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Sorties de la Semaine - Page 8

  • Grand écran: "Heretic", film d'horreur biblique avec Hugh Grant, remarquable en psychopathe glaçant

    Soeur Barnes et soeur Paxton, jeunes missionnaires mormones d'une petite ville du Colorado, font du porte à porte dans l'espoir de convaincre les habitants du cru à rejoindre l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours. Après une dure journée à essuyer refus sur refus, elles décident de frapper à la porte d'une maison isolée. C'est le charmant Mr Reed qui les accueille. Avide de débattre avec elles de la primordiale question de la foi, il les invite chaleureusement à entrer, propose d’aller chercher sa femme, leur offre de goûter à sa délicieuse tarte… 

    Mais on perçoit rapidement ce que cet accueil enthousiaste a d’étrange et d’inquiétant. L’épouse reste invisible. Les lumières s'éteignent avant de se rallumer soudainement. Insidieux, le malaise ne tarde pas à s’installer, va croissant et les deux jeunes femmes commençant à réaliser qu’elles sont tombées dans un piège, cherchent désespérément à s’enfuir. Mais l’affable, avenant et sympathique, Mr Reed, changeant de visage, refuse de les laisser partir et leur explique à son tour ce qu’est la vraie religion. 

    Petites souris affolées face au grand méchant chat

    Et cet homme au parler volontairement heurté, de se lancer dans de dérangeants monologues fumeux se voulant érudits, spirituels, politiques, sociaux, tandis que la situation devient de plus en plus glauque, tordue, effrayante, cauchemardesque pour sœur Barnes et sœur Paxton. Telles deux petites souris face à un grand méchant chat jouant sadiquement avec ses proies et jouissant de leur affolement, elles ne peuvent compter que sur leur intelligence pour ne pas être mangées. 

    Ce film d’horreur biblique captivant, surtout dans sa première partie, prend la forme d’un huis-clos labyrinthique aux pièces sombres, pleines de surprises aussi macabres que répugnantes. Les coréalisateurs et coscénaristes Scott Beck et Bryan Woods, dont on salue l’efficace et insidieuse mise en scène, ont par ailleurs eu l’excellente idée de choisir Hugh Grant pour incarner l’horrifiant Mr Reed au sinistre dessein. 

    A 64 ans, l’irrésistible séducteur des comédies romantiques des années 90, qu’on n’avait pas vu depuis longtemps en tête d’affiche, se révèle remarquable dans ce rôle à contre-emploi de psychopathe glaçant. A ses côtés, Sophie Thatcher et Chloe East se montrent très convaincantes dans leur manière de faire monter la peur qui les habite. Se montrant d’abord décontenancées, désarçonnées, puis sombrant dans l’angoisse et la terreur. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande, dès mercredi 27 novembre.

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  • Grand écran: "Naître Svetlana Staline", le parcours hors norme de "la princesse du Kremlin"

    Fille unique de Joseph Staline et de Nadejda Allilouïeva, Svetlana, qui a vu le jour en 1926, a eu une existence complexe, hors du commun. A travers des archives rares et des images animées, le réalisateur suisse Gabriel Tejedor brosse le portrait d’une femme libre, qui essaie de prendre le contrôle de sa vie et d’échapper à l’ombre sanglante de son père. S’inscrivant dans le contexte politique, social et idéologique de l’époque, l’auteur met au jour un chapitre méconnu, en racontant le parcours fascinant d’un personnage excessif, exalté, émouvant, déchiré entre sa redoutable filiation, son éducation, sa responsabilité maternelle et ses propres ambitions. 

    Adorée de son père, qui la chouchoutait et s’amusait à obéir à ses ordres de gamine, Svetlana mène une vie insouciante au Kremlin jusqu’à la mort de sa mère, qui se suicide six ans plus tard. Son monde commence à changer. Petit à petit, elle voit ses proches disparaître. Par ailleurs l’impitoyable Staline a l’amour tyrannique. Il a aussi du mal à accepter de la voir grandir. Il exige qu’elle se comporte et s’habille modestement, en cachant ses coudes et ses genoux.

    Des compagnons pour provoquer son père 

    Elle fait mine de céder, mais sort faire la bringue avec son frère et, à 16 ans, tombe amoureuse d’Alexis Kapler, comédien juif, son aîné de 38 ans. Furieux, Staline la gifle, l’oblige à rompre ses fiançailles et Kapler est condamné à dix ans de goulag. Dès lors le fossé s’élargit entre le père et la fille qui choisira ses futurs compagnons pour le provoquer. Et tout bascule lors de la mort du dictateur, responsable de millions de morts,  en 1953.

    Svetlana est désormais sous haute surveillance.  Elle fréquente les intellectuels et les dissidents. abandonne le nom de Staline pour celui de sa mère, Allilouïeva, se convertit à la religion orthodoxe, et commence à écrire son autobiographie pour se libérer l’esprit. Mariée et divorcée deux fois, alors mère d’un garçon et d’une fille, elle entame en 1963 une liaison avec Brajesh Singh, membre du PC indien qu’on lui interdit d’épouser. Toutefois à sa mort en 1966 , elle est autorisée à rapporter ses cendres en Inde. Elle profite alors de ce séjour pour réclamer l’asile à l’ambassade des Etats-Unis à New Dehli, abandonnant ainsi ses deux enfants. Sa fille Katia ne le lui pardonnera pas. 

    Traquée jusqu’à sa mort

    Mais on est en pleine guerre froide. A Genève ont lieu  es discussions sur la signature d’un traité de désarmement nucléaire entre les États-Unis et l’URSS ont lieu à ce moment-là à Genève ! On craint que le passage de la fille de Staline à l’Ouest ne compromette tout rapprochement entre les deux blocs,, comme le montre le documentaire.  Tandis que les Soviétiques manifestent  leur colère, le président Lyndon Johnson embarrassé préfère d’abord la cacher en Suisse, à Fribourg, chez les religieuses. Elle devient la cible des reporters qui la traqueront sans relâche jusqu’à sa mort, à l'instar des services secrets et ses fans. 

    Après ce séjour en Suisse, ce sont des années d’errance pour Svetlana. Elle se remarie, donne naissance à une petite Olga, divorce, ne cesse de déménager, prend la nationalité américaine, publie ses souvenirs où elle qualifie son père de monstre. Elle retourne en URSS en 1984, mais, déçue, retrouve un pays au bord de la faillite, un parti qui veut l’instrumentaliser et des enfants à qui elle n’a jamais manqué. Elle décide alors de s'installer  à Londres  Au départ crainte et admirée, mais prisonnière politique de son père, «la princesse du Kremlin» finira tristement ses jours dans le Wisconsin, en novembre 2011. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 20 novembre. 

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  • Grand écran: avec "Gladiator 2", Ridley Scott mise sur le sang et la surenchère. "Make Rome Great Again", pas facile...

    Ridley Scott, qui a marqué l’histoire du cinéma avec les inoubliables Alien, Blade Runner, ou Thelma et Louise, ajoutait, il y a vingt-quatre ans, une œuvre culte, Gladiator, exaltant le courage et la fidélité. Tout en redonnant ses lettres de noblesse au peplum, l’opus engrangeait alors 450 millions de dollars au box office et raflait au passage cinq Oscars dont celui de meilleur film et de meilleur acteur. 

    Aujourd’hui, le réalisateur de 86 ans  peu épargné pour House Of Gucci (2021) et carrément malmené par la critique en 2023 pour Napoléon en  2023 tente de se refaire une beauté en proposant une suite à son célèbre belluaire. Elle se situe seize ans après la mort de Maximus (Russel Crowe), gladiateur vénéré par la foule et de l’empereur Commode (Joaquin Phoenix) dans l’arène du Colisée, et s’attache au destin d’Hanno (Paul Mescal), un Romain promu à une haute fonction après avoir été adopté par le peuple numide lorsqu’il était enfant et s’appelait Lucius.

    Après la conquête de sa nation libre par le puissant général romain Acacius (Pedro Pascal), responsable de la mort horrible de sa femme et de son fils, Hanno, est fait prisonnier, est emmené comme esclave à Rome. Rempli de haine et de rage, il attire rapidement l’attention du richissime cynique et ambitieux Macrinus (Denzel Washigton), marchand d’armes et commanditaire des gladiateurs, qui vise le Sénat. 

    Panem et circences. Rome n’a hélas pas changé, jetant toujours ses gladiateurs en pâture pour plaire la plèbe. .C’est donc dans le sable du Colisée que le valeureux Hanno devra sauver sa vie, gagner sa liberté. Mais on s’en doute, il va marcher avec panache sur les traces du glorieux Maximus. Electrisant le public non seulement en remportant tous ses combats, luttant quasiment à mains nues contre des hommes bardés de fer ou des animaux féroces, mais en offensant Geta et Caracalla, les décadents, tyranniques et sanguinaires frères empereurs, plus crétins l’un que l’autre, et haïs du public. 

    Ivre de vengeance, il n’en oublie pas pour autant Acacius. Dans la foulée, la femme de ce dernier Lucilla (Connie Nielson), découvre qui est en réalité Hanno... Sur qui repose la lourde tâche de restaurer la grandeur de Rome et de rendre la ville à son peuple. « Make Rome Great Again, » comme dirait un certain Donald Trump. Sauf qu’Hanno ne pense pas à sa gloire personnelle… 

    La vérité historique, il s’en tamponne, Scott

    A quelques détails près, cette deuxième mouture tournée au Maroc ressemble fort à un remake qui, depuis l’annonce du projet, aura mis six ans à s’étaler sur grand écran. Et comme tous les remakes ou presque, il est nettement moins bon que l’original. Pour l’anecdote, l’auteur se montre toujours aussi peu scrupuleux envers la vérité historique. Par exemple Lucilla ayant été assassinée sur l’ordre de son frère Commode après qu’il a abusé d’elle, ne devrait pas être là. Le cinéaste  a aussi une notion improbable de la gémellité et oublie que c’est Caracalla qui a tué Geta et non l’inverse, comme il le montre.   

    Mais Scott s’en tamponne. Et en réalité, ce n’est pas le plus ennuyeux. En  mal d’ambition artistique et de créativité, Ridley Scott tente de compenser en nous en mettant plein la vue. Misant sur le monumental et la surenchère, mettant plus particulièrement l’accent sur la violence de combats acharnés où le sang de corps mutilés pisse en abondance partout. Qu'li s'agisse d'une bataille navale dans un Colisée rempli d’eau où rôdent de sinistres requins assoiffés d'hémoglobine, d'un terrifiant affrontement avec d’affreux babouins géants en 3D,  ou d'une lutte sans merci avec un rhinocéros furax, avide d’empaler ses adversaires de sa corne redoutable. 

    La vraie star c’est Denzel Washington 

    Reste le casting. Tête d’affiche, l’acteur irlandais Paul Mescal, révélé par la série Normal People, surprend par sa fadeur. Il n’a pas le charisme de Russel Crowe. Tout comme Pedro Pascal n’a pas celui de Joaquin Phoenix. Tous deux se font voler la vedette par Denzel Washington, parfait en machiavélique, impressionnant, excessif, complexe, ambigu, cruel et dominateur Macrinus. Un vrai bad guy. On relèvera également Connie Nielson dans le rôle de Lucilla, femme de pouvoir, mais sur le qui vive car constamment menacée de mort par l’affreux Caracalla. 

    Mais si on chipote sur ce deuxième volet, peut-être que Ridley Scott nous séduira par une troisième mouture. En tout cas, il a fait savoir qu'il était partant et a déjà  est partant et a déjà des idée, a-t-il fait savoirs. savoir. C’est tout ce qu’on souhaite: Make Scott Great Again… 

    "Gladiator 2", à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 13 janvier.

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