Grand écran: dans "Sinners", la fête sombre dans l'horreur quand les vampires s'y invitent (15/04/2025)
Petite ville du Mississipi, 1932. Un jeune Noir hagard sort d’une voiture et marche vers une église, le manche cassé d’une guitare à la main. Il est lui aussi dans un sale état avec son visage lacéré. Pour savoir ce qui lui est arrivé, retour au jour d’avant, où on tombe sur les jumeaux Smoke et Stack (incarnés par le seul Michael B. Jordan). Les deux frères sont revenus dans leur ville natale après avoir fait fortune dans le crime à Chicago, où régnait alors le fameux Al Capone. Ils achètent une scierie abandonnée à un Blanc pour en faire un «juke joint», une sorte de taverne où on boit, joue et danse. .
Smoke, que l’on reconnait à son chapeau rouge et Stack à sa casquette bleue entraînent notamment avec eux leur cousin Sammie, dit Preacherboy (fils du pasteur), génial guitariste de blues, Delta Slim, un vieux musicien alcolo, et un couple d’épiciers chinois. Ensemble ils aménagent l’endroit au fil de scènes semblant sortir de La couleur pourpre de Spielberg.
Toute la communauté black se rue à l’ouverture pour une soirée survoltée, pimentée d’alcool et de sexe, au son du blues, musique du diable enfiévrant les corps et les esprits. Mais dehors rôdent les vampires qui s’invitent à la fête. Très vite les choses virent au surnaturel terrifiant et à l’horreur sanglante.
Surenchère dans l'hémoglobine
Porté par l’incontournable Michael B. Jordan , Sinners est signé Ryan Coogler, auteur de Creed et de la saga des Black Panther. Penchant du côté de Jordan Peele (Get Out), sans oublier quelques autres références à des grands comme Robert Rodriguez Une nuit en enfer) pour les vampires ou John Carpenter, le maître de l’horreur, le réalisateur nous tient un discours qui se veut politique pas franchement nouveau, sur fond d’oppression des peuples, de menaces et de représailles racistes, avec le Ku Klux Klan en arrière-plan. Sans par ailleurs s’embarrasser de nuances et ne craignant pas la surenchère dans les flots d’hémoglobine et de bave hyperdégueu. Les fans apprécieront…
A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 avril.
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