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Sorties de la Semaine - Page 5

  • Grand écran: "Typique Emil" retrace la vie et la carrière d'une icône de l'humour suisse

    Il amuse les Suisses depuis 65 ans. Et continue, car il n‘a pas la moindre intention de cesser, à 92 ans, de les divertir. Comme nous le raconte le documentaire de Phil Meyer, Typique Emil, qui fait revivre sur grand écran les grands moments de l’humoriste le plus connu d’Helvétie, né à Lucerne en 1933.

    Après quelques années comme buraliste postal, Emil Steinberger a l’heureuse idée, au grand dam de ses parents,  de changer de métier. On est en 1960. Il a 27 ans et entame une formation de graphiste avant de fonder le Kleintheater Luzern et de se faire connaître comme cabarettiste avec ses premiers spectacles en Suisse alémanique dans les années 70.

    Les Romands le découvrent véritablement en 1985 sous les traits de l’ineffable Caporal Schnyder, un sketch iconique où un fonctionnaire de police assis à son bureau, dispense par téléphone ses conseils aussi inefficaces que farfelus a ses correspondants désemparés. 

    Emil a également joué son personnage dans le spectacle de Knie. En 1978, il tient un des rôles principaux dans Les faiseurs de Suisses, comédie dramatique au succès international. En 1987, jouissant autant qu’il en souffre d'une énorme popularité en Suisse, il part s’installer à New York pour fuir la pression. Il y  rencontre son grand amour, Niccel, avec qui il vit depuis. 

    Le documentaire de Phil Meyer nous rappelle tout cela et bien plus encore. Le côté touche-à-tout du malicieux, touchant et cocasse  Emil, la célébrité de cet artiste complet en Allemagne et en Autriche. Tout en plongeant dans les zones d’ombre de son enfance, sa blessure face à des parents incapables de reconnaître son talent. Dans une scène éloquente, il révèle que sa mère était quand même venue le voir une fois au cirque. Mais quand il lui a demandé ce qu’elle avait pensé de sa performance, elle avait répondu qu’elle avait surtout aimé Freddy Knie et ses chevaux. On n’est pas prophète en sa famille…

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 22 janvier. 

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  • Grand écran: "Jouer avec le feu" met un père de gauche face à la dérive ultradroite de son fils. Avec Vincent Lindon

    Cheminot, Pierre (Vincent Lindon) s’est investi pendant de longues années dans les combats syndicaux. Mais après la mort de sa femme il s’est donné une autre mission, élever ses fils, devenus sa priorité. L'harmonie règne à la maison. On rigole, on se balance des vannes. En véritable papa poule, Pierre prépare le petit-déjeuner, lave le linge,  emmène ses gamins aux matches de foot. Bref il veille  jalousement à leur bienêtre, tout en leur inculquant ses valeurs humanistes de gauche.. .  

    Il n’a pas à s’en faire au sujet du cadet, Louis (Stefan Crepon), un garçon sérieux qui fait son bonheur et sa fierté, accaparé par ses études et rêvant d’intégrer la Sorbonne. Au contraire il remarque un changement chez son aîné Fus (Benjamin Voisin). Un peu jaloux du «petit prince», il se cherche, fréquente des potes louches. Son comportement commence à inquiéter Pierre, dont les soucis augmentent, lorsque qu'il apprend par un collègue que Fus traîne avec des extrémistes de droite, piétinant tout ce qu'il avait cru lui lui apprendre. . 

    Adapté du roman Ce qu'il faut de nuit, de Laurent Petitmangin, prix Femina des lycéens en 2020, Jouer avec le feu est signé de Delphine et Muriel Coulain, toujours intéressées par les soubresauts sociaux. Dans leur troisième long métrage,  après 17 filles et Voir du pays, elles nous plongent dans un environnement  presque exclusivement masculin, en racontant l’histoire de ce père totalement désarçonné, oscillant entre incompréhension et colère face à la dérive d’un fils. Malgré tout, il tente ce qu’il peut, pour l'arracher à l‘emprise toxique de ses nouveaux copains. En vain, Fus est déjà allé trop loin pour être sauvé… 

    Les deux réalisatrices posent la question de l’inconditionnalité ou non de l’amour paternel, de la possibilité de pardonner ou non l’impardonnable. Tout en explorant la fracture qui mine la société française à travers la personnalité contraire des deux frères, l’un symbolisant la réussite qui le tire vers le haut et l’autre l’échec qui le pousse toujours plus bas, vers la violence et la haine.    

    Benjamin Voisin et Stefan Crepon les incarnent avec talent, aux côtés de Vincent Lindon. Qui enfile   une fois de plus l’inévitable costume de l’ouvrier. Même moins impliqué dans l’action, le comédien surfe sans surprise sur le même registre. Une absence de surprise qui ne lui a pas nui, bien au contraire, vu qu’il a été sacré meilleur acteur à la dernière Mostra de Venise. On ne change pas une recette gagnante! 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi  22 janvier. 

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  • Grand écran: jouant la soumise, Nicole Kidman assouvit ses fantasmes sexuels dans "Babygirl"

    Romy (Nicole Kidman) mène une existence apparemment parfaite. Mariée à un metteur en scène qui l’adore (Antonio Banderas), mère de deux grandes filles, habitant une belle maison, elle dirige une grande entreprise spécialisée dans la robotique. Entre deux piqûres de botox, cette maniaque du contrôle soigne son image de super boss, tout comme ses discours sur le commerce en ligne et la logistique qu’elle répète en boucle.

    En dépit de cette vie de rêve, elle aspire à autre chose. Débarque alors dans la boîte Samuel (Harris Dickinson) un stagiaire.  Romy accepte de le rencontrer et réalise qu’il s’agit du jeune homme qu’elle venait de voir calmer et flatter un méchant chien  lâché dans la rue, en lui donnant un biscuit et lui glissant  "good girl " à l’oreille. Tout un symbole à venir… Il lui demande d’être sa tutrice. C’était couru, le courant passe.

    Stressée par ses responsabilités, frustrée par une relation conjugale trop conventionnelle,  Romy se laisse séduire par ce jeune homme aussi familier qu’insolent. Débute du coup rapidement entre eux une relation genre BDSM qui se veut sulfureuse, lui jouant au dominant et elle à la soumise. Se laissant enfin aller aux fantasmes qu’elle ne peut assouvir avec un mari peu audacieux , au fil de scènes souvent plus consternantes que sexuellement torrides, voire ringardes. Avec notamment la répétition (métaphore  grotesque) de l’histoire du chien, avec Romy dans le rôle du toutou. L'agressivité en moins...

    N’évitant pas les clichés dans ces jeux de pouvoir et de manipulation, même si les personnages sont inversés, Babygirl se révèle nettement moins osé et transgressif que le laissait entendre la promo. Destiné à explorer sans jugement ni moralisation le désir et la sexualité de l’héroïne, ce thriller dit érotique a été écrit et réalisé par l’actrice et cinéaste hollandaise Halina Reijn. Raison pour laquelle Nicole Kidman s’est laissé tenter par le rôle qui lui a valu d’être sacrée meilleure actrice à la dernière Mostra de Venise. Et d’être généralement portée aux nues pour son extraordinaire performance et le risque pris de casser son image en incarnant, pas très Metoo… une femme névrosée, accro à la soumission et à l’humiliation.

    A ce sujet, on se permettra un bémol. Et une comparaison, plus inspirée il est vrai par le botox que par le sexe. Demi Moore  a elle aussi collaboré avec une femme, la réalisatrice française Coralie Fargeat dans The Substance. Un film sur la violence faite aux femmes ayant dépassé la date de péremption qu’elle porte remarquablement, avec l’émotion, l’implication et l’audace qui manquent à Nicole Kidman.

    "Babygirl", à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 15 janvier.

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