure amie, une Juive polonaise rescapée des camps. Elle tente alors de reconstruire sa vie. se lie avec une étudiante et questionne la transmission de la Shoah. Premier passage également derrière la caméra de Kirsten Stewart avec The Chronology of Water, proposé dans la même section. Il raconte l'histoire tourmentée de Lidia Yuknavitch, enseignante et écrivaine américaine.
     
    L’Intérêt d’Adam, de Laura Wandel
     
    Premier long métrage de la réalisatrice belge, présenté en ouverture de la Semaine de la critique, L'intérêt d'Adam nous emmène à l’hôpital, où une infirmière en chef (Léa Drucker) prend en charge un enfant de 4 ans victime de malnutrition, tout en désirant aider sa mère en détresse (Anamaria Vartolomei).

    Enzo, de Robert Campillo
     
    Cinquième long métrage de l’auteur, Enzo a été écrit en collaboration avec le cinéaste Laurent Cantet, Décédé en avril 2024, ce dernier avait prévu à l’origine de réaliser lui-même le projet, évoquant Enzo, seize ans, apprenti maçon à la Ciotat. Alors que son père le voyait faire des études supérieures, le jeune homme cherche une alternative au confort bourgeois, au cadre étouffant de la villa familiale. C’est sur les chantiers, au contact de Vlad, un collègue ukrainien, qu’il va entrevoir un autre avenir. Sélectionné à la Quinzaine des cinéastes. Enzo fait aussi partie des candidats à la Queer Palm. 

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  • Grand écran: "Home is the Ocean", un film étonnant pour un projet de vie hors du commun

    Depuis 25 ans, Dario Schwörer, guide de montagne et climatologue, sa femme Sabine, infirmière, sillonnent les mers, accompagnés de leurs six enfants. Au fil  de cette mission  écologiste, ils sont tous nés dans un différent coin du globe, d’Australie en Islande, en passant par le Chili. Menant des études sur le terrain dans les régions les plus reculées du globe, les Schwörer récoltent de échantillons pour des centres de recherche. Leur objectif: rapprocher les gens de la nature et les sensibiliser à la protection de l'environnement. 

    Les parents et leurs rejetons vivent ainsi vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, sur leur voilier propulsé à la force du poignet et aux énergies renouvelables, dans un espace de… vingt mètres carrés. Pour que les choses fonctionnent, chacun joue un rôle important dans cette équipe où la coordination et la discipline sont impératives. Jusqu’aux plus jeunes, bien encadrés, chacun est investi de grosses responsabilités, comme par exemple les veilles de nuit. 

    Un portrait intime et touchant

    On découvre tout  cela dans Home is the Ocean, le film étonnant que la cinéaste saint-galloise  Livia Vonaesch a consacré à cette famille hors du commun. Avec la volonté de transmettre le vécu d’une extraordinaire aventure, elle livre dans ce voyage vers l’inconnu un portrait intime et touchant de ses héros. Au-delà du documentaire , elle observe surtout leur façon de vivre, qui remet en question les normes sociales conventionnelles. Jusqu'à un événement qui les a obligés à repenser les choses différemment et vu les deux aînés quitter le bateau pour étudier en Suisse…

    Récemment rencontrée à Genève Livia Vonaesh nous en dit plus sur les raisons qui l’ont poussée à accompagner  les Schwörer pendant sept ans, avec divers séjours plus ou moins longs entre 2017 et 2024.  «J’ai entendu parler de ces êtres atypiques  qui se sentent mieux sur l‘eau que sur terre. Je les ai contactés, on s’est rencontré. Ils sont accueillants, ouverts. J’ai pu embarquer le soir de Noël en 2016, à la condition de me comporter comme un membre de l’équipage et donc de partager les diverses tâches qui incombent à tous».

    Vous avez dû vous familiariser avec l’inhabituel.

    J’étais très intriguée par ce mode d’existence unique. Il en découle de nombreuses questions sur la structure sociale, l’éducation, l’instruction. Tout de suite j’ai été fascinée par ces enfants, la manière dont ils mènent cette vie particulière, ne fréquentant l’école à terre qu’occasionnellement, et brièvement. J’ai suivi leur développement, remarqué leurs compétences, leur connexion extraordinaire avec la nature, loin d’internet et des écrans.  

    Comment se sont établis les rapports entre vous? 

    Facilement. On a été rapidement proches. J’ai cherché à capter leurs émotions, leurs désirs. Ils sont très différents des gosses à terre. Curieux, mature, responsables, avides d’apprendre. Ils sont calmes, s’adaptent à toutes les situations, trouvent toujours des solutions aux défis souvent posés. 

     Avez-vous pu filmer comme vous vouliez et ce que vous vouliez?

    II m’était juste interdit de montrer les enfants nus. Et il y avait des moments où il valait mieux m’abstenir en raison des conditions météorologiques. Sinon, je leur demandais quand ils ne voulaient pas être filmés et ça ne posait pas de problème. Eux-mêmes sont tout le temps en train de braquer leur caméra dans le cadre de leurs expéditions. Ils y sont habitués et ont oublié la mienne. Ils me voulaient près d’eux. Comme un membre de la familIle.

    A cet égard n’est-pas un peu fou de faire autant de gosses dans un habitat aussi petit ?

    Peut-être pour vous et moi. Mais ils ne se sentent pas confinés. Leur toit, c’est le ciel, leur maison l’océan, comme l’indique le titre. Et même hyper restreint, ils ont chacun leur espace. Ils se sentent beaucoup plus à l’étroit dans les villes. Et quand ils sont à quai, ils veulent dormir sur le bateau.

    Et qu’en était-il pour vous? En tant que réalisatrice et passagère.

    J’avoue qu’avoir si peu de place pour tourner, pour bouger, était un sacré challenge.  Avec de surcroît un équipement réduit et des difficultés à planifier les choses vu les changements de temps. Par ailleurs, je n’étais pas habituée à la vie sur un bateau. Je n’avais jamais eu de telles i s responsabilités. Je ne savais pas naviguer. J’ai dû apprendre. Et puis il y avait cette impossibilité de  m’échapper. Parfois, je me disais que je n’étais pas la personne pour faire ça.

    Et pourtant, en dépit d’un redoutable mal de mer au début, son pire souvenir, Livia Vonaesh n’en garde que les meilleurs. Par-dessus tout la naissance du sixième enfant de Sabine et le sentiment dingue de la nature autour d’elle.

    "Home is the Ocean", à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 mai.

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