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le blog d'Edmée - Page 136

  • Grand écran: "Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary" devenue la légendaire et redoutable hors-la-loi

    Affiche-du-film-Calamity-une-enfance-de-Martha-Jane-Cannary-prime-au-festival-dAnnecy-368004.jpg1863, à l’époque de la ruée vers l’or. Un convoi, dont font partie Martha Jane, gamine intrépide de dix ans, son père, son frère et sa sœur, progresse vers l’Oregon avec l’espoir d’une vie meilleure. Mais le père de Martha se blesse gravement dans un accident. C’est elle qui va désormais conduire le chariot familial. Une tâche plutôt rude, mais rien ne lui fait peur. 

    Aux tâches ménagères assignées aux femmes dans cet univers d’hyper machos, Martha préfère de loin lancer le lasso et monter à cheval. Et comme c’est plus pratique, elle décide de mettre un pantalon. Toutes ces audaces lui attirent l’animosité des hommes. Notamment celle du fils d’Abraham, le chef du convoi, qui la considère comme une rivale.

     Accusée de vol et exclue du groupe, l'adolescente  doit fuir. Habillée en garçon, à la recherche des preuves de son innocence, elle va affronter courageusement toutes les situations et découvrir un monde périlleux où elle continue à s'affirmer et s'aguerrir. Entre dangers et rencontres, l’aventure révèlera Calamity Jane, la redoutable hors-la-loi légendaire qui adorait se déguiser en homme et buvait sec dans les saloons alors interdits aux dames.

    Après Tout en haut du monde, le réalisateur français Rémi Chayé a donc choisi, pour son deuxième long métrage auréolé du Cristal du meilleur film d’animation au festival d’Annecy, une adaptation fantasmée et romancée de l’enfance d’une des plus mythiques figures américaines du 19e siècle. Avec Calamity, récit initiatique, il livre une vision et une relecture modernes de la conquête de l’Ouest, tout en combattant les préjugés et en proposant une réflexion sur la condition féminine.

    Dans ce western filmé à hauteur d’enfant, bien rythmé plein de péripéties, de rebondissements,  saupoudré d'une touche d'humour, visuellement et graphiquement réussi, on découvre surtout une héroïne forte, une tête brûlée bagarreuse drôlement culottée, courageuse, attachante. Une fille libre qui, maîtresse de son destin, s'émancipe en traçant sa route toute seule. En principe destiné au jeune public, le film devrait aussi plaire aux adultes.

     A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 14 octobre.    

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  • Grand écran: "Billie", la vie fascinante, tragique et sulfureuse de Lady Day. Un portrait captivant

    projection-documentaire-un-supplement-dame-billie-holiday-arte-la-luciole-scene-de-musiques-actuelles-2020-09-20.jpgC'est l'histoire, signée James Erskine, d'une artiste emblématique qui a changé le visage de la musique américaine et de la journaliste Linda Lipnack Kuehl, morte en essayant de la raconter. Née Eleonora Fagan à Philadelphie en 1915, fille d’un guitariste de jazz toujours absent et d’une aide-ménagère se prostituant à l’occasion, Billie Holiday, qui voulait chanter comme Armstrong jouait, a eu une vie fascinante et tragique.  

    Elle est marquée par la misère, la ségrégation qui l’obligeait à se maquiller pour s’éclaircir la peau, le viol à 11 ans par un voisin, de nombreux passages en prison et son addiction à la cocaïne et l’héroïne où l’a entraînée son premier mari Jimmy Monroe, puis le deuxième. Croqueuse d’hommes dont beaucoup la frappaient et l’ont ruinée, Billie était aussi bisexuelle, s’assumant et s’affichant sans complexe.  

    billie-holiday-film-james-erskine-jazz-strange-fruit-cafe-society-fbi-charles-mingus-push-numero-magazine.jpgRencontres au sommet

    L’existence chaotique de celle qu’on appelait parfois Mr Holiday, est aussi riche en rencontres au sommet. Géniale et sensuelle, elle doit certes son succès à sa voix magique, mais également aux collaborations exceptionnelles avec son grand ami Lester Young, qui l’a surnommée Lady Day, Louis Armstrong, Count Basie,  Art Tatum, Benny Goodman, Miles Davis, Frank Sinatra...

    Dans son documentaire événement rythmé par Now And Never, God Bless The Child, My Man, I Only Have Eyes For You et bien sûr le militant Strange Fruit, James Erskine revient sur le parcours agité et sulfureux de cette légende du jazz vocal au timbre unique, qui fut aussi la première icône de la protestation contre le racisme. Un itinéraire  qui poussa la journaliste Linda Lipnack Kuehl à entreprendre, à la fin des années 60, d’écrire sa biographie. 

    Dix ans plus tard, Linda, mystérieusement décédée en 1978, avait enregistré des entretiens avec les personnages extraordinaires qui ont jalonné la route d’une gamine des rues bagarreuse ballottée de maisons closes en maisons de correction, devenue la reine des clubs de jazz de New York. Sa ville de cœur où elle a débarqué en 1928, changé de nom, chanté avec Duke Ellington et Charlie Parker, s’est produite au Metropolitan Opera. 

    Elle y a surtout interprété, à 24 ans, au Café Society, Strange Fruit, premier tube et poignant réquisitoire dénonçant les lynchages des Afro-Américains dans le sud des Etats-Unis, les étranges fruits décrits étant les Noirs pendus aux arbres de Géorgie ou d’Alabama. Mais c’est aussi dans Big Apple qu’elle a sombré dans la drogue, l’alcool, qu’elle s’est attirée de puissants ennemis et a eu de gros démêlés avec la justice

    22242257.jpg200 heures de témoignages incroyables 

    Linda a recueilli 200 heures de témoignages incroyables comme ceux de Charles Mingus, Tony Bennett, Sylvia Syms, Count Basie, Sans oublier les proches, les amants, les amis, la cousine, les copains d’école, les co-détenues  de Billie et même les agents du FBI qui l’ont plusieurs fois arrêtée. Mais le livre de Linda n’a jamais été terminé et les bandes audio sont restées inédites… jusqu’à la découverte de l’équipe du film chez un collectionneur du New Jersey.

    Ces 200 heures d'interviews ont été magnifiquement restaurées avec des images colorisées. Elles donnent un portrait captivant, bouleversant, audacieux et  sans complaisance d'une Lady Day complexe, envoûtante. Hospitalisée en 1959 pour une insuffisance rénale, elle meurt le 17 juillet. 3000 personnes ont suivi les obsèques de la star de tous les excès, à qui Diana Ross avait notamment rendu un bel hommage dans Lady Sings The Blues.  A revoir avant un prochain biopic, The United States vs Billie Holiday

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 septembre.

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  • Roland Garros: vers une déroute française? Rien de nouveau sous le soleil!

    2763075-57083510-2560-1440.jpgRoland Garros, déplacé de mai à septembre coronavirus oblige, commence donc demain. Pratiquement à huis-clos vu l’abaissement de la jauge des spectateurs à mille, en dépit des efforts des organisateurs pour se mettre les autorités dans la poche. 

    Au-delà du bien-fondé ou non de cette mesure drastique, ce sont évidemment les joueurs français qui m’intéressent. Il y a d’ailleurs longtemps, en raison de l’humanisme dont il m’est arrivé de faire preuve, que je ne m’étais pas penchée sur leur sort peu enviable. Mais j’avoue que je ne peux pas résister, en lisant l’article  d’Eurosport, dans lequel Maxime Battistella se demande avec angoisse si les Tricolores ne se dirigeraient pas vers un fiasco sur l’ocre parisien.

    A l’appui de ses craintes, l’auteur, se livrant à une douloureuse revue d'effectifs, nous explique que depuis la reprise à la mi-août, Monfils, Gasquet, Mannarino, Paire, Simon, sans oublier Tsonga et Pouille sur le flanc,  ont des bleus à l’âme. Et que la relève, si elle pointe le bout de son nez avec Humbert ou  Moutet, tarde à faire des étincelles.

    J’aimerais bien féliciter Maxime Battistella pour cette clairvoyance rare chez ses confrères, plus enclins à voir le verre à moitié plein sinon carrément à ras-bord en ce qui concerne le talent des Gaulois. Sauf qu’il ne s’agit que d’un petit éclair de lucidité. En effet, quoi de nouveau dans leur échec programmé Porte d’Auteuil, comme dans tous les autres  tournois du Grand Chelem? Strictement rien, hélas !  

    Car si Noah attend un successeur depuis 37 ans, cela fait… 37 ans que ses compatriotes rallient péniblement la deuxième semaine d’un majeur.  Pire, la plupart du temps, ils ont même du mal à atteindre le troisième tour, comme on vient de le voir lors du récent US Open.

    La preuve, depuis ce fameux sacre de 1983, 147 Grands Chelems ont été disputés. Cinq finales, toutes perdues, la dernière datant de..12 ans, ont été jouées par un Français. Et on compte 21 défaites en demi-finales. Un bilan famélique, sinon carrément la bérézina, pour un pays où le taux de licenciés par rapport au nombre d'habitants est l'un des plus importants du monde.

    La quantité mais pas la qualité, comme toujours. Autrement posé, autant d'occasions pour nos chers voisins de pleurer toutes les larmes de leur corps, A moins qu'une fille, elles sont onze en lice, ne vienne mettre un peu de baume sur ces plaies à vif. A l'image d'Alizé Cornet à New York, il y a trois semaines. 

     

     

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