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Le festival Arte Mare de Bastia couronne Io Capitano, de Matteo Garrone. Emouvant écho au drame des migrants

Pour sa 41e édition, Arte Mare s’est déroulé pendant neuf jours à Bastia sur le thème du road-movie. Traçant donc sa route,  le plus ancien festival de Corse, qui ne cesse de tisser des liens avec les cultures  de ses voisins,  proposait quelque 80 films tous genres et métrages confondus.  

Au cœur de ce riche programme, la Compétition Méditerranéenne, avec huit œuvres en lice pour le Grand Prix, qui a été décerné  à Io Capitano de l’Italien Matteo Garrone. Soulignant plus particulièrement leur courage et leur héroïsme, le réalisateur raconte l’émouvant voyage de Seydou et Moussa, deux ados partis de Dakar pour l’Italie à l’insu de leurs parents, avec des rêves plein la tête. Le film, qui fait écho au drame des migrants, a obtenu deux autres prix, dont celui du  jury jeune 

On aurait souhaité voir Chroniques de Téhéran d’Ali Asgari et Aliresa Khatami au palmarès. Evidemment tourné sans autorisation,  l’opus évoque, à travers neuf personnages, la  vie compliquée des habitants. Ils se heurtent à l’administration, l’autorité et l’ordre pour tenter de régler de menus faits du quotidien, tels que déclarer la naissance d’un enfant, retirer son permis de conduire  ou retrouver son chien... 

Compétition corse relevée

De nombreuses autres récompenses ont été décernées dans les différentes catégories, notamment au sein de la Compétition corse. On retiendra plus spécialement celle attribuée à l’excellent court métrage, Un animal, de Kevin Lameta. Son auteur suit Jean-Baptiste, qui accompagne régulièrement son père à la chasse mais répugne à tuer les animaux. Pour ses 16 ans, il reçoit un fusil et va devoir faire ses preuves. Une œuvre forte, prenante, brassant plusieurs thèmes. 

Au chapitre documentaire, c’est Marie-Jeanne Tomasi qui l’emporte avec  E pericoloso esporsi ( Il est dangereux de s'exposer) Au cours de la manifestation  des femmes à Rome le 8 mars 1972,  Mariasilvia Spolato, professeur de mathématiques et militante LGBT, se tient dans la rue avec une pancarte: liberazione omosessuale. Un mois après, Simone de Beauvoir vient donner une interview dans la capitale italienne et la pancarte illustrera l’article. La jeune femme ne pourra désormais plus enseigner. 

On vote de notre côté une mention spéciale à Lavinie Boffy qui a décroché un prix ex-aequo pour I Was le cri.  La réalisatrice évoque la découverte du collectif I Was Corsica, à travers des manifestations, dénonçant les crimes sexuels sur l’île et l’absence de protection des victimes. Son documentaire édifiant et poignant donne la parole aux fondatrices du mouvement. 

Entre invités, littérature et gastronomie

Pas de festival sans invités. A commencer par Tony Gatlif, cinéaste des gens du voyage, à l’honneur avec la projection de trois de ses films, Jean-Pierre Darroussin venu présenter Le théorème de Marguerite, de sa femme Anna Novion,  Jean-Pierre Améris débarqué avec Marie-Line et son juge, ou encore Alexandre Arcady, dont Le petit blond de la Casbah, visait le Grand Prix. 

Mais Arte Mare ne s’arrête pas au septième art, se plaisant à naviguer entre musique, expositions, rencontres et littérature. En témoigne le Prix Ulysse remis à Miquel de Palol, grand et prolifique écrivain catalan, dont le roman en trois volumes le plus connu à l’étranger est Le jardin des sept crépuscules 

Et on n’oubliera pas bien sûr, dans ce rendez-vous des plus convivial, la gastronomie, grâce aux savoureux menus accompagnés de vins tout aussi délicieux, et concoctés chaque soir par des chefs de toutes les régions de l’île. 

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