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Sorties de la Semaine

  • Grand écran: "Manga D'Terra", le difficile parcours d'une Cap-Verdienne à Lisbonne, sauvée par la musique

    Pour son troisième long métrage, le Vaudois Basil da Cunha nous emmène une nouvelle fois dans le bidonville lisboète de Reboleira, où vit une communauté capverdienne et où lui-même a habité pendant plus de quinze ans. Il propose un musical qui n’aurait pu exister sans l’union de tout le quartier. 

    Le film  raconte l’histoire de Rosa, appelée Rosinha. Agée de 20 ans, elle a laissé ses deux enfants à sa mère dans son au Cap-Vert natal pour s’établir à Lisbonne en espérant leur offrir une meilleure vie. 

    Très  vite en butte aux violences quotidiennes de la police ou des caïds du coin, jetée à la rue, elle trouve un peu d’affection auprès des femmes de la communauté, Mais ce qui va vraiment la sauver, c’est la musique.
     
    Le titre fait référence à la mangue qui, selon une chanson du film symbolise la  résilience et la capacité à pousser en terre étrangère. Pour le cinéaste,  ce film sur fond d’immigration est en quelque sorte le hors champ des précédents, essentiellement peuplé de garçons. Là, Basil da Cunha donne la parole aux femmes, un réseau solidaire, formé de battantes, autonomes, indépendantes des hommes, et dont il exalte les différentes facettes. 

    Avec toujours le désir de fabriquer des mythes, mais sans cacher la réalité, l'auteur montre surtout celle de sa jeune héroïne Déracinée, Rosa n’a pratiquement personne pour la soutenir, mais sa force dont elle a si besoin pour survivre, lui permet de surmonter les obstacles.
     
    Dans cet opus qui comporte une part de fantastique, plus particulièrement à travers la musique. cette femme courageuse luttant pour sa dignité. est incarnée par la magnifique, savoureuse  et magnétique Eliana Rosa, chanteuse avant d’être actrice, venue au Portugal pour faire des études de théâtre. Elle a heureusement croisé la route de Basil da Cunha

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 juin.

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  • Grand écran: "La petite vadrouille", balade au fil de l'eau pour plumer un pigeon énamouré

    Justine (Sandrine Kiberlain) est une assistante douée pour l’organisation. Une qualité très appréciée de Franck, son riche patron,  (Daniel Auteuil) qui lui demande de concocter un week-end romantique et original, au cours duquel il espère séduire une femme dont il est tombé amoureux.  Et lui file une enveloppe de 14.000 euros pour couvrir les frais tout en lui disant d, "garder un petit quelque chose pour elle".

    Du coup Albin (Bruno Podalydès),  le mari de Justine et leurs potes tous plus fauchés les uns que les autres flairent la bonne combine. Bien décidés  à palper un gros quelque chose  pour se refaire, la bande de bras cassés  montent une arnaque en forme de fausse croisière de luxe. Et embarquent avec l’industriel  à plumer sur une pénichette pour une balade estivale à 9 km/h sur les canaux de France  

    L’effet Bruno Podalydès, réalisateur et acteur, qui avait notamment séduit avec Adieu Berthe, Bécassine ou Les 2 Alfred, fonctionne de nouveau à plein,. Quasi unanime, la critique française et plus largement francophone s’emballe pour La petite vadrouille, qualifiée en gros de «poétique, inventive, bucolique, burlesque, absurde, drôle, légère, délicate et pleine d’humour. L'ensemble sur fond de subtile satire sociale, évoquant les inégalités qui se creusent entre riches et pauvres. . Mais exaltant également la solidarité et la générosité de la jeune génération... », 

    Alors bien sûr , il y a pas mal  de tout cela dans cette comédie, dont on saluera surtout le début., lorsque nos Pieds Nickelés préparent l’excursion fluviale. Sous l’autorité de Justine, qui, exigeant  classe, contrôle  et discrétion,  assigne à chacun un rôle bien défini dont il est interdit de sortir. Toutefois, à partir du moment où la pénichette se met en route, on sent que cette lente flânerie au fil  de l'eau  ne va pas tarder à s'essouffler. 

    Cela n’a rien d’étonnant, Bruno Podalydès se complaisant à étirer longuement un scénario ultramince, basé sur un seul quiproquo qu’on vous laisse découvrir si ce n'est déjà fait, des dialogues pas toujours ciselés et, à part quelques morceaux cocasses, des scènes répétitives frisant l’ennui. On n’est pas non plus soufflé par l’interprétation, notamment celle de Daniel Auteuil, pourtant porté aux nues pour son rôle de ridicule pigeon énamouré. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 5 juin. 

     

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  • Grand écran: Yolande Zauberman à la recherche de "La Belle de Gaza". Un documentaire passionnant

    Avec Would You Have Sex With an Arab? (2011), Yolande Zauberman explorait la dissymétrie du désir entre Israéliens et Palestiniens Avec M (2018), immersion choc dans le milieu juif ultra-orthodoxe, la réalisatrice française suivait Menahem, un trentenaire qui avait été violé, enfant, par des membres de la secte extrémiste Neturei Karta, dont il était ensuite sorti. 

    De retour, la cinéaste clôt sa Trilogie nocturne avec La Belle de Gaza. Elle s’intéresse, cette fois, à d’autres exclues de la société, en opérant une plongée fascinante dans le monde méconnu des femmes trans d’origine palestinienne à Tel-Aviv. Une ville où, dira l’une d’elles, on peut être ce qu’on veut, vivre comme on veut, aimer comme on veut et qui on veut.

    Dans ce nouveau documentaire éclairant, édifiant et achevé, il est important de le souligner, avant la tragédie du 7 octobre, Yolande Zauberman part sur les traces de celle qu’elle appelle «la Belle de Gaza». Aperçue lors du tournage de M elle aurait quitté garçon l’enclave palestinienne à pied dans le but d’aller achever sa transition dans la capitale israélienne.

    Pour la trouver, la cinéaste sillonne la rue Ha-Tnufa, située dans un quartier populaire. Elle y rencontre cinq femmes, dont certaines se prostituent. Discutant avec elles, prétexte à une série de portraits croisés émouvants, authentiques, elle leur montre des images de la fameuse «Belle». Vont-elles la reconnaître? Serait-ce Nathalie, qui cache son visage derrière un voile à résille pailleté, par peur d’être reconnue? Peut-être… Elle est surtout heureuse d’avoir réalisé son rêve et aimerait retourner chez ses frères. «Mais ils me tueraient.»

    Des enfances marquées par la violence

    Alors, légende urbaine ou réalité que cette Belle de Gaza et son chemin parcouru? Peu importe. Il s’agit davantage d’une grande marche symbolique vers la liberté de genre. L’essentiel, c’est d’explorer et de raconter le quotidien de ces personnages attachants, parfois victimes d’expéditions punitives. Comme le relève une musulmane bédouine qui se dit soldate de Dieu, «J’ai découvert le côté sombre de l’humanité et la façon dont les hommes maltraitent les femmes». Toutes racontent par ailleurs une enfance de garçon marquée par la violence, les humiliations, les interdits religieux et sociaux.

    Au plus près de ses protagonistes, dont elle préserve la dignité, Yolande Zauberman tient aussi à nous guider vers la lumière, en s’attardant sur la magnifique et solaire Talleen Abu Hanna, chanteuse et actrice très connue issue de la minorité palestinienne, sacrée Miss Trans Israël en 2016. Une première. Elle a même retrouvé sa famille et vit près de ses parents. Pour Yolande Zauberman, qui nous livre un film passionnant, humaniste, en forme de lettre d’amour pour ses héroïnes, «la Belle de Gaza» évoque avant tout la possibilité de devenir ce qu’on est, d’où que l’on vienne et quoi que l’on croie.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 juin.

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