Pour sa 75e édition, qui s’ouvre mercredi 3 août, le Festival de Locarno propose une riche sélection de films dans ses différentes sections. Si elle évoque plus particulièrement notre époque comme en témoigne Porlogos, dernière œuvre du cinéaste lituanien Mantas Kvedaravicjus, tué lors de la guerre en Ukraine, la programmation laisse une place centrale aux défis à relever pour le futur. Le tout sans oublier le passé, ni le divertissement.
La Piazza grande
Point fort de la manifestation, la célèbre Piazza grande, pouvant accueillir 8000 spectateurs devant son écran géant sous les étoiles. Bullet Train de l’Américain David Leitch ouvre les feux avec en vedettes Brad Pitt et Sandra Bulloch. En clôture, on verra le documentaire helvético-allemand d’André Schäfer, Alles über Martin Suter, Ausser die Wahrheit. Entre les deux, une quinzaine de films, dont dix premières mondiales. A revoir absolument, par ailleurs, l’inoubliable Imitation Of Life de Douglas Sirk (1958), héros de la traditionnelle rétrospective ou Compartiment tueurs de Costa-Gavras (1965), récompensé d’un Léopard.
La compétition internationale
Autre pilier, la compétition internationale, forte elle aussi de 17 films en provenance d’Azerbaidjan, du Liban, du Brésil, de Malaisie, d’Inde, d’Italie, d’Allemagne, d’Autriche, de Suisse avec le cinéaste Valentin Merz (De noche los gatos son pardos) ou encore de France avec deux réalisatrices, Patricia Mazuy (Bowling Saturne) et Sylvie Verheyde (Stella est amoureuse). Les œuvres en lice pour le Léopard d’or sont soumises au jugement du président, le producteur Michel Merkt et de ses complices.
A ne pas manquer évidemment d’autres volets très courus comme Les Cinéastes du présents les Léopards de demain, la Semaine de la critique, Histoire (s) du Cinéma, Open Doors et Locarno Kids, dédié aux enfants et à leurs familles.
La rétrospective Douglas Sirk
Cette année, elle est plus impatiemment attendue qu'habituellement par les cinéphiles. Locarno rend en effet hommage, 35 ans après sa disparition, à Douglas Sirk, auteur de grands mélodrames qui sont autant de chefs d’œuvre (A Magnificent Obsession, All That Heaven Allows, Imitation Of Live, pour ne citer qu’eux), Intellectuel et homme de culture boulimique, il s’était retiré au Tessin durant les dernières années de sa vie et avait participé, en 1978, au festival où il avait montré plusieurs métrages,
La célébration de Sirk s’accompagne d'une sélection de films contemporains en rapport avec le cinéaste, ainsi que de documentaires et de programmes télévisés auxquels il a participé. L’œuvre sera pour la première fois revisitée dans son intégralité à partir de documents inédits fournis par la famille du réalisateur à travers la Douglas Sirk Foundation et conservés depuis 2012 par la Cinémathèque suisse.
À l’occasion de cette rétrospective organisée par le Locarno Film Festival en partenariat avec la Cinémathèque suisse et la Cinémathèque française, et en collaboration avec de nombreuses archives internationales, paraît un ouvrage de l’historien du cinéma Bernard Eisenschitz. Il propose une nouvelle approche de l’œuvre sirkienne, qui voyagera après le Festival et sera notamment présentée à la Cinémathèque française, à partir du 31 août.
Personnalités fêtées
Signalons enfin qu’outre Douglas Sirk et Costa-Gavras, de nombreuses autres personnalités seront honorées. Il s’agit de Kelly Reichardt, Laurie Anderson, Matt Dillon, Gitanjali Rao et Jason Blum.
Locarno, du 3 au 13 août.