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le blog d'Edmée - Page 134

  • Grand écran: "A Perfectly Normal Family" face à la transidentité. Un drame attachant, porté par d'excellents comédiens

    perfectly-normal-family-1600x711.jpgUn père Thomas, une mère, Helle, deux filles, Caroline 14 ans et Emma 12 ans, forment une famille aimante, heureuse, apparemment parfaite. Jusqu’à cette double révélation choc en plein repas du soir: Thomas deviendra une femme, s’appellera désormais Agnete et Helle va demander le divorce.

    Des annonces dures à digérer pour les deux sœurs, surtout pour la petite, Elle ne comprend pas, elle ne veut pas de ce changement brutal qu’elle va avoir du mal à vivre, notamment face aux quelques sarcasmes sexistes dont Thomas/Agnete sera au début inévitablement l’objet. 

    Passée derrière la caméra avec A Perfectly Normal Family, l’actrice danoise Malou Reymann livre une histoire inspirée de sa vie personnelle, son père ayant décidé de changer de sexe, alors qu’elle avait 11 ans. Elle a choisi de raconter l’histoire de ce père transgenre en adoptant le point de vue des enfants, surtout celui de la cadette, plus fragile que la grande, se plaçant à hauteur de la fillette qu’elle était.

    Tout en offrant une vision sobre et intelligente de la transidentité en évitant la fiction à thèse, optant pour un ton assez léger en sondant les émotions et le vécu de chaque personnage, elle se concentre plus particulièrement sur la relation entre Emma et son père.

    Révélation d'une actrice

    Prônant la tolérance, donnant l’image d’un quotidien à la fois banal et extraordinaire,  Malou Reymann signe un drame attachant. Juste, prenant, plein de délicatesse et d’humanité, traversé de situations comiques ou décalées en dépit de la gravité de la situation, il est de sucroît porté par d’excellents comédiens.

    A commencer par Mikkel Boe Følsgaard, dont la performance est d’autant plus notable qu’il n’est pas un acteur trans. La réalisatrice voulait en effet quelqu’un qui puisse jouer indifféremment un homme et une femme. Quant à la jeune Kaya Toft, dans le rôle d’une Emma à fleur de peau, elle impressionne en nous offrant toute une gamme de sentiments, passant de l’incompréhension à la colère et à la honte. Remarquable, c’est la révélation du film.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 octobre.

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  • Grand écran: "The Assistant" dénonce le harcèlement dans le système pourri d'une société de films

    The-Assistant.jpgNew-York à l'aube. Jane (Julia Garner) prend un taxi pour se rendre dans l’importante société de films où elle travaille depuis quelques semaines. En principe assistante, cette jeune femme surdiplômée qu’on va suivre durant toute une journée, est surexploitée par un patron exigeant, harceleur, colérique et inaccessible. Dont elle observe par ailleurs les allées et venues de ses différentes relations.

    Après avoir pris un café, elle vaque assez machinalement à ses tâches quotidiennes. Et pour cause. Bien peu exaltantes, elles consistent à allumer les ordinateurs, préparer les salles de réunion, imprimer des documents pour des collègues moqueurs, gérer les réservations, ranger les bureaux, ramasser les miettes et les gobelets qui traînent après une réunion, voire pire… accompagner une trop jeune femme pour un «entretien» avec le boss dans un hôtel, répondre au téléphone à une épouse jalouse et hystérique.

    La loi du silence

    Jane finira par se plaindre mais cela ne lui servira à rien sinon de se voir signifier sa profonde ingratitude après avoir été choisie parmi des centaines de candidats. Ce qui prime, c’est la loi du silence, l’impossibilité, la complicité passive ou tout simplement la crainte de dénoncer les multiples abus d’un petit baron immoral et invisible, car incarné par une voix au téléphone derrière une porte fermée.

    The Assistant de l'Australienne Kitty Green dont on relèvera la quasi absence de dialogues, résonne évidemment fortement dans l’actualité, l'affaire Weinstein ayant servi de point de départ au film. Il repose de bout en bout sur les épaules de Julia Garner. A la fois calme et obstinée, elle se révèle excellente dans le rôle rebutant de cette assistante bonne à tout faire dont on sent l’isolement, le manque de soutien et l’écoeurement, en découvrant un système pourri qu’on accepte ou qu’on quitte. Un univers glauque aliénant, très éloigné de ses rêves de productrice. Et dans lequel, au-delà des humiliations subies, elle a au moins une chance. Comme on le lui fait remarquer, elle n’est le genre du patron. Edifiant! 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 21 octobre.

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  • Grand écran: "Adieu les cons", tragi-comédie grinçante, rageuse, absurde et romanesque

    Albert-Dupontel-Adieu-les-cons-e1603631442382.jpgSuze Trappet, 43 ans, coiffeuse intoxiquée par 20 ans d’usage de laque et autres produits nocifs dans son salon, apprend qu’elle n’en a plus pour très longtemps. Elle décide alors de retrouver l’enfant qu’elle avait été forcée d’abandonner lorsqu’elle avait 15 ans.

    Venue réclamer son dossier d’accouchement sous X, elle va croiser JB, fonctionnaire obsessionnel et geek quinqua, injustement évincé par un plus jeune et qui rate son suicide dans le bureau d’à-côté. Ces deux éclopés vont se lancer dans une quête aussi folle qu’improbable, aidés par un archiviste aveugle incollable sur la question et un obstétricien sénile.

    Après Au revoir là-haut, pamphlet politico-poétique, Albert Dupontel, revient avec Adieu les cons, tragi-comédie mélancolique, formidablement portée par lui-même, Virginie Efira et Nicolas Marié. Prenant la défense des écorchés et des laissés-pour-compte, s’attaquant à un monde déshumanisé et cynique qui transforme les gens en robots complaisants, Albert Dupontel livre une comédie engagée, grinçante, amusante, absurde, émouvante.

    A la fois mélo romanesque et pamphlet rageur à l’image d’un Dupontel irascible, le film séduit par sa mise en scène, son rythme, son énergie et ses trouvailles visuelles. Pas grand-chose à reprocher, sinon quelques gags répétitifs et, vers la fin, une scène inutilement interminable dans un ascenseur. Mais voilà qui ne va de loin pas décourager les fans de l'auteur.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 21octobre

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