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le blog d'Edmée - Page 130

  • Festival de Locarno: "Beckett", chasse à l'homme sur fond de complot politico-mafieux

    Ouverture dans l’action du 74e Festival de Locarno avec Beckett thriller italo-brésilien de Fernandino Cito Filomarino, qui revient au Tessin 11 ans après Diarchy, Projeté sur la Piazza Grande, ce film Netflix qui sortira sur la plateforme le 13 août, commence par le batifolage amoureux d’un jeune couple américain en vacances en Grèce, formé de John David Washington et Alicia Vikander.

    Les deux touristes visitent ensuite quelques vestiges antiques dans les montagnes et reprennent la route, de nuit. Fatigué, Beckett s’endort au volant, la voiture s’envole et s’écrase dans une maison en contre-bas. Un accident aussi spectaculaire que tragique. Sa compagne meurt et il se réveille dans un lit d’hôpital. Anéanti par la nouvelle, il répond aux questions d’un policier du coin, lui disant notamment avoir vaguement vu une femme blonde avec un gamin aux cheveux roux.  

    Indication funeste. Soudainement le malheureux se retrouve mêlé à un redoutable complot politico-mafieux sur fond de kidnapping d’enfant, et devient la cible d’une impitoyable chasse à l’homme par les flics véreux déterminés à l’abattre. Complétement perdu, Beckett ne voit qu’une seule issue à ce cauchemar, gagner l’ambassade américaine pour demander de l’aide.

    Dans la surenchère 

    Alors il se met à courir. Mais les chemins pour y parvenir sont plus que tortueux. Et c’est là que si on avait pu par exemple imaginer une comparaison avec l’hitchcockien North By Northwest, l'opus malheureusement s’égare. Sans cesse dans la surenchère en sortant chaque fois son héros cabossé de partout, de manière façon hautement improbable de situations des plus invraisemblables, il gâche ce qui aurait pu être un excellent film. Il reste toutefois divertissant, même si John David Washington, en homme traqué constamment ahuri, séduit moins qu’en policier infiltrant le Ku klux Klan dans BlacKkKlansman de Spike Lee.

     

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  • Festival de Locarno: Coup d'envoi imminent d'une 74e édition prometteuse, riche de 203 oeuvres

    Après le pari réussi, selon les organisateurs, d’une édition 2020 hybride en majorité virtuelle, Locarno retrouve son format original dès mercredi 4 août. Et célébrera, sous la houlette du nouveau directeur artistique Giona A. Nazzaro, le retour du cinéma avec une 74e édition des plus prometteuse, riche de 203 oeuvres dont 97 premières mondiales. Elle est synonyme de la belle santé du festival, comme l’a souligné son président Marco Solari.

    5000 spectateurs sur la Piazza Grande

    Mythique et gigantesque cinéma sous les étoiles, pilier de la manifestation tessinoise: la Piazza Grande, où 5000 spectateurs seront autorisés à se rendre chaque soir. Y seront proposés 14 films dont sept premières mondiales. En ouverture Beckett, thriller italo-brésilien de Fernandino Cito Filomarino. On retiendra notamment Free Guy et Ida Red des Américains Shawn Lévy et John Swab, Vortex et Rose des Français-es Gaspar Noé et Aurélie Saada, ou Monte Verità du Suisse Stefan Jäger. Il raconte l’histoire de marginaux qui s’installent sur cette montagne au début du 20e siècle r.

    Chasse au Léopard d'or

    Côté compétition internationale soumise au verdict d’un jury présidé par la cinéaste Eliza Hittman, on trouve 17 longs métrages en provenance  d’Allemagne, de Hong Kong, d’Islande, de Serbie, d’Autriche,  d’Espagne, du Liban, du Nigéria, de Serbie, d’Italie, de Russie, d’Indonésie. 

    Dans cette chasse au Léopard d’or, s’aligne également Zeros and Ones d’Abel Ferrara, où un soldat américain stationné dans une Rome assiégée, va tenter de découvrir l’ennemi qui menace le monde. A signaler par ailleurs After Blue, western fantastique et érotique du Français Bertrand Mandico, ainsi que Petite Solange, signé de sa compatriote Axelle Ropert, avec Léa Drucker et Philip Katerine. Quant à Soul Of A Beast du Suisse Loreuz Merz, il évoque un père adolescent qui tombe amoureux de la petite amie de son fils.   

    Son nom est Lattuada

    Autre gros morceau avec la traditionnelle rétrospective. Après celles consacrées à la Lux et à la Titanus, Alberto Lattuada, qui a collaboré avec ces deux maisons de production au début de sa carrière aura la sienne. Architecte, critique et photographe de formation, l’homme bien que méconnu en-dehors de son pays et souvent sous-estimé, est une figure centrale du cinéma italien. 

    Ce réalisateur virtuose, lucide et visionnaire dont le festival revisite l'ensemble de l’œuvre, a en effet marqué plus de 40 ans d’histoire de la pellicule transalpine. De Giacomo l’idealista (1943) à Una spina nel cuore (1986), il a montré son goût pour les genres et les récits populaires. 

    Et n'oublions pas...

    Un mot sur  les nombreuses autres sections du festival. Cinéastes du présent, section dédiée à l’avenir du septième art propose quinze premiers et deuxièmes films. Léopards de demain, volet consacré aux courts métrages suisses et internationaux de talents émergents va côtoyer Corti d’autore, une nouvelle compétition réservée aux réalisateurs-trices confirmés-ées.

    Sept documentaires dans la Semaine de la critique, six films Hors concours, 23 autres dans Histoire(s) du cinéma, complètent la sélection, sans oublier Open Doors, Panorama Suisse et Locarno Kids, un voyage initiatique à travers cinq œuvres pour enfants tirés du cinéma contemporain et du passé.

    Enfin, un Léopard d’honneur sera décerné au réalisateur, scénariste  et acteur américain John Landis, destiné à rendre hommage à son « génie comique et créatif irrésistible ».  Il lui sera remis le 13 août avant la projection de son film  American College (1978) sur la Piazza Grande. Deux autres de ses longs métrages Un fauteuil pour deux et Innocent Blood seront projetés dans les salles locarnaises. 

    Locarno du 4 au 14 août. A noter que la réservation des places est obligatoire pour tous à travers la billetterie en ligne. La Piazza Grande, le Palexpo (FEVI) et la Rotonda ne seront accessibles que sur présentation du certificat Covid, combiné avec une réservation de la place. Les autres cinémas seront sujets au traçage des contacts, avec distanciation physique et port du masque obligatoire.

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  • Grand écran: "Profession du père", avec Benoît Poelvoorde en mythomane brutal et lâche

    Lyon 1961. Pour Emile, 12 ans, son père, André Choulans, est un héros. Impressionné, il ne se lasse pas d’écouter ce surhomme qui lui raconte les chapitres mémorables d’une vie exaltante. Tour à tour il a été ténor, footballeur, parachutiste, agent secret, créateur des Compagnons de la chanson à qui il a présenté Edith Piaf, ceinture noire de judo.

    Et surtout conseiller personnel du général de Gaulle, Du moins « jusqu’à sa trahison envers l’Algérie », comme il l’assène avec colère. Et c’est ainsi que ce père mythomane, atteint de folie, sujets ä des accès de rage pour des motifs des plus futiles, va confier ä son fils, en cette année 1961, des missions dangereuses pour sauver l’Algérie qui menace de devenir indépendante. 

    Avec Ted, son ami américain fantôme, il concocte un projet d’assassinat du général où Emile tient la vedette. Un challenge de taille pour le gamin qui craint son paternel, mais rêve de l’égaler. En dépit des châtiments qu’il lui fait subir. Car pour en faire un bon espion, André Choulans n’hésite pas à le frapper violemment avec sa ceinture ou à le réveiller en pleine nuit pour l’obliger ä exécuter une série de pompes, Impuissante, la mère est dans le déni des dérives de son mari malade. Aimante, soumise et réduite à son rôle de ménagère, elle ne peut que consoler Emile quand la situation dérape.

    Profession du père, signé Jean-Pierre Améris, est adapté du terrifiant roman autobiographique et éponyme de Sorj Chalandon. «C’est aussi un peu mon histoire»,  nous confiait Le réalisateur, qui a passé son enfance ä Lyon. «Bien que non mythomane mon père était un tyran domestique qui nous terrorisait, ma mère, ma sœur et moi ». Tout en atténuant la noirceur du roman, il ne nous plonge pas moins dans l’univers oppressant de cette famille dysfonctionnelle, via la relation père-fils paradoxale entre psychose, amour, admiration et conflits.   

    Jules Lefebvre, un atout majeur

    Pour incarner cet homme détraqué, Jean-Pierre Améris a décidé, après Les émotifs anonymes et Une famille à louer, de collaborer une nouvelle fois avec Benoît Poelvoorde. Il est parfait en névrosé inquiétant, brutal, lâche et pitoyable. Un rien fantasque et loufoque également. 

    Mais dans cet opus filmé à hauteur d’enfant, l’autre atout majeur est Jules Lefebvre, découvert dans Duelles d’Oliviier Masset-Depasse. Il campe un Emile formidable, étonnant de naturel, de spontanéité, de maturité. Et on n’oubliera pas Audrey Dana, à la hauteur dans son rôle de mère désarmée, mais tentant de protéger son enfant contre les explosions démentes de son conjoint.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 28 juillet.  

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