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le blog d'Edmée - Page 132

  • Ski: de la difficulté des Français à assumer le statut d'extraterrestres!

    J’entendais l’autre jour, dans une ixième émission corona sur LCI,  le journaliste Jean-François Kahn fustiger violemment le peuple français, lui reprochant de cultiver une intolérable haine de soi avec son insupportable attitude envers le président Macron et le gouvernement Castex, en jugeant calamiteuse leur gestion de la crise sanitaire,.

    Pour se faire du bien, JFK devrait regarder un peu de sport à la télé je trouve. Notamment, c’est de saison, les compétitions de ski où figurent nos chers voisins.  Parce que là, il devrait être pleinement rassuré en constatant, au contraire, l’amour délirant de soi que nourrissent les experts de la spatule à travers leurs commentaires dithyrambiques sur leurs compatriotes.

    Et quelles que soient leurs performances. Toujours meilleures que celles de leurs adversaires au même niveau.  Bonnes chez ces derniers, elles deviennent stratosphériques chez les Bleus, moyennes, elles restent admirables, médiocres, elles n’en révèlent pas moins un sacré potentiel. C’est quand même assez fou, ce besoin irrépressible, puéril et un rien pathétique des Tricolores de constamment porter les leurs aux nues.

    Allant jusqu’à qualifier les héros actuels de la latte hexagonale comme Alexis Pinturault, ou Clément Noël qui réussit l'exploit de slalomer sans virages, de mutants déplaçant des montagnes. Au point de donner l’impression qu’ils skient sur une autre piste! Des éloges démesurés de nature à nuire aux intéressés, peinant à assumer ce redoutable statut d’extraterrestres. Et malheureusement, cela se répète dans toutes les autres disciplines...

    Lien permanent Catégories : Les pieds dans le plat
  • "Nuestras Madres", poignant travail de mémoire pour rendre justice à tout un peuple

    Le film devait se retrouver en salles en avril dernier. Mais coronavirus oblige, son réalisateur César Diaz a accepté une sortie sur des plateformes. Nous sommes au Guatemala, en 1918. Le pays vit au rythme des procès militaires à l’origine d’une guerre civile de 36 ans qui a fait des ravages, surtout  parmi les populations indigènes. Alors que les témoignages de femmes victimes de sévices subis s’enchaînent, Ernesto, anthropologue trentenaire auprès d’une fondation médico-légale privée, travaille sans relâche à l’identification des disparus pour les remettre à leurs familles.

    Un jour, une vieille paysanne descendue de ses montagnes vient lui demander d’entreprendre des fouilles dans un lieu où elle est persuadée que se trouvent les restes de son mari, mort à la suite d’un raid sanglant. Sur la photo qu’elle lui montre, Ernesto croit découvrir son père, guérillero lui aussi disparu, qu’il n‘a jamais connu.  Contre l’avis de sa hiérarchie et de sa mères, le jeune homme se plonge corps et âme dans la recherche de la vérité et de la résilience. 

    Avec cette première œuvre, Caméra d’or au Festival de Cannes en 2019, César Díaz livre, à travers la quête mi-personnelle d’Ernesto, un travail de mémoire important, poignant, nécessaire, critique. Il rend à un peuple traumatisé par le massacre de plus de 100.000 personnes et la disparition de dizaines de milliers d’autres, une justice que les autorités sont réticentes à lui accorder. 

    L’auteur nous immerge dans une œuvre apparemment modeste, mais tirant sa puissance de la force qu’elle dégage. Nuestras Madres est dédié à toutes ces femmes, mères et filles qui ont toujours refusé de se taire en dépit du mal à se faire entendre.

    Nuestras Madres de César Diaz , en VOD sur filmingo.ch depuis le 22 décembre. 

    Lien permanent Catégories : Cinéfil
  • Mort de Claude Brasseur, un grand du cinéma français amoureux du théâtre

    Grande figure du cinéma français, représentant la fin d’une génération,  Claude Brasseur, fils de Pierre Brasseur et Odette Joyeux qui se sont séparés après sa naissance, filleul d’Ernest Hemingway, est mort mardi. Il avait 84 ans. Parti rejoindre Jean-Pierre Marielle,  Jean-Loup Dabadie,  Guy Bedos récemment décédés, ainsi que Caroline Cellier qui nous a quittés le 15 décembre dernier, il reposera aux côtés de son père au cimetière du Père-Lachaise à Paris. 

    Dans une longue carrière riche de 110 films où il alternait les genres, cet acteur populaire au regard pétillant, bon vivant,  noctambule, bougon à l’occasion, dur à cuire au cœur tendre, gros amateur de sport automobile, a tout joué.de Sganarelle au vacancier Jacky Pic férocement accroché son emplacement dans Camping, en passant par empereur, chef de la police ou dentiste. Il a collaboré avec les plus grands, Georges Franju, Marcel Carné, Jean Renoir, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Costa-Gavras.   

    Remarqué en 1974 dans Les seins de glace, il remportait trois ans plus tard le César du meilleur acteur dans un second rôle pour Un éléphant ça trompe énormément d’Yves Robert et décrochait celui du meilleur rôle pour La guerre des polices de Robin Davis. Son nom restera par ailleurs associé à François Beretton, le père de Sophie Marceau dans La Boum de Claude Pinoteau. Il a tourné en 2018 son dernier long métrage, Tout le monde debout, réalisé par Franck Dubosc. 

    Claude Brasseur doit aussi sa notoriété à la télévision, incarnant en 1965 Rouletabille dans Le mystère de la chambre jaune et surtout, en 1971, Vidocq, qui a marqué des générations. Mais il était surtout un amoureux du théâtre. Une passion qui ne l’a jamais quitté depuis son début sur scène à l’âge de 19 ans dans Judas de Marcel Pagnol. 

    On le verra ensuite dans plus de trente pièces mises en scène par Roger Planchon, Jean-Pierre Grenier, Marcel Bluwal ou Bernard Murat. Pour lui ce n’était pas du travail. Et le théâtre était plus marrant que la réalité comme il l’avait confié lors d’une interview à Europe 1. «Ca peut paraître prétentieux, mais ça ne l’est pas, je vous jure. Je jouais déjà bien  la comédie quand j’étais enfant. Mais il a fallu que j’attende d’avoir 70 ans pour jouer la comédie comme un enfant... »

     

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