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Sorties de la Semaine - Page 13

  • Grand écran: "Orlando, ma biographie politique", dialogue avec l'oeuvre prophétique de Virginia Woolf


    La masculinité et la féminité sont des fictions politiques et sociales. La transition n’est pas un parcours entre les deux mais un voyage en terre inconnue. Être trans*, c’est découvrir l’envers du décor de la différence sexuelle et de genre, nous dit en substance Paul B Preciado. 

    L’écrivain, philosophe et militant transgenre espagnol passe derrière la caméra avec Orlando, ma biographie politique. Pour son premier long métrage, notamment primé à Berlin et qui vient de faire l’ouverture du festival genevois Everybody.s Perfect, il s’inspire du roman éponyme de Virginia Woolf. 

    Publiée en 1928, l’œuvre, d’une stupéfiante modernité, queer bien avant l'heure, raconte les aventures d’un noble anglais qui, traversant les siècles en ayant toujours 30 ans, accumule les sensations et déploie les multiples facettes qui nous composent. Né garçon, il se réveille ainsi un beau matin femme au milieu du récit.

    Près de cent ans plus tard, le cinéaste envoie une lettre à la célèbre et prophétique romancière pour lui apprendre qu’Orlando est devenu une réalité, en partant à la rencontre de ceux d’aujourd’hui. Une trentaine de personnes trans* et non-binaires de 8 à 70 ans, collerette aristocratique autour du cou, se succèdent face à l’objectif pour retracer la transformation personnelle de l’auteur à travers une véritable épopée. 

    Mêlant documentaire et fiction, Paul B Preciado livre un opus  étonnant. Poétique, politique, punk, drôle, inventif, intelligent, il montre toutes possibilités d’être au monde dans un univers contemporain en constante mutation.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 octobre.

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  • Grand écran: "Le procès Goldman", fascinant portrait d'un militant d'extrême-gauche, écrivain et gangster

    En novembre 1975, débute le deuxième procès de Pierre Goldman. Militant d’extrême-gauche, écrivain et gangster, le demi-frère ainé de Jean-Jacques Goldman avait été condamné .en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée- Dont un ayant  entraîné la mort, en décembre 1969, de deux pharmaciennes.  S’il reconnaît les trois premiers hold-up, il clame, sinon hurle, son innocence dans ce dernier.

    Le jeune Georges Kiejman assure sa défense. Mais très vite, la relation entre ces deux juifs polonais nés en France vire à l’aigre, Goldman, qui se vit comme un martyr, rejette Kiejman en le traitant de « juif de salon », avide de gloire.  Personnage insaisissable, provocateur, redoutable dialecticien, ce fils de héros juifs de la résistance est bruyamment soutenu au tribunal par la gauche intellectuelle, dont il est devenu l’icône. Simone Signoret en tête. Il risque pourtant la peine capitale. Mais son avocat s’obstine. Finalement acquitté de ces meurtres au bénéfice du doute, Goldman sera condamné à douze ans pour les braquages. Libéré au bout de six ans, il sera assassiné en 1979 à Paris. Les auteurs n’’ont jamais été retrouvés.

    Porté par d’excellents acteurs

    Le réalisateur Cédric Kahn fait de cette affaire aussi complexe que controversée un film puissant, prenant, qui vous emporte. Et où, faute de preuves indiscutables, il privilégie un véritable match de langage pour tenter de découvrir la vérité. L’œuvre, qui met le spectateur dans la peau du juré, est portée par d’excellents acteurs. A commencer par Arieh Worthalter qui se glisse magistralement dans la peau de Pierre Goldman, tandis  qu'Arthur Harari incarne le futur célèbre Kiejman, mort le 9 mai dernier. 

    Ils apparaissent particulièrement réalistes, à l'image du déroulement de ce procès à huis-clos (on ne quitte pratiquement jamais la salle d'audience) , remarquablement filmé et mis en scène.  Le réalisateur brasse par ailleurs plusieurs thèmes dans ce long métrage reconstitué avec les articles de journaux de l’époque : judaïté, antisémitisme, racisme, côté antiflic, rôle de l’extrême-gauche, autant de sujets qui font écho à la société d’aujourd’hui. Comme dit Cédric Kahn, la France ne bouge pas....

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 octobre. 

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  • Grand écran: Philippe Garrel fait jouer ses trois enfants dans "Le grand chariot". Insuffisant pour convaincre

    Film sur la transmission, le poids de l’héritage, l’émancipation artistique, la fidélité à la tradition, Le grand chariot raconte l’histoire d’une famille de marionnettistes, Louis et ses deux sœurs Martha et Léna, leur père qui dirige la troupe et la grand-mère qui fabrique les poupées. 

    Ensemble, ils donnent des spectacles. Un jour, lors d’une représentation, le père meurt d’une crise cardiaque laissant ses enfants orphelins. Puis c’est au tour de la grand-mère de tirer sa révérence Douleur, tristesse, désarroi.  De grands et nobles sentiments mais empreints à la fois de platitude et de lourdeur.

    Peu inspiré, Philippe Garrel fait jouer ses trois propres enfants,  Louis, Léna et Esther, qui ne se distinguent pas non plus par leur interprétation, se révélant par ailleurs assez antipathiques dans cet opus contraint, désuet, trop écrit  trop théâtral, métaphoriquement simpliste.  

    On peut se demander du coup pourquoi cette œuvre franco-suisse a décroché un Ours d’argent du meilleur réalisateur à la dernière Berlinale. Comme souvent, les voies du jury  sont impénétrables ! Le grand chariot  ne va en tout cas pas rameuter les opposants au cinéma de Philippe Garrel. D’autant que ce dernier a récemment fait l’objet d’accusations d’abus sexuels de la part d’actrices, révélées par le site Mediapart Mais c’est une autre histoire.... 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 20 septembre. 

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