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le blog d'Edmée - Page 63

  • Festival de Cannes: «In Flames», les effets hallucinatoires dévastateurs du patriarcat sur une jeune Pakistanaise

    Karachi, une ville violente. Surtout pour les femmes  Agressée sans raison au volant de sa voiture par un inconnu qui lui balance un pavé dans la vitre et la traite de sale putain, Mariam, étudiante en médecine, hésite à porter plainte, en se disant que cela ne servira à rien. Ce qui révèle sa condition de vie. Mais son camarade Asad, un garçon délica, évoluéet  très attiré par elle, l’y encourage.
     
    L’amitié se transforme en un sentiment plus fort chez les deux jeunes gens, qui commencent à sorti ensemble. Mais Asad meurt dans un accident de scooter alors qu’ils rentrent de la plage  Et ce qui commence comme une romance dérive vers le fantastique et l’épouvaante,- représentant les effets que l’enfer du patriarcat a sur cette jeune femme. Malade, sujette à des évanouissements, elle fait des cauchemars et développe des symptômes hallucinatoires.
     
    Le malaise est croissant, Mariam se sentant de plus en plus piégée par des prédateurs. Y compris familiaux. Déjà vulnérables, elle et sa mère se retrouvent encore plus fragilisées après le décès du patriarche de la faimille qui les laisse dans les griffes d’un oncle odieux, prêt à les dépouiller de tout. .
     
    Ce thriller psychologico-horrifique est signé de Zarrar Kahn, rentré au Pakistan après quelques années passées au Canada. «Ma vie n’a pas changé, mais celle des femmes a totalement basculé », explique-t-il après la projection de son film où il dénonce avec virulence une société pakistanaise particulièrement répressive, où tout est dominé par les hommes. Il laisse pourtant entrevoir une lueur d’espoir... .

    "Creatura" aborde notre rapport au corps, au désir et au sexe

    Peu de gens semblent vivre une sexualité saine et apaisée. C’est du moins ce que nous montre Elena Martin Gimeno dans Creatura, après avoir travaillé avec une thérapeute et recueilli d’innombrables témoignages d’ados, de femmes, de pères, de mère, . . 

    Se donnant le rôle principal, présenté, come le précédant à la Quinzaine des cinéastes, la réalisatrice espagnole, qui connaît bibi  son sujet, aborde de manière frontale, cash et courageuse notre relation au désir, au sexe, et plus particulièrement celle, complexe et conflictuelle, qu’entretient une femme avec son propre corps. Cette femme c’est Mila, installée avec son compagnon Marcel dans une villa de la Costa Les difficultés apparaissent très vite suite à un rapport qui se passe mal et se termine en grosse dispute,

    Tout au long du film, Mila revit des expériences, souvent désastreuses et douloureuses, à travers des moments-clé marquant son éveil sexuel à trois étapes de sa vie, cinq, quinze et trente ans. Ce voyage introspectif doit l’aider à comprendre l’origine de son problème et l’amener sur la voie de la guérison. En faisant en quelque sorte  la paix avec con corps.  Plus largement Creatura incite le spectateur à faire de même, à s’accepter et à remettre en questions certaines normes sociales.sur le sujet.  

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  • Festival de Cannes: Virginie Efira sous l'emprise de Melvil Poupaud dans "L'amour et les forêts".

    Proposé à Cannes première, « L’amour et les forêts » est l’un des très bons films de la sélection officielle. Signé Valérie Donzelli, il est librement adapté du roman éponyme d’Eric Reinhardt, qui a écrit le scénario avec Audrey Diwan, Lion d’or à Venise pour « L’événement » en 2001, et dont on reconnaît la patte. 

    Le film raconte l’histoire de Blanche (Virginie Efira), une adorable et souriante enseignante. Sortie d’une rupture, elle n’a pas très envie de se lancer dans une nouvelle aventure. Mais, lors d’une fête à Caen, en Normandie, elle rencontre le séduisant Grégoire Lamoureux (Melvil Poupaud) et tombe très vite sous le charme de cet homme, qui la drague avec esprit et humour. C’est réciproque. Leur complicité est même si immédiate qu’ils n’en reviennent pas, ne se quittent plus et s’abandonnent à leur passion, se livrant à de torrides ébats sexuels.

    Le conte de fées vire à l'enfer

    Un vrai conte de fées. Mais bientôt tout bascule et la relation devient toxique, lorsque Grégoire, révélant son côté possessif et maladivement jaloux, se met à isoler Blanche de sa famille, de ses proches, de ses amis. Et, sous un fallacieux prétexte, décide de quitter Caen pour Metz.   

    Désormais, pour Blanche, c’est l’enfer. A l’enfermement succèdent le contrôle permanent de ses activités, les interrogatoires incessants, la violence physique et psychologique.  De plus en plus perdue, Blanche ne comprend pas ce qui lui arrive et se montre incapable de s’en sortir, la honte qu’elle commence à éprouver l’empêchant de se confier. 

    Ce drame intimiste en forme de polar à suspense sous tension extrême est servi par une mise en scène efficace. Valérie Donzelli explore avec une rare justesse les mécanismes de l’emprise et des sentiments ambigus qu’elle provoque, de la manipulation conduisant à un engrenage maléfique dont Grégoire, se confondant constamment en plates excuses, rend Blanche responsable.

    Virginie Efira juste et intense dans le rôle de cette femme prise au piège, Melvil Poupaud aussi fascinant que glaçant en redoutable pervers narcissique forment un duo parfait, contribuant magnifiquement à la réussite de l’œuvre.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 mai.     

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  • Festival de Cannes: avec "Killers Of The Flower Moon", Scorsese livre une fresque grandiose

    Super spectacle en forme de chef d’œuvre, Killers of the Flower Moon, qui a fait l’événement sur la Croisette triomphe dans la presse internationale. Et pour cause. Entre western, film noir et enquête policière, Martin Scorsese nous offre une formidable fresque historico-politique. Vertigineuse, épique, crépusculaire, captivante, sous tension permanente, elle vous exalte dès la première minute pour ne plus vous lâcher pendant les quelque 220 qui suivent.

    Adapté du best-seller de David Grann, c’est le meilleur film que j’ai vu depuis le début du festival. Il serait un candidat tres serieux à la  Palme d’or s’il ne figurait pas hors compétition... En grande forme, le réalisateur toujours aussi magique revient sur un pan sombre et méconnu de l’histoire américaine, les meurtres sordides commis dans l’Oklahoma des années 20, dont furent victimes les membres de la communauté indienne Osage.

    Du cousu main à tous les étages

    Elle est installée sur une fortune colossale grâce au pétrole. De quoi attiser la cupidité humaine pour mettre la main sur le pactole jaillissant à flots continus de ses terres. Sous la direction de son futur directeur, le jeune Edgar Hoover, le FBI mène sa première grande enquête pour arrêter les serial killers. 

    Leurs recherches ne tardent pas à s’orienter vers William Hale un influent éleveur de bovins mielleux et raciste, qui a mis sur pied un redoutable système pour spolier les Osages. Avec notamment l’aide de son neveu (Leonardo DiCaprio), docile vil et veule. Tous deux réunis pour la première fois chez Scorsese portent grandiosement le film, en compagnie de la sublime Lily Gladstone, femme amoureuse, empoisonnée et tombée gravement malade.

    Du cousu main à tous les étages, dans le récit, la mise en scène, l’image,  l’interprétation, les dialogues. On n’attend plus que la distribution des Oscars. Mais avant, on aura l’occasion d’en reparler lors de la sortie de cette œuvre foisonnante en octobre. 

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