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le blog d'Edmée - Page 56

  • Grand écran: avec "Mon crime", François Ozon emballe toute la critique. Enfin presque...

    Paris, années trente. Madeleine Verdier, jeune et jolie actrice aussi médiocre que fauchée, vivant dans un petit appartement sans eau courante, a bien l'intention de grimper dans la société. Mais elle est accusée du meurtre d’un célèbre producteur libidineux, chez qui elle s’était rendue pour décrocher un  rôle.  Aidée de sa colocataire et meilleure amie Pauline, avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense.. 

    Le procès est retentissant. Croulant désormais l’une et l’autre sous les propositions, les deux filles peuvent quitter leur logement misérable et emménager dans un bel hôtel particulier à Boulogne. C’est alors que surgit Odette Chaumette (Isabelle Huppert), impayable actrice déchue du muet... 

    Avec Mon crime, François Ozon revisite une pièce de théâtre éponyme sur le machisme de l’époque  signée de Georges Berr et Louis Verneuil. Il livre une comédie fantaisiste et foldingue dans la lignée de Huit femmes,  qui navigue également entre Potiche et Peter Von Kant . Saupoudrée de critique sociale elle veut faire écho aux questions actuelles sur le droit des femmes et l’égalité des sexes 

    Charge contre le patriarcat au gré de situations burlesques, ce vaudeville policier amoral au scénario improbable, jouit d’un casting étoilé. Outre Isabelle Huppert, on trouve Fabrice Luchini oiu encore Danny Boon. Mais elle est surtout portée par Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder. A la fois irrésistibles et manipulatrices, elles refusent de se soumettre et n’hésitent pas à user de mensonges et de mauvaise foi pour piéger de riches vaniteux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.,

    Ce film féministe et populaire est carrément plébiscité par la critique. Pourtant, si on savoure quelques scènes, on reprochera à François Ozon de se contenter d’un exercice de style empreint d’une théâtralité certes complètement assumée, mais lassante à la longue. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 8 mars. 

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  • Grand écran: "Empire Of Light", nouvelle ode au cinéma signée Sam Mendes

    Après Damien Chazelle dans Babylon, Steven Spielberg dans The Fabelmans, c’est au tour de Sam Mendes de déclarer son amour du septième art avec Empire Of Light. Mais si c’est à la mode, les trois ont leur manière propre de lui rendre hommage.

    Années 80 dans une petite ville balnéaire d’Angleterre. Hilary, (Olivia Colman) gère consciencieusement un cinéma autrefois prestigieux, mais qui se déglingue doucement. Elle s’efforce de lui redonner vie, s’occupant de tout avant de lever le rideau. Célibataire, cette quinquagénaire à la santé mentale fragile cède parfois par abattement aux envies sexuelles dégradantes d’un patron veule (Colin Firth), qui abuse de sa faiblesse. Le passage des clients et les pauses syndicales en compagnie de ses collègues lui permettent en outre de rompre un peu avec sa solitude.

    Mais ce morne quotidien va s’éclairer avec l’arrivée d’un nouvel employé, Stephen (Micheal Ward), un jeune Black plein d’énergie et de curiosité qu’Olivia prend sous son aile pour lui apprendre le métier. Elle tombe sous son charme, retrouve son amour-propre, tandis que Stephen lui permettra enfin de faire ce qui lui était refusé jusqu’ici: voir un film. 

    Sam Mendes suit avec délicatesse et élégance ses personnages principaux, magnifiquement incarnés par l'irrésistible Olivia Colman et le séduisant Micheal Ward. A priori tout les sépare, mais ils se rapprochent, unis à la fois par l’exclusion, les blessures et les liens artistiques qu’ils tissent. Chacun finira par trouver son chemin dans le contexte social troublé par la politique raciale des années Thatcher. 

    A vrai dire, on ne croit pas trop à leur petite romance mais ce n’est pas grave. Faisant écho à la situation actuelle en racontant la vie d’un cinéma et de ceux qui le font exister Sam Mendes n’en livre pas moins une histoire émouvante sur fond d’évasion face à la dure réalité grâce à la magie et au pouvoir salvateur des images.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er mars.     

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  • Grand écran: "Mother Teresa & Me" évoque la perte de foi de celle qui a consacré sa vie aux pauvres

    D’origine albanaise, née Agnès Gonxha Bojaxhiu en 1910, Mère Teresa a consacré sa vie aux pauvres. Son combat inlassable en faveur des déshérités en Inde lui a valu le prix Nobel de la paix en 1979. De nombreux documentaires ont été consacrés à la vie et à l’œuvre de la religieuse. Mais tout en en rendant compte, ce qui a plus particulièrement intéressé le réalisateur helvético-indien Kamal Musale, auteur de Mother Teresa & Me, c’est la question de ses doutes et de sa perte de foi. Elle durera jusqu’à sa mort 

    Se basant notamment sur des récits intimes de la sainte évoquant la question et publiés en 2007, le cinéaste part ainsi à la rencontre de son héroïne à qui Jésus cesse de parler, à peine a-t-elle obtenu de haute lutte l’autorisation de quitter le couvent pour travailler dans les bidonvilles de Calcutta. 

    Le film ouvre ainsi sur une scène où dans un cri de colère et de désespoir, elle s’adresse à Dieu:  «Tu m’as tout pris. Ton amour... Ton amour n’était qu’une illusion. Je ne crois pas en toi. Tu n’existes pas. Âme, paradis, Dieu, ces mots ne veulent plus rien dire.»

    A ce destin de femme derrière le mythe se mêle, pour les besoins de la fiction, celui de Kavita, jeune Indo-Britannique d’aujourd’hui, également en proie au doute face à une grossesse non-désirée. Inspirée par la perte de foi de Teresa, elle s’enfuit à Calcutta pour se retrouver. Entre la nuit spirituelle de l’une et le manque de repère de l’autre, les deux histoires vont finir par se rejoindre.

    Invitant aux questions, évitant l’hagiographie et le pathos souvent inhérent à l’évocation du drame, de la misère et de la mort, Kamal Musale propose le portrait nuancé d’une Teresa dure avec elle-même et pas toujours tendre avec les autres. Produite et portée avec talent par la comédienne suisse-alémanique Jacqueline Fritschi- Cornaz, cette fresque romancée tient la route, offrant une belle photographie et une reconstitution soignée. 

    Ce long métrage a été entièrement financé par des fondations et des donations privées Les bénéfices du film seront reversés à des institutions et fondations qui œuvrent auprès des plus démunis en Inde, notamment en soutenant les enfants pauvres dans leur éducation et leur santé. 

    Sorti en décembre dernier, "Mother Teresa & Me" bénéficiera de séances spéciales au cinéma Empire de Genève. L’une le 28 février à 18h00 en présence de l’équipe du film et deux autres les 16 et 30 mars, à 18h30.   

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