Festival de Locarno: la Piazza Grande entre le réel et le virtuel (11/08/2021)

Rien de plus adéquat que l’écran géant de la Piazza Grande pour projeter Belle le film d’animation du Japonais Mamoru Hosada et Free Guy, le blockbuster de Shawn Levy.  Belle, c’est l’histoire de Suzu. Lycéenne discrète, complexée et triste suite à la mort de sa mère, elle intègre l’univers virtuel de U, réseau gigantesque en ligne avec plus de cinq milliards d’abonnés. 

Elle choisit un avatar de chanteuse intergalactique (Belle) et devient une icône musicale aux cheveux roses, une superstar adorée de ses fans, plus populaire que la plus jolie fille de son école. C’est là qu’elle va rencontrer un monstre mystérieux traqué par les milices. S’engage alors un chassé-croisé entre Belle et la Bête au bout duquel Suzu va découvrir qui elle est. 

Comme on navigue entre le monde réel et le virtuel, l’esthétique est différente. Dans le premier, celui où vit Suzu, le style est traditionnel, dans le second, celui de Belle, Hosoda laisse libre cours à son imagination et à son inventivité, pour livrer une partie visuellement foisonnante, exubérante, dans un déferlement de couleurs. Dommage que l’opus, oscillant entre la fable et le film pour ados, pèche par son scénario bancal et le choix des chansons.

Free Guy, une feel good comedy 

De son côté Shawn Levy met en scène la ville virtuelle, cynique et brutale de Free City où Guy (Ryan Reynolds), personnage non jouable (PNJ) est caissier de banque. Menant une vie simple, d’un optimisme à tout crin, il salue tous les matins son poisson rouge et se brûle les lèvres avec son café, insensible au chaos qui règne autour de lui. Son meilleur pote c’est Buddy, autre PNJ, agent de sécurité de l’établissement régulièrement braqué.

Tandis que les avatars des joueurs haussent leur niveau en se montrant ultra-violents, les choses changent avec le débarquement, dans la vie de Guy, de Molotov Girl (Millie en vrai) incarnée par Jodie Comer. Il en tombe amoureux, mais elle lui fait prendre conscience de son existence artificielle. Il décide alors de quitter ce rôle de PNJ, de réécrire sa propre histoire et d’en devenir le héros. Evoluant désormais dans un monde sans limites, il mettra tout en œuvre pour le sauver, en s’engageant à faire le bien 

Le duo Ryan Reynolds-Jodie Comer fonctionne bien. il y a par ailleurs de l’humour potache, un brin d’émotion, quelques scènes à l’eau de rose cucul la praline dans cette feel good comedy. Mais le réalisateur s’emploie à nous glisser un mot sur la question de l’acceptation de son sort et de la liberté de choix, et le dépassement de soi. En revanche il nous soûle à force d’explosions, de fusillades et de déluges d’effets numériques. Mais les jeunes aimeront. Comme Belle, à n'en pas douter.

..Free Guy à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 12 août.

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