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Sorties de la Semaine

  • Grand écran: "13 jours, 13 nuits", un thriller de guerre efficace avec un Roschdy Zem très convaincant

    Après Eiffel et Les trois mousquetaires Martin Bourboulon, également auteur de comédies familiales,  s’est lancé dans le thriller de guerre avec l’adaptation du livre témoignage de Mohamed Bida , 13 jours, 13 nuits. Dans l’enfer de Kaboul. L’ex-attaché de sécurité à l’ambassade de France en Afghanistan, y raconte son évacuation tragique. 

    Kaboul, le 15 août 2021. Les troupes américaines s'apprêtent à quitter le territoire, avec le retour des Talibans au pouvoir. Alors qu’une pagaille sans nom règne dans les rues, seule l’ambassade de France, reste encore ouverte. Un refuge que des centaines d’Afghans affolés prennent d’assaut.  À l’intérieur, le commandant Mohamed Bida (Roschdy Zem) qui accepte d’en accueillir autant qu’il peut, tente de gérer l’afflux et de maintenir l’ordre. 

    En butte au chaos, aux ordres et contre-ordres des officiels dépassés, Bida décide de prendre ses responsabilités et de négocier avec les nouveaux maîtres du pays  pour organiser un convoi devant emmener les réfugiés à l’aéroport. Suite à des confrontations en forme de bras de fer permanents avec les Talibans, des autocars sont finalement réquisitionnés. Commence alors une course contre la montre pour fuir l'enfer de Kaboul. Mais la route est semée d’obstacles redoutables, rendant improbable l’arrivée des véhicules jusqu’à l’avion. Où en plus, il n’y aura pas de place pour tout le monde. 

    Mêlant document et fiction dans une ambiance oppressante où règne un certain suspense, Martin Bourboulon propose, avec 13 jours, 13 nuits,  une reconstitution efficace de cette évacuation aussi héroïque que spectaculaire. Avec quelques scènes de violence, d’action et de tension très réussies, tout en se concentrant sur l’humain et la bravoure du commandant Bida, incarné par un  Roschdy Zem particulièrement convaincant. Le film doit énormément à la qualité d’interprétation du comédien qui se donne corps et âme dans un rôle qui lui va comme un gant. On y croit à fond

    A ses côtés, un rien caricaturales mais  ça passe, Lyna Khoudri  campe une traductrice qui tente avec courage de surmonter sa peur, tandis que Sidse Babett Knudsen se glisse dans la peau d’une journaliste de télévision dure à cuire. Baroudeuse elle en a vu d’autres et se lance micro en main avec une témérité folle, pour tenter d’immortaliser tout ce qui se passe.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 25 juin.

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  • Grand écran: dans "Le Répondeur", Salif Cissé devient la voix de Denis Podalydès. Bluffant!

    Cette comédie signée Fabienne Godet, est adaptée du roman éponyme de Luc Blanvillain. On y découvre Baptiste Mendy (Salif Cissé), imitateur talentueux mais méconnu, gâchant son talent dans un petit théâtre associatif devant une poignée de spectateurs. Et puis un jour, il est engagé par Pierre Chozène (Denis Podalydès) un écrivain célèbre constamment dérangé par des importuns et qui aspire à la tranquillité pour achever son œuvre la plus ambitieuse, la plus intime.. 

    Il propose donc à Baptiste de répondre aux multiples appels téléphoniques à sa place. En d’autres termes de devenir sa voix. Et cela après lui avoir raconté sa vie, révélé ses secrets, dévoilé ses habitudes pour que le jeune homme puisse remplir sa mission au mieux. Ce que ce dernier réussit à merveille, devenant son "répondeur".. Mais petit à petit, Baptiste ne se contente plus de cette imitation. Il s’émancipe, développe son personnage et commence à s'approprier l'identité de Chozène, finissant par régler son existence. 

    Evocation de plusieurs thèmes

    Le Répondeur, récompensé par le prix du public au 28e Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez, explore plusieurs thèmes à travers une intrigue originale, tout en menant une réflexion à la fois profonde, subtile et amusante sur la tyrannie du smartphone et du tout médiatique. Une jolie réussite de Fabienne Godet qui tient aussi à l’excellente performance des comédiens, dont le principal, Salif Cissé.

    On les a rencontrés tous les deux à l’occasion de leur passage à Genève. La réalisatrice a débuté comme psychologue (elle s’en est servie pour l’écriture fine de ses personnages) avant de se lancer dans le cinéma, avec Sauf le respect que je vous dois (2006) ou  Nos vies formidables (2018). C’est son producteur qui lui a signalé le livre de Luc Blanvillain, en pensant que ça pouvait faire un super film. "Ce que j’ai trouvé bien, c’est qu’il y avait de la place pour l’auteur que je suis. J’ai pris quelques libertés, mais l’auteur a adoré. Je pense que Le Répondeur est proche d’une comédie à l’anglaise. Avec du fond. On sourit plutôt qu’on ne rit".

    Le film tourne autour de nombreux sujets comme l’identité, la quête de soi, la communication, la dépendance au portable "C’est terrible. Les gens sont de plus en plus dans des bulles, comme dans le métro par exemple, avec cet objet en permanence dans les mains, croyant être connectés au monde. Replié sur soi-même, on ne sait plus ce que c’est que de s’ennuyer". 

    Au centre, il y a l’imitation. Pour que le scénario soit crédible, il fallait une pointure.  A l’image de Salif Cissé. "Il apporte un supplément d’âme. Il a un charisme et un magnétisme de dingue. Il est bienveillant, tendre, sensible, fragile dans un corps puissant. Quand je l’ai vu, ça m’a pris cinq secondes pour l’engager. Il est bluffant dans la peau de Baptiste, qui finit par régir  Pierre, qui devient lui. Comme il n’a pas le passé relationnel des gens avec qui il parle, cela lui permet d’être libre, de répondre comme il a envie".
     
    "J'ai bouffé du Podalydàs matin, midi et soir"

    Tout cela plaisait bien à Salif Cissé, mélomane, scénariste avec un petit faible pour les films d’espionnage et surtout acteur vu dans À l'abordage (2020) et qui a depuis enchaîné les rôles au cinéma et au théâtre. Il était notamment à Cannes, dans Météors, d’Hubert Charuel, aux côtés de Paul Kircher. Mais c’est la première fois qu’il porte un film sur ses épaules.  
    "Ce qui m‘a posé le plus gros problème, c’est mon personnage qui se crée un avatar de lui-même. Par ailleurs, c’est un sacré boulot de passer d’un registre à l’autre, d’un individu à l’autre dans la même scène. J’ai été coaché par Michael Gregorio pour perfectionner mon imitation de Denis Podalydès. Il a la voix de la première cigarette, sableuse, posée. J’ai bouffé du Podalydès matin, midi et soir".. 

    En tant que Pierre, il aspire à vivre pour son art, tandis que Baptiste veut en vivre. «C’est un paradoxe qui les arrange tous les deux  En fait il s’agit d’un film sur l’amitié. Plus Baptiste en sait sur la vie de Pierre, plus il a envie de la régler pour que cela se passe mieux. J’aurais fait comme lui. Nous avons un point commun. Plonger dans divers milieux. Je suis un animal social polyvalent». Et qui n’a qu’une envie, renouveler l’expérience et s’investir dans d’autres rôles importants. 

    «Le Répondeur", à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 5 juin. 

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  • Grand écran: "Home is the Ocean", un film étonnant pour un projet de vie hors du commun

    Depuis 25 ans, Dario Schwörer, guide de montagne et climatologue, sa femme Sabine, infirmière, sillonnent les mers, accompagnés de leurs six enfants. Au fil  de cette mission  écologiste, ils sont tous nés dans un différent coin du globe, d’Australie en Islande, en passant par le Chili. Menant des études sur le terrain dans les régions les plus reculées du globe, les Schwörer récoltent de échantillons pour des centres de recherche. Leur objectif: rapprocher les gens de la nature et les sensibiliser à la protection de l'environnement. 

    Les parents et leurs rejetons vivent ainsi vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, sur leur voilier propulsé à la force du poignet et aux énergies renouvelables, dans un espace de… vingt mètres carrés. Pour que les choses fonctionnent, chacun joue un rôle important dans cette équipe où la coordination et la discipline sont impératives. Jusqu’aux plus jeunes, bien encadrés, chacun est investi de grosses responsabilités, comme par exemple les veilles de nuit. 

    Un portrait intime et touchant

    On découvre tout  cela dans Home is the Ocean, le film étonnant que la cinéaste saint-galloise  Livia Vonaesch a consacré à cette famille hors du commun. Avec la volonté de transmettre le vécu d’une extraordinaire aventure, elle livre dans ce voyage vers l’inconnu un portrait intime et touchant de ses héros. Au-delà du documentaire , elle observe surtout leur façon de vivre, qui remet en question les normes sociales conventionnelles. Jusqu'à un événement qui les a obligés à repenser les choses différemment et vu les deux aînés quitter le bateau pour étudier en Suisse…

    Récemment rencontrée à Genève Livia Vonaesh nous en dit plus sur les raisons qui l’ont poussée à accompagner  les Schwörer pendant sept ans, avec divers séjours plus ou moins longs entre 2017 et 2024.  «J’ai entendu parler de ces êtres atypiques  qui se sentent mieux sur l‘eau que sur terre. Je les ai contactés, on s’est rencontré. Ils sont accueillants, ouverts. J’ai pu embarquer le soir de Noël en 2016, à la condition de me comporter comme un membre de l’équipage et donc de partager les diverses tâches qui incombent à tous».

    Vous avez dû vous familiariser avec l’inhabituel.

    J’étais très intriguée par ce mode d’existence unique. Il en découle de nombreuses questions sur la structure sociale, l’éducation, l’instruction. Tout de suite j’ai été fascinée par ces enfants, la manière dont ils mènent cette vie particulière, ne fréquentant l’école à terre qu’occasionnellement, et brièvement. J’ai suivi leur développement, remarqué leurs compétences, leur connexion extraordinaire avec la nature, loin d’internet et des écrans.  

    Comment se sont établis les rapports entre vous? 

    Facilement. On a été rapidement proches. J’ai cherché à capter leurs émotions, leurs désirs. Ils sont très différents des gosses à terre. Curieux, mature, responsables, avides d’apprendre. Ils sont calmes, s’adaptent à toutes les situations, trouvent toujours des solutions aux défis souvent posés. 

     Avez-vous pu filmer comme vous vouliez et ce que vous vouliez?

    II m’était juste interdit de montrer les enfants nus. Et il y avait des moments où il valait mieux m’abstenir en raison des conditions météorologiques. Sinon, je leur demandais quand ils ne voulaient pas être filmés et ça ne posait pas de problème. Eux-mêmes sont tout le temps en train de braquer leur caméra dans le cadre de leurs expéditions. Ils y sont habitués et ont oublié la mienne. Ils me voulaient près d’eux. Comme un membre de la familIle.

    A cet égard n’est-pas un peu fou de faire autant de gosses dans un habitat aussi petit ?

    Peut-être pour vous et moi. Mais ils ne se sentent pas confinés. Leur toit, c’est le ciel, leur maison l’océan, comme l’indique le titre. Et même hyper restreint, ils ont chacun leur espace. Ils se sentent beaucoup plus à l’étroit dans les villes. Et quand ils sont à quai, ils veulent dormir sur le bateau.

    Et qu’en était-il pour vous? En tant que réalisatrice et passagère.

    J’avoue qu’avoir si peu de place pour tourner, pour bouger, était un sacré challenge.  Avec de surcroît un équipement réduit et des difficultés à planifier les choses vu les changements de temps. Par ailleurs, je n’étais pas habituée à la vie sur un bateau. Je n’avais jamais eu de telles i s responsabilités. Je ne savais pas naviguer. J’ai dû apprendre. Et puis il y avait cette impossibilité de  m’échapper. Parfois, je me disais que je n’étais pas la personne pour faire ça.

    Et pourtant, en dépit d’un redoutable mal de mer au début, son pire souvenir, Livia Vonaesh n’en garde que les meilleurs. Par-dessus tout la naissance du sixième enfant de Sabine et le sentiment dingue de la nature autour d’elle.

    "Home is the Ocean", à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 7 mai.

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