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le blog d'Edmée - Page 139

  • Grand écran: "5ème set", avec Alex Lutz formidable en tennisman tentant un improbable retour

    Roland Garros est terminé et les fans de tennis attendent fébrilement Wimbledon. Pour patienter, on leur conseille d’aller voir 5éme set de Quentin Reynaud. Dans son premier film, il se penche avec conviction sur la difficile tentative de reconversion  d’un ex-prodige de la raquette,  

    Formidablement interprété par Alex Lutz, Thomas, aujourd’hui âgé de presque 38 ans, n’a jamais fait des étincelles, écumant les tournois Future et Challenger. Il y a 17 ans, il était pourtant l’un des plus grands espoirs français. Mais une défaite en demi-finale d’un des plus prestigieux tournois du monde l’a traumatisé, et depuis il est descendu dans les profondeurs du classement. Aujourd’hui, il se prépare à ce qui devrait être son dernier tournoi. Il refuse pourtant d’abdiquer. 

    Tenaillé par un désir de sauver son honneur, il se lance dans un combat homérique douloureux, au résultat incertain. Une lutte sans merci pour dompter un corps meurtri par les blessures, un genou bousillé, les sacrifices physiques qu’il s’est imposés toutes ces années, sans parvenir à atteindre le haut niveau. 

    Cet acharnement pour un retour en grâce, c’est tout l’enjeu du film de Quentin Reynaud. Mais aussi intéressant soit-il, l’opus doit avant tout sa réussite au talentueux  Alex Lutz, Véritablement habité par son personnage, il n’incarne pas, il est Thomas. Il nous fait partager ses souffrances,  mesurer la brièveté d’une carrière dominée par la passion du jeu, mettant en péril une vie d’après qu’il n’a pas voulu envisager. 

    Sans oublier les petites humiliations subies, inhérentes à un déclassement professionnel qui vous renvoie impitoyablement à l’anonymat. L’auteur met d’ailleurs ainsi le doigt sur un système qui vous brise après vous avoir trop vite encensé. 

    Un regret toutefois en ce qui concerne le scénario convenu et des rôles secondaires quasi inexistants. Plus particulièrement celui de la mère (Kristin Scott Thomas), voulant à tout prix faire de son fils un champion. Il y avait là de quoi donner plus de chair au personnage. Comme d’ailleurs à l’épouse, campée par Ana Girardot,  

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 juin.

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  • Grand écran: Stefan Haupt nous livre son "Journal intime", en nous promenant dans sa ville, Zurich

    Le réalisateur Stefan Haupt aime sauter du documentaire à la fiction et vice-versa. Après l’excellent Zwingli, il s’est lancé dans Journal intime (Zurcher Tagebuch), un essai sur Zurich, sa ville, dont il a suivi l’évolution, la transformation et une forme de décadence depuis sa naissance en 1961. 

    Jouant au  guide, il fait passer le spectateur d’un quartier à l’autre, proposant une oeuvre très personnelle, sorte de méditation filmique dans laquelle il  donne la parole à ses proches,  ses amis, ses enfants, ses parents, une conseillère nationale, un journaliste. Avec eux il évoque plein de sujets, la crise financière, le prix des loyers, les manifestations de jeunes pour le climat, la grève féministe. 

    A l’occasion d’une rencontre à Genève,  Stefan Haupt nous explique quand et pourquoi il a eu la tentation de ce Journal intime. «J’en ai eu l’idée après la crise financière de 2008. Je ne comprenais rien à ce qui se passait. J’avais alors un fort sentiment de colère, mêlé d’impuissance, de fatigue  et d’inquiétude. 

    "J’ai essayé de faire des interviews, de lire des livres. Mais le but n’était pas de devenir un journaliste économique. En discutant avec des amis, ces sensations sont restées et j’ai demandé à d’autres ce qu’ils pensaient,  comment ils vivaient avec tous ces aspects de l’existence à la fois si proches et si différents. Je pose énormément de questions, mais je ne donne pas de réponses"  

    Ce Journal intime est votre appréciation d’une époque troublante, menaçante, vivante et exaltante. Mais est-ce aussi celle des Zurichois? 

    J’ai reçu beaucoup de témoignages de gens qui m’ont dit se reconnaître dans mes interrogations, mes doutes, dans la recherche d’un moyen d’arranger sa vie. 

    Vous prenez le pouls de votre ville, mais vous n’êtes pas très tendre avec elle, bien qu’on parle d’une déclaration d’amour. 

    C’est vrai, car si je l’aime, je la critique aussi. Je  lance un avertissement. Faites attention où nous allons, au prix exorbitant des loyers, au système bancaire,

    Zurich est qualifié de schizophrène dans la mesure où les gens vivent dans des mondes parallèles, sans contact avec certaines personnes.  Mais n’est-ce pas le cas de toutes les cités riches du monde ?

    Oui, mais c’est à Zurich que j’ai vu le jour. Je parle d’où je viens. Raison pour laquelle, d’une certaine façon, c’est très zurichois. Disons qu’il, s’agit d’un cas particulier qui touche à l’universel. On se sent coupable de vivre bien en Suisse et en Europe. Mais à quel point devient-on responsable ? Il est urgent de partager, de donner plus, de faire plus.. Dans notre système politique, on tente de fermer les frontières. Ça ne peut pas durer. On doit travailler ensemble.

    Vous avez décidé de montrer vos  enfants, vos parents. Pourquoi ce choix, ou ce besoin ?

    J’avais envie d’avoir leur vécu, leur voix. Il est vrai que mes parents avaient des doutes, mais comme nous avons une bonne relation et ils m’ont fait confiance. En ce qui concerne filles, c’était facile. Elles aiment le cinéma. Elles étaient déjà dans Zwingli. Mais il y a également d’autres représentants de la population. Cela m’intéressait de me promener entre gens différents. personnes.

    Au début, vous disiez avoir tourné ce documentaire parce que vous ne compreniez rien à la crise. Et maintenant ?

    Je me suis rendu compte qu’il y avait de plus en plus de choses que je ne saisissais pas! Il faut devenir humble. Le plus important, c’est le sentiment de solidarité.

    Suite à ce regard intérieur, Stefan Haupt va revenir à la fiction. Il a deux projets. L’un sur le séjour à  Leipzig, de 1749 jusqu’à sa mort l’année suivante, de Bach , son musicien préféré. Et l’autre consistera en une adaptation de Stiller de Max Frisch, l’histoire d’un homme qui pense être un autre, mais doit constater qu’il est ce qu’il est. 

    Journal intime, à l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 2 juin.

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  • Festival de Cannes: annonce de la sélection officielle pour le grand retour sur la Croisette dès le 6 juillet

    Après une année d'absence pour cause de Covid-19, le Festival de Cannes opérera son grand retour sur la Croisette du 6 au 17 juillet prochain.  A un mois de la 74e édition, la sélection officielle, qui va évidemment faire saliver les cinéphiles en manque, a été annoncée au cours d'une conférence de presse ce jeudi 3 juin par le président Pierre Lescure et le délégué général Thierry Frémaux, bien décidé à faire de 2021 un cru exceptionnel.

    Actuellement, on compte plus de 60 oeuvres. En principe 24, dont six françaises, s’aligneront pour décrocher la Palme d’or. Comme d’habitude, on mise sur les valeurs sûres. C’est ainsi qu’on retrouvera  Leos Carax (en ouverture), Nani Moretti, François Ozon, Paul Verhoeven, Wes Anderson, Bruno Dumont, Jacques Audiard ou encore Apichatpong Weerasethakul. Pour l'heure, le film de clôture n'a pas été annoncé, tout comme le gros blockbuster américain qui devrait être présenté sur la Croisette.  

    Voici la liste des longs métrages 

    Seront soumis au verdict du jury présidé par Spike Lee: Annette de Leos Carax (film d'ouverture), Un héro d'Ashgar Farhadi, Tout s'est bien passé de François Ozon, Tre Piani de Nanni Moretti, Titane de Julia Ducournau, The French Dispatch de Wes Anderson, Red Rocket de Sean Baker, Petrov's Flu de Kirill Serebrenniko, France de Bruno Dumont, Nitram de Justin Kurzel, Memoria d'Apichatpong Weerasethakul, Lingui de Mahamat-Saleh Haroun, Les Olympiades de Jacques Audiard, Les intranquilles de Joachim Lafosse, La fracture de Catherine Corsini, Julie (en douze chapitres) de Joachim Trier, Hytti Nro 6 de Juho Kuosmanen, Haut et fort de Nabil Ayouch, Le genou d'Ahed de Nadav Lapid, Drive my car de Ryusuke Hamaguchi, Bergman Island de Mia Hansen-Love, Benedetta de Paul Verhoeven, L'histoire de ma femme d'Ildiko Enyedi, Flag Day de Sean Penn.

    Une nouvelle section, Cannes Première

    Tandis que 18 films figureront dans Un Certain Regard, qui retrouve son sens d’origine en se focalisant sur le jeune cinéma d’auteur, une nouvelle section, Cannes Première,  a été créée pour mieux mettre en valeur les nouvelles formes du cinéma actuel, a déclaré Thierry Frémaux. Elle accueillera Arnaud Desplechin, Samuel Benchetrit, Mathieu Amalric, Eva Husson ou encore Honh Sang-Soo.  Un mot encore des six films présentés hors-compétition, parmi lesquels on trouve, à part notamment les œuvres d’Emmanuelle Bercot et Todd Haynes, l’excellent Aline de Valérie Lemercier, dont la sortie a été gâchée par le coronavirus.  

    Quid des stars et des mesures sanitaires ?

    Cannes ne serait pas tout-à-fait Cannes sans les stars.  En raison de la pandémie il reste une interrogation concernant le déroulé du  Festival. Si les vedettes françaises devraient pouvoir se déplacer relativement facilement plusieurs pays ont mis en place des restrictions sanitaires aux frontières, comme le Royaume-Uni, la Chine ou le Brésil. On attend donc,

    De leur côté, les spectateurs devront pouvoir présenter un passe sanitaire valide (certificat de vaccination complet, test PCR ou sérologique de moins de 48 h ou immunité acquise) pour entrer dans le Palais des festivals, où ont lieu les projections. Le tapis rouge devrait également se dérouler comme à l'accoutumée, avec les équipes de films et les invités qui défilent. Il sera peut-être possible que les stars enlèvent leur masque en extérieur et si la distanciation sociale est respectée.

    On aura bien  sûr l’occasion de reparler de tout cela en long et en large. 

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