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Grand écran: "Joker: folie à deux" mêle comédie musicale, romance et film à procès. Captivant

Après le fracassant triomphe surprise en 2019 du thriller psychologique Joker, Lion d’or à la Mostra de Venise, son auteur Todd Phillips s’est logiquement décidé à surfer sur la vague qui a consacré le  pire ennemi de Batman, tueur psychopathe sévissant à Gotham City,. Dans cette deuxième mouture, Arthur Fleck, Incarcéré à l’asile d’Arkham, attend son procès pour les crimes commis sous les traits du méchant clown grimaçant. Dont celui de l’animateur Murray Franklin en direct à la télévision, qui a provoqué le soulèvement d'une meute de bouffons.  

Au début du film, on retrouve Fleck dans sa cellule. Incarné par un Joaquin Phoenix habité, aussi bluffant que dans le premier qui lui a valu un Oscar et un Golden Globe.  Méconnaissable, vieilli, shooté aux médicaments, mutique, recroquevillé,  il a fondu. Mais ce qui va changer pour ce mort vivant se traînant seul et désespéré, du moins le croit-il, c’est la rencontre du grand amour, lorsqu'il tombe par hasard sur Harley Quinn, une co-détenue. Impressionnante dans le rôle, Lady Gaga ne le cède en rien à son partenaire. Le visage dégoulinant de maquillage, elle et lui forment un couple déjanté quasiment parfait. 

Alors qu’ils assistent ensemble à la projection du Danseur du dessus avec Fred Astaire, Arthur est entraîné par la jeune femme rebelle, qui adore semer panique et chaos partout où elle passe, dans une folie à deux. Pour' échapper au  sordide univers carcéral, ils se mettent à chanter, entre rêve et réalité, des standards jazz-pop des 1960’s revisités. Ils dansent aussi, Phoenix nous gratifiant même au passage d’un petit numéro de claquettes plutôt réussi. Tout comme sa reprise émouvante du Ne me quitte pas de Brel, quand le malheureux Arthur se rend compte que c’est le Joker qui a séduit Harley Quinn.

Mêlant comédie musicale, romance pénitentiaire et film à procès avec le public dans le box des accusés, Todd Philipps propose un film introspectif, très différent de l’original où, lors des joutes au tribunal. se pose la question de la personnalité de Fleck, victime ou non de son double, redoutable criminel en série, star au rire jaune tonitruant et idole d’une société malade. Captivant. On pourrait reprocher à Phillips de courir trop de lièvres à la fois. Mais ça marche et on aime. 

A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 2 octobre .

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