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Sorties de la Semaine - Page 2

  • Grand écran: "All That's Left Of You", portrait intergénérationnel pour comprendre l'histoire de la Palestine. Puissant et bouleversant

    Cherien Dabis inscrit son œuvre dans une actualité brûlante avec la libération des vingt derniers otages vivants détenus à Gaza par le Hamas, qui vient de réprimer brutalement ses opposants. Entre saga familiale et fresque historique, la réalisatrice, actrice et scénariste américaine d’origine palestino-jordanienne de 48 ans, réunit trois générations pour nous faire comprendre les événements qui ont façonné la Palestine de 1948 à 2022. Avec All That's Left Of You (Tout ce qui reste de toi), remarquable portrait qui examine les relations entre un grand-père, un père, un fils et l'héritage du traumatisme transmis à chacun, elle livre un témoignage puissant et poignant sur les souffrances et la résilience de tout un peuple.  .

    Le film ouvre en 1988 sur l’image du jeune Noor (Muhammad Abed Elrahman), personnage central. Il s’écroule, blessé par les tirs des soldats israéliens lors d’une manifestation contre l’occupation en Cisjordanie. Hanan, sa mère incarnée par Cherien Dabis explique, face caméra,  que pour connaître l’histoire de son fils, il faut commencer par celle de son grand-père Sharif (Adam Bakri), qui a conduit à ce tragique incident.

    On se retrouve donc à  Jaffa, en 1948. Alors que des centaines de milliers de Palestiniens ont été forcés de fuir leur maison, Sharif, producteur d'oranges, refuse de quitter la sienne et reste sur place pour protéger la terre qu'il exploite depuis plusieurs générations. Mais sa plantation est bombardée par l’armée israélienne. Pour se mettre à l'abri, sa femme part avec leurs quatre enfants chez son frère. Sharif doit les rejoindre deux semaines plus tard. Mais il est arrêté par Tsahal, emprisonné dans un camp de travail et forcé de dépouiller ses frères palestiniens.  

    Une blessure dévastatrice

    Trente ans s’écoulent. En 1978, la situation de la famille de Sharif n'a pas beaucoup changé: Désormais âgé, il vit avec son fils Salim (Saleh Bakri), la femme de ce dernier, Hanan (Cherien Dabis), et ses petits-enfants, dont Noor, qui ont reconstruit une vie précaire dans un camp de réfugiés en Cisjordanie occupée. Le quotidien de la famille est rythmé par les humeurs de l'armée israélienne. Un jour, Salim rentre avec Noor à la maison à l'approche d'un couvre-feu inattendu. Mais ils sont surpris par un groupe de soldats israéliens, des brutes qui infligent une terrible humiliation à Salim, l’obligeant notamment à insulter sa femme.

    Ignoble, la blessure est dévastatrice pour Noor. Forcé de constater que son père ne peut pas le protéger. Leur relation change et le fils va désormais considérer son père  comme un lâche. Dix ans plus tard, devenu un adolescent rebelle, il est grièvement blessé par un tir israélien lors dela première intifada qui vire au chaos, et conduit à l’hôpital dans un état critique...

    Magnifiquement mis en scène et iterprété, All That’s Left Of You est un film absolument bouleversant. Cherien Dabis revendique une approche non politique dans ce drame émotionnel et intime, offrant malgré toute cette douleur, une lueur d’espoir, des petits moments de joie, d’amour et d’humour. Elle souligne l'importance de comprendre l'origine du déplacement des Palestiniens pour saisir la réalité actuelle. "Le récit israélien domine, tandis que le récit palestinien est presque absent", relève-t-elle dans différentes interviews. Elle souligne surtout l’occasion de provoquer le changement en engageant une conversation sur la nécessité de reconnaître la souffrance, car pour elle c'est de là que commence la guérison. «Cela peut sembler un objectif ambitieux, mais je crois vraiment au pouvoir du cinéma».

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 15 octobre.

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  • Grand écran: "Berlinguer, la grande ambition", portrait d'un homme engagé et intègre qui voulait changer le monde

    De 1973, année où Enrico Berlinguer échappa à une tentative d’assassinat attribuée aux services secrets bulgares, à l’exécution d’Aldo Moro, par les Brigades rouges en 1978, ce biopic signé Andrea Segre, retrace les cinq années charnières de la vie politique italienne et de celle de Berlinguer, l'artisan du  «compromis historique» . Cet accord qui ne se fit pas, visait à mettre un terme aux divisions du pays.. 

    Chef charismatique du plus puissant parti communiste occidental, dont la popularité ne cesse de grandir grâce à ses  gros succès électoraux, Berlinguer s’affranchit de la tutelle idéologique de Moscou. Un tournant majeur. Mais la violence des extrêmes ne cesse de monter. dans cette époque troublée qui n’est pas sans faire écho à celle que nous vivons.  Pour mieux y faire face, Berlinguer  tente de s’allier à Aldo Moro, démocrate chrétien progressiste, dans l‘idée de créer un gouvernement d’unité nationale pour éviter un coup d’Etat comme au Chili..

    Edifiante leçon d’une histoire complexe, visant plus à instruire qu’à séduire avec son côté un rien austère, "Berlinguer, la grande ambition" jouit d’une reconstitution historique très soignée, enrichie d’images d’archives. Film dossier, il évoque les campagnes électorales, les voyages en URSS, la confrontation glaciale avec Brejnev, les tractations incessantes d'un homme qui a voulu changer le monde mais qui a échoué. 

    Cette oeuvre passionnante est de surcroît portée par le remarquable Elio Germano, incarnant parfaitement et sobrement l’homme politique engagé face à l’injustice, sérieux, intègre, sincère, doublé d’un père attentionné et d’un mari aimant. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 8 octobre.

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  • Grand écran: "A House Of Dynamite", un thriller politique pour raviver les peurs d'un conflit nucléaire

    Après sept ans d’absence, la subversive Kathryn Bigelow, auteure de Démineurs qui lui a valu l’Oscar de la réalisation, Zero Dark Thirty  ou encore Detroit, revient avec A House Of Dynamite. Ce nouveau film à fort taux de testostérone. met en scène l’administration américaine face à une attaque de missiles nucléaires.

    Pour garantir l’authenticité du scénario, la cinéaste s’est appuyée sur les connaissances de l’ex-journaliste Noah Oppenheim, concernant les rouages du Pentagone, de la Maison Blanche, ou autres organismes présents dans l’histoire.  

    Washington, un matin comme les autres. Mais il ne va pas tarder à virer au cauchemar pour la cheffe de la salle de crise de la Maison  Blanche Olivia Walker (Rebecca Ferguson), le président américain (Idris Elba), le conseiller à la sécurité Jake Baerington (Gabriel Basso) et le général de l'Air Force Anthony Brady (Tracy Letts). 

    La raison de cette réunion au sommet? Un missile d’origine inconnue est tiré en direction du nord des Etats-Unis. Impact prévu dans dix-huit minutes. Il s’agit donc d’évaluer d’urgence la menace, .d'Identifier l’origine, la dangerosité de l’engin, le lieu où il pourrait s’abattre. De décider ou non d’une interception, d’une réplique, potentiellement apocalyptique…  

    Dans une mise en scène immersive, Kathryn Bigelow a choisi une structure basée sur la répétition pour raconter ces angoissantes dix-huit minutes précédant l’impact, ,course contre la montre entre trouble, psychose et stratégie militaire. Elle décrit ainsi à trois reprises les mêmes événements vus par les différents protagonistes sous différents angles et points de vue. 

    Tout en cherchant à raviver les peurs de conflit nucléaire et proposant quelques pistes de réflexion. Kathryn Bigelow se montre pourtant moins percutante qu’à son habitude, dans ce thriller politique aux allures de film catastrophe, produit par Netflix. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 8 octobre.

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