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Sorties de la Semaine - Page 12

  • Grand écran: "Joker: folie à deux" mêle comédie musicale, romance et film à procès. Captivant

    Après le fracassant triomphe surprise en 2019 du thriller psychologique Joker, Lion d’or à la Mostra de Venise, son auteur Todd Phillips s’est logiquement décidé à surfer sur la vague qui a consacré le  pire ennemi de Batman, tueur psychopathe sévissant à Gotham City,. Dans cette deuxième mouture, Arthur Fleck, Incarcéré à l’asile d’Arkham, attend son procès pour les crimes commis sous les traits du méchant clown grimaçant. Dont celui de l’animateur Murray Franklin en direct à la télévision, qui a provoqué le soulèvement d'une meute de bouffons.  

    Au début du film, on retrouve Fleck dans sa cellule. Incarné par un Joaquin Phoenix habité, aussi bluffant que dans le premier qui lui a valu un Oscar et un Golden Globe.  Méconnaissable, vieilli, shooté aux médicaments, mutique, recroquevillé,  il a fondu. Mais ce qui va changer pour ce mort vivant se traînant seul et désespéré, du moins le croit-il, c’est la rencontre du grand amour, lorsqu'il tombe par hasard sur Harley Quinn, une co-détenue. Impressionnante dans le rôle, Lady Gaga ne le cède en rien à son partenaire. Le visage dégoulinant de maquillage, elle et lui forment un couple déjanté quasiment parfait. 

    Alors qu’ils assistent ensemble à la projection du Danseur du dessus avec Fred Astaire, Arthur est entraîné par la jeune femme rebelle, qui adore semer panique et chaos partout où elle passe, dans une folie à deux. Pour' échapper au  sordide univers carcéral, ils se mettent à chanter, entre rêve et réalité, des standards jazz-pop des 1960’s revisités. Ils dansent aussi, Phoenix nous gratifiant même au passage d’un petit numéro de claquettes plutôt réussi. Tout comme sa reprise émouvante du Ne me quitte pas de Brel, quand le malheureux Arthur se rend compte que c’est le Joker qui a séduit Harley Quinn.

    Mêlant comédie musicale, romance pénitentiaire et film à procès avec le public dans le box des accusés, Todd Philipps propose un film introspectif, très différent de l’original où, lors des joutes au tribunal. se pose la question de la personnalité de Fleck, victime ou non de son double, redoutable criminel en série, star au rire jaune tonitruant et idole d’une société malade. Captivant. On pourrait reprocher à Phillips de courir trop de lièvres à la fois. Mais ça marche et on aime. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 octobre .

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  • Grand écran: "Les Barbares", comédie politique sur le vivre ensemble, où se mêlent humour et bons sentiments

    Le vivre ensemble et sa difficulté inspirent les cinéastes. Ken Loach avait pour ainsi dire ouvert la voie avec The Old Oak, drame évoquant l’arrivée de migrants syriens dans un village sinistré du nord-est de l’Angleterre, miné par la pauvreté et le chômage. L’accueil est mouvementé mais les choses finissent par s’arranger, Ken Loach insistant sur la solidarité, et surtout l’espoir,.

    Misant plutôt sur l’humour et la satire avec Les Barbares, Julie Delpy situe, elle, son action à Paimpont, petit village breton où tout le monde se connaît. Parmi les principaux habitants, il y a Joëlle (Julie Delpy), l’instit humaniste, empathique et déterminée, sa grande copine Anne (Sandrine Kiberlain), propriétaire alcoolique de la supérette, son mari coureur (Mathieu Demy) , Hervé (Laurent Laffite) le plombier alsacien aussi plouc que raciste, ou encore sa femme infirmière Géraldine (Indira Hair), enceinte de son cinquième enfant. 

    Bref.  les Paimpontais se sont prononcés quasi unanimement pour l’accueil de réfugiés ukrainiens. Sauf que les réfugiés qui débarquent  sont … syriens ! Un changement de nationalité qui, pour certains, dont évidemment Hervé, modifie singulièrement la donne! Pétris d’idées reçues, ils n’imaginent pas que ces réfugiés puissent être mieux élevés et plus cultivés que la majorité d’entre eux. Côté syrien, on trouve ainsi Ziad Bakr qui iincarne le père, tandis que Fares Helou, star du cinéma arabe et lui-même réfugié en France en 2011, joue le grand-père. 

    Dans cette comédie politique plutôt émouvante et bien interprétée, Julie Delpy met ainsi en avant le racisme, la xénophobie, les préjugés, le manque de solidarité que provoquent l’ignorance, la peur, et  l’incompréhension, de l‘autre. Mais on regrette, malgré son actualité brûlante, le manque de subtilité et de finesse. Julie Delpy, appuyant sur le fait que les barbares ne sont pas ceux qu'on pense,  n’évite en effet pas les écueils des bons sentiments, de la caricature ou du cliché. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 24 septembre.

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  • Grand écran: "Speak No Evil", rencontre dangereuse sous le soleil de Toscane...

    L’intrigue, à combustion lente, débute par des vacances en Toscane. Ben et Louise (Mackenzie Davis et Scoot McNairy), Américains vivant à Londres avec leur fillette Agnès (Alix West Lefler) rencontrent une famille britannique composée de  Paddy, Ciara (James McAvoy, Aisling Franciosi) et leur jeune fils Ant (Dan Hough) 

    Les premiers traversent une crise conjugale, les second, ’exhibent sans complexes leur relation amoureuse. sans nuage.  Tout ce petit monde se réunit autour de dîners et de balades sous le chaud soleil italien. On promet de se revoir…  

    Paroles en l’air? Pas du tout. Après les vacances, Paddy et Ciara invitent Ben et Louise à passer un week-end dans leur maison isolée, à la campagne. Les Américains ne sont pas très chauds, mais finissent par accepter. C’est là que les choses vont dégénérer. 

    Cela commence par des détails dérangeants, des remarques désagréables de la part de Paddy, qui devient de plus en plus grossier et agressif.  La gêne s’installe, la tension ne cesse de monter, au point que les invités décident de partir. Mais Agnès oublie son doudou dont elle est incapable de se séparer. Les parents retournent le chercher et se laissent convaincre de rester encore une nuit, au cours de laquelle Ben, terrorisé, découvre une pièce mansardée recouverte de photographies de vacances terriblement révélatrices.…  

    On bascule alors dans un cauchemar qui culmine dans un troisième acte sanglant, avec gros plans sur tout ce qui fait mal et où l’affreux Paddy, montrant sa vraie nature, se déchaîne. Il donne libre cours à la férocité de sa nature bestiale dans ce film d’horreur qui symbolise les conventions sociales et la violence que les uns peuvent accepter des autres.   

    Speak No Evil, dont on retiendra notamment l’interprétation convaincante des comédiens adultes et enfants  est un remake américain  d’un film danois du même titre de Christian Tafdrup, sorti en 2022. Le réalisateur James Watkins suit en gros l’intrigue scandinave, mais a décidé de livrer un final différent. A noter que certains critiques jugent l’ensemble de l’opus, pourtant très noir, comme une version bisounours de l’original. A méditer pour les fans du genre.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 18 septembre. 

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