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Festival de Locarno: Le Léopard d'or au film japonais "Tabi To Hibi". Kawase et Kechiche out, des exclusions qui fâchent

Le jury du 78e festival de Locarno présidé par le Cambodgien Rithy Pan a décerné le Léopard d’or à Tabi to Hibi (Two Seasons, Two Strangers) du Japonais Sho Miyake qui, figurait déjà en compétition en 2012 avec son premier long métrage Playback.. Adapté d'un manga de Yoshiharu Tsuge, le film juxtapose deux histoires se déroulant dans des saisons différentes,. Il suit Li, une scénariste, dans un voyage introspectif. Onirique, poétique, contemplatif, il a aussi su séduire le jury par son indéniable beauté 

Le Prix spécial du jury est allé à White Snail du duo austro allemand Elsa Kremser et Peter Levin. Le film raconte une intrigante histoire d’amour entre un fragile mannequin rêvant de faire carrière en Chine et un employé de la morgue, costaud et plutôt rustique. Il est campé par le Biélorusse Mikhail Senkov, qui a décroché l’un des Prix d’interprétation. 

Les autres récompensent la Chilienne Manuela Martelli et la Croate Ana Marija Veselcic pour le film God Will Not Help, de la réalisatrice Hana Jušić. Dans cette intrigue située au début du 20e siècle, l’arrivée d’une veuve venue du Chili dans une communauté montagnarde croate bouscule un univers clos, réglé par les traditions, la foi et le patriarcat. 

Le Prix de la meilleure réalisation revient au réalisateur irako-français Abbas Fahdel pour son film Tales of the Wounded Land, chronique intime de la guerre qui a dévasté le Sud-Liban. Laissant des terres calcinées et une communauté meurtrie, luttant pour se reconstruire et trouver un semblant de paix.

Le Géorgien Alexandre Koberidze obtient une mention spéciale pour Dry Leaf, évoquant la disparition volontaire de Lisa, une jeune femme qui photographiait des stades de football dans des villages de Géorgie. Trois personnes dont son père, Irakli, partent à sa recherche. Un road movie de plus tros heures avec une image floue d’un bout à l’autre. 

Des exclusions malvenues

Si on reconnaît de belles qualités au Léopard d’or, l'oeuvre n’a toutefois pas la puissance magnétique de Yakushima’s Illusion de sa compatriote Naomi Kawase. Comme elle avait été sélectionnée en compétition à la dernière minute, on se disait que peut-être Venise l'avait refusée. Eh bien si c’est le cas, la Mostra a eu tort. Et le jury locarnais également, qui a totalement ignoré ce magnifique film. 

Entre émotions, spiritualité et connection des humains avec d’autres forces de vie, il traite de deux importantes questions:  la greffe d’organes dans un pays confronté à un faible taux de dons, notamment en raison de considérations culturelles et éthiques. Ainsi que la disparition de dizaines de milliers de personnes chaque année, sans laisser de traces. Son héroïne, une Française chargée de transplantations cardiaques pédiatriques sans un hôpital japonais, est en plus incarnée par la vibrante actrice luxembourgeoise Vicky Kreips.

Complètement out également Mektoub My Love : Canto Due d’Abdellatif Kechiche, notre autre film préféré, dont a déjà à eu l’occasion de vous parler.  Sans oublier Le Lac, premier long métrage du Suisse Fabrice Aragno, ex-assistant de Godard, qui réunit le navigateur Bernard Stamm et Clotilde Coureau. Une envoûtante expérience sensorielle d’une sidérante beauté.

Files géantes et salles bondées

Des exclusions qui fâchent, mais  on ne changera pas les jurys locarnais, qui semblent année après année sous curieuse influence… Cela n’a pas empêché le festival d’être un succès "au-delà de nos espérances" a déclaré le directeur artistique Giona-A. Nazzaro, qui a adressé un chaleureux merci aux cinéastes venus présenter leurs œuvres et aux dizaines de milliers de spectateurs pressés de les applaudir. A voir les énormes files d’attentes et les films se jouant à guichets fermés, on ne doute pas que le rendez-vous tessinois reste un incontournable ici et au-delà des frontières.

Un mot encore sur l’excellente et palpitante rétrospective Great Expectations : British PostWar Cinema 1945-1960. Elle a aligné des perles que la Cinémathèque de Lausanne proposera dès le 29 août. A ne manquer sous aucun prétexte.

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