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le blog d'Edmée - Page 131

  • Festival de Locarno: tandem gay pour "Cop Secret", comédie d'action islandaise

    Petit tour en compétition qui touche à sa fin, avec d'abord l'Islandais  Cop Secret, Bussi est un superflic, le meilleur de Reykyavik, le genre bad boy expéditif et violent qui mène la vie dure aux criminels. Plus particulièrement à Nikki, le plus dangereux des psychopathes, ancien mannequin à la tête d’une bande de voleurs, qui braquent des banques sans rien voler. Cachant leur but réel, ils sont d'autant plus inquiétants... 

    Mais alors que Bussi enquête sur un nouveau casse énigmatique, son partenaire est blessé et il s’en voit assigner un nouveau, l’élégant, riche, cultivé Hordur Bess, aussi coriace que lui et autoproclamé pansexuel. Il en tombe amoureux mais refuse de le reconnaître. Commence alors un dur combat contre lui-même pour accepter son homosexualité. ..

    Cette comédie d’action policière avec déchaînements de fusillades, folles poursuites en voiture et combats homériques est signée Hannes Þór Halldórsson. L’homme est surtout connu comme gardien de but de l’équipe nationale d'Islande, célébré dans son pays pour avoir repoussé un pénalty de Messi dans le match contre l’Argentine lors du Mondial de 2018. 

    A première vue, on aurait plutôt imaginé Secret Cop (Leynilögga) sur la Piazza Grande qu’en concours, Mais tout en pastichant avec beaucoup d’humour et de culot les clichés hollywoodiens, le réalisateur va au-delà du cinéma popcorn. Et livre une critique du machisme avec cet étonnant tandem de flics gay, peu inhérent au genre dans la Mecque de la pellicule. 

    De Luzifer à Espiritu Sagrado 

    Johannes, un homme retardé mental, vit isolé dans un refuge alpin avec sa mère Maria, tatouée de partout, ancienne toxicomane devenue une fervente et radicale fidèle de Dieu. Connectés à la nature, ils sont étrangement liés, se vouant l'un à l'autre un amour inconditionnel. La prière et les rituels règlent leur quotidien. Mais La modernité fait soudain irruption dans leur monde divin et le développement touristique risque de réveiller le diable qui peut désormais s'incruste partout.

    Si le sujet, inspiré de l'histoire vraie d'un exorcisme, se révèle modérément enthousiasmant, on relèvera la qualité de mise en scène de Luzifer, quatrième long métrage de l'Autrichien Peter Brunner, produit par le provocant et dérangent Ulrich Seidl.

    Côté comédiens, l'excellent Franz Rogowski, récemment vu à cannes en homosexuel traqué dans Grosse Freiheit, donne la réplique à Susanne Jensen. Actrice non professionnelle, artiste et pasteure luthérienne, elle se montre à la hauteur dans le rôle de la mère. 

    Virée décevante chez les férus d'ufologie

    Pour sa part, l'Espagnol Chema Garcia Ibarra nous entraîne chez des férus d'ufologie d'une rare naïveté avec Espiritu Sagrado, son premier film. José Manuel et les autres membres de l'association Ovni-Levante, se réunissent chaque semaine pour échanger des informations sur les messages extraterrestres et les enlèvements. 

    Mais voilà que Julio, leur chef, meurt subitement, les laissant orphelins et José Manuel seul détenteur du secret cosmique qui pourrait changer l'avenir de l'humanité. Parallèlement, la police ibérique recherche une fillette disparue mystérieusement quelques semaines auparavant.

    L'idée paraissait bonne. Hélas, l'esprit saint prend de drôles de chemins pour raconter cette histoire qui se résume finalement à une sordide affaire de pédophilie qu'on voit venir à des kilomètres, doublée d'un affreux trafic de cornées retirées des globes oculaires des enfants pour être transplantées chez de riches aveugles. L'ensemble est  très mal traité. 
     

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  • Festival de Locarno: la Piazza Grande entre le réel et le virtuel

    Rien de plus adéquat que l’écran géant de la Piazza Grande pour projeter Belle le film d’animation du Japonais Mamoru Hosada et Free Guy, le blockbuster de Shawn Levy.  Belle, c’est l’histoire de Suzu. Lycéenne discrète, complexée et triste suite à la mort de sa mère, elle intègre l’univers virtuel de U, réseau gigantesque en ligne avec plus de cinq milliards d’abonnés. 

    Elle choisit un avatar de chanteuse intergalactique (Belle) et devient une icône musicale aux cheveux roses, une superstar adorée de ses fans, plus populaire que la plus jolie fille de son école. C’est là qu’elle va rencontrer un monstre mystérieux traqué par les milices. S’engage alors un chassé-croisé entre Belle et la Bête au bout duquel Suzu va découvrir qui elle est. 

    Comme on navigue entre le monde réel et le virtuel, l’esthétique est différente. Dans le premier, celui où vit Suzu, le style est traditionnel, dans le second, celui de Belle, Hosoda laisse libre cours à son imagination et à son inventivité, pour livrer une partie visuellement foisonnante, exubérante, dans un déferlement de couleurs. Dommage que l’opus, oscillant entre la fable et le film pour ados, pèche par son scénario bancal et le choix des chansons.

    Free Guy, une feel good comedy 

    De son côté Shawn Levy met en scène la ville virtuelle, cynique et brutale de Free City où Guy (Ryan Reynolds), personnage non jouable (PNJ) est caissier de banque. Menant une vie simple, d’un optimisme à tout crin, il salue tous les matins son poisson rouge et se brûle les lèvres avec son café, insensible au chaos qui règne autour de lui. Son meilleur pote c’est Buddy, autre PNJ, agent de sécurité de l’établissement régulièrement braqué.

    Tandis que les avatars des joueurs haussent leur niveau en se montrant ultra-violents, les choses changent avec le débarquement, dans la vie de Guy, de Molotov Girl (Millie en vrai) incarnée par Jodie Comer. Il en tombe amoureux, mais elle lui fait prendre conscience de son existence artificielle. Il décide alors de quitter ce rôle de PNJ, de réécrire sa propre histoire et d’en devenir le héros. Evoluant désormais dans un monde sans limites, il mettra tout en œuvre pour le sauver, en s’engageant à faire le bien 

    Le duo Ryan Reynolds-Jodie Comer fonctionne bien. il y a par ailleurs de l’humour potache, un brin d’émotion, quelques scènes à l’eau de rose cucul la praline dans cette feel good comedy. Mais le réalisateur s’emploie à nous glisser un mot sur la question de l’acceptation de son sort et de la liberté de choix, et le dépassement de soi. En revanche il nous soûle à force d’explosions, de fusillades et de déluges d’effets numériques. Mais les jeunes aimeront. Comme Belle, à n'en pas douter.

    ..Free Guy à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 août.

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  • Festival de Locarno: "La place d'une autre", un drame bien mené avec Lyna Khoudri et Sabine Azéma

    Alors qu’on se trouve à la moitié de la compétition, les films français continuent à tenir la corde, avec des propositions variées de cinéma. Après Petite Solange, comédie dramatique d’Axelle Robert, After Blue (Paradis sale), western futuriste érotique de Bertrand Mandico, Aurélia Georges s’attaque au drame historique avec La place d’une autre. Le film est librement inspiré du roman The New Magdalen de William Wilkie Collins, écrivain britannique de l’époque victorienne.

    Si l’auteur a situé son intrigue durant la guerre franco-allemande de 1870, la réalisatrice l’a déplacée en 1914. Nélie Laborde ( Lyna Khoudry), jetée à la rue, échappe à une existence misérable en devenant infirmière auxiliaire sur le front. Elle y rencontre Rose Juillet (Maud Wyler), une jeune femme promise à un avenir meilleur.

    Un jour, Rose est frappée par un obus et Nélie la voit mourir sous ses yeux. Profitant du chaos ambiant, elle n'hésite pas à se faire passer pour elle. Elle se présente à sa place chez une riche veuve Eléonore ( Sabine Azéma), qui l’accueille chaleureusement et dont elle devient la lectrice. Le mensonge fonctionne au-delà de ses espérances… 

    Aurélia Georges nous embarque dans une affaire de vol d’identité et de bataille contre la mauvaise conscience de son héroïne en proie à de violentes émotions. Le tout compliqué par les us et coutumes de l’étiquette sociale et un rebondissement totalement inattendu qu’on taira évidemment. Il donne du piment à cet opus de facture classique, mais bien mené et bien porté par ses trois actrices. 

    En concours on retiendra aussi Gerda, de la Russe Natalya Kudryashova, derrière et devant la caméra,  qui évoque l’histoire d’une jeune femme dont l’âme se souvient de la perfection métaphysique dont elle a été témoin avant de s’incarner. La réalisatrice pose alors toutes sortes de questions sur l’âme, comment elle se sent dans ce monde charnel et cruel, pourquoi chacune a son chemin unique…  Un récit un peu tarabiscoté qui promet plus qu’elle ne peut tenir. Mais ça se laisse voir. 

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