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le blog d'Edmée - Page 58

  • Grand Ecran: le nouvel "Astérix", une comédie fumeuse qui pourrait faire un tabac?

    Très attendu, sinon pressenti comme le film français de l’année, ce voyage d’Astérix et Obélix dans L’Empire du Milieu est aussi l’un des chers avec son budget de 65 millions d’euros après l’aventure du petit Gaulois réfractaire et teigneux aux Jeux Olympiques  (76 millions).  D’où l’impressionnant matraquage publicitaire pour rentabiliser cette histoire originale, qui n'est donc pas l'adaptation d'un album. 

    Nous sommes en 50  avant J.C.  L’Impératrice de Chine est emprisonnée suite à un coup d’état fomenté par le perfide prince Deng Tsin Quin. Aidée par Graindemaïs, le marchand phénicien, et par sa fidèle guerrière Tat Han, la princesse Fu Yi, fille unique de l’impératrice, s’enfuit en Gaule pour demander de l’aide aux valeureux Astérix et Obélix, dotés d’une force surhumaine grâce à leur potion magique

    Ils acceptent bien sûr et les voici en route pour l’Empire du Milieu. D’autant qu’il y a du Romain à castagner en chemin, César ayant décidé, dans son inextinguible soif de conquête, de mettre lui aussi le cap sur la Chine avec son armée de choc..

    La télévision hexagonale, qui n’a pas et de loin l’apanage de l’analyse critique, encense évidemment le dernier-né de Guillaume Canet, invité par ailleurs sur tous les plateaux pour défendre son opus et ses protagonistes. Ce n’est en revanche pas le cas de la majorité de la presse écrite, à en juger par son entreprise de démolition de cette comédie empilant les stars, multipliant les caméos, Angèle, Orelsan Zlatan Ibrahimovic, et les références incongrues au fil  d’un scénario particulièrement décousu.  

    Rares en effet sont ceux qui évoquent un humour ravageur,  des clins d’œil savoureux, une potion ludique qui égaye l’hiver, ou un joli divertissement familial. Pour la plupart des autres, la potion est tragique, un loupé qui va du pénible navet pachydermique au néant doublé d’un ennui insultant, en passant par des vannes anachroniques aussi plates que foireuses.

    Les comédiens principaux Guillaume Canet (vegan et déprimé en l’occurrence, à quand le téléphone portable?), Marion Cotillard, Vincent Cassel, José Garcia, ne sont pas épargnés non plus, un euphémisme. Même Philippe Katherine aligne les bêtises. Seul Gilles Lellouche en Obélix réussit à faire une certaine unanimité. Tout comme chacun s’accorde à dire que cette nouvelle aventure ne vaut pas l’irrésistible et cultissime Mission Cléopâtre d’Alain Chabat. On abonde.

    Voici qui doit ébranler un chouia les certitudes de Guillaume Canet qui s’est autoproclamé le sauveur de la pellicule tricolore ! Mais qui sait? Comme toujours le public jugera. Il pourrait en effet se presser dès aujourd’hui dans les salles obscures. Un cinglant démenti qui évidemment ne garantira pas la qualité de l’œuvre...

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er février.  

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  • Grand écran: dans "Tar", Cate Blanchett fascine en cheffe d'orchestre dominatrice, brillante et exécrable

    Elles ne sont qu’un petit 8% dans le monde. Et pourtant coup sur coup, deux films se penchent sur le destin de deux cheffes d’orchestre. Mais ils sont très différents. Alors que la Française Marie Castille Mention-Schaar raconte, dans Divertimento, le véritable parcours d’une jeune fille rêvant de tenir la baguette et créant son propre ensemble symphonique (voir notre interview du 24 janvier), l’Américain Todd Field emprunte un autre chemin avec Tar.. Celui de la fiction où il imagine Lydia, cheffe avant-gardiste du prestigieux 0rchestre philarmonique de Berlin. 

    Le rôle a été écrit par l’auteur de Little Children pour Cate Blanchett qui livre une performance magistrale. Elle a déjà été sacrée meilleure actrice à la Mostra de Venise, aux Golden Globes, recevra un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière et compte bien rafler une statuette aux Oscars. Ce qui ne fait apparemment pas l’ombre d’un doute, tant cette formidable comédienne bouleverse avec sa partition virtuose. Elle n’incarne pas, elle est tout simplement Lydia Tar. 

    Lesbienne pour le moins anticonformiste, rare femme à s’être imposée par son génie dans ce milieu masculin et machiste, la pionnière est au sommet de sa carrière. Exigeante, brillante, sûre d’elle, elle a tout, que ce soit sur le plan professionnel ou dans le prive où elle mène une vie agréable entre son épouse et leur petite fille.  

    Tar, d’une durée de 2h38, commence par une longue interview de la musicienne face à un public conquis en dépit de sa manière prétentieuse, complexe et contradictoire d’expliquer et d’appréhender son art. Plus tard, alors qu’on apprend qu’elle va publier son autobiographie auto-écrite tout en préparant un cycle Mahler, on la voit se disputer assez violemment avec un étudiant prônant l’inclusion. Refusant catégoriquement d’écouter et de jouer du Bach qu’il trouve misogyne et fermé à la diversité, il finit par quitter la classe, ne supportant pas les remarques mordantes et humiliantes de la féroce Lydia. 

    Petit à petit toutefois, Todd Field lève le voile sur les zones d’ombre et la nature sombre de son héroïne féministe dominatrice, en quête permanente de perfection et se croyant intouchable. Son existence apparemment parfaite se fissure suite à une accusation de harcèlement moral ayant entraîné le suicide d’une de ses anciennes élèves avec laquelle elle a eu une liaison. C’est alors que l’artiste visionnaire à la fois admirée, adulée, honorée et crainte, va tout perdre. 

    Tout en brossant le portrait d’une femme talentueuse, fascinante, rebutante, voire exécrable, le réalisateur explore et dénonce, dans ce remarquable opus austère et plus ou moins post MeToo, les excès du wokisme, de la cancel culture, les mécanismes et abus persistants du pouvoir. Qui n’a pas de genre particulier et auquel on se heurte même lorsqu’on prétend l’abolir. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 25 janvier.   

     

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  • Grand écran: "Divertimento" retrace le parcours exceptionnel de Zahia, cheffe d'orchestre. Un sacré défi!

    Zahia Ziouani, 17 ans, issue de la diversité et habitant la Seine Saint-Denis, rêve de devenir cheffe d’orchestre et sa sœur jumelle, Fettouma, violoncelliste professionnelle. Bercées depuis toujours par la musique classique grâce à leurs parents mélomanes, elles souhaitent à leur tour la transmettre, la rendre accessible à tous et partout en France. Notamment dans les territoires perdus de la République

    C’est ainsi que Zahia. aidée de Fettouma, va créer à Stains son propre orchestre Divertimento, qui continue à se produire sous sa direction. Rassemblant aujourd'hui 80 musiciens, il fête cette année ses 25 ans. Mais quel défi! Que ce fut dur ! Car il en a fallu de la passion, de la détermination et du courage pour mener à bien cet incroyable projet.

    Dans son film au titre éponyme, Marie Castille Mention-Schaar retrace le parcours exceptionnel de Zahia (Oulaya Amamra) que Fettouma (Lina El Arabi) a vivement encouragée à tenter le concours de cheffe. Elle met l’accent sur la complicité extraordinaire des sœurs. Convaincante,  les deux comédiennes rendent parfaitement leur absence de rivalité, l’admiration et le soutien sans faille qu’elles se vouent.

    Seuls 4% de cheffes en France 

    La réalisatrice nous plonge ainsi dans leur univers, évoquant les obstacles à franchir, les moqueries, les rejets qu’elles ont dû affronter, plus particulièrement Zahia. Car s’il est relativement facile pour une musicienne d’intégrer un orchestre, c’est loin d’être le cas pour une apprentie cheffe, dans ce milieu machiste, singulièrement peu enclin à s’ouvrir aux femmes,

     Non seulement on en compte que 4% en France (à peine le double dans le monde) et souvent, elles doivent créer leur propre orchestre pour tenir la baguette. Mais l’ambitieuse et talentueuse Zahia persévère et décroche une place de direction auprès de l’irascible maestro Sergiu Celibidache, (Niels Arestrup.) Une rencontre déterminante...

     De passage à Genève, Marie Castille Mention-Schaar (Les héritiers, Le ciel attendra) nous raconte la genèse de son film. "C’est la première fois que je ne produis pas, mais qu’on vient me trouver avec un projet en m’assurant qu’il va me plaire. Ce qui fut tout de suite le cas. A l`image des jumelles Ziouani que je ne connaissais pas. Mais comme je suis moi-même passionnée par la musique classique, leur histoire m’a touchée. Et encore plus leur passion, leur état d’esprit, leur volonté de transmettre. J’ai passé beaucoup de temps avec elles pour mieux les comprendre".

     Sont-elles intervenues dans le scénario ?

     Non, mais elles ont choisi les morceaux. Et elles ont coaché les actrices pour qu’elles soient crédibles.

     Puisque vous l’évoquez, comment s’est déroulé le casting?

    Le choix d’Oulaya Amamra était évident pour moi. Dans ce que je devinais d’elle, son énergie, sa force de caractère. Elle s’est énormément investie. Elle est allée voir Zahia en concert. En ce qui concerne Fettouma, Lina El Arabi m’a simplifié le vie quand elle m’a dit qu’elle jouait du violon. Au contraire, quel casse-tête pour les autres musiciens! J’ai reçu des centaines de vidéos. Il a fallu trois mois d’essai.

    Et pour Niels Arestrup dans le rôle de l’acariâtre maestro? 

    Lui aussi me paraissait couler de source.. D’abord c’est un grand comédien et il correspondait à tout ce que m’avait révélé Zahia sur sa relation avec Celibidache.

    Vous aimez vous appuyer sur des faits réels. Avez-vous romancé leur histoire?

    Beaucoup de choses sont de l’ordre de la fiction. Mais la fiction ne trahit pas la réalité ou ce qu’elle aurait pu être. D’ailleurs le frère des jumelles elles a dit que tout était vrai.

    Divertimento, à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 25 janvier.

     

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