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le blog d'Edmée - Page 128

  • Grand écran: "Le diable n'existe pas", plaidoyer contre la peine de mort et pour la liberté de conscience

    Avec la bienvenue réouverture des salles, certes avec une jauge très réduite, les films déboulent en nombre. Ce mercredi, ils sont onze à envahir les écrans de Suisse romande. Dans l'impossibilité de parler de tous, on commencera par "Le diable n'existe pas", qui avait décroché l'Ours d'or à Berlin en 2020.  Tourné clandestinement et censuré en Iran, il est signé du militant Mohammad Rasoulof. Deux fois condamné pour actes de propagande hostiles et atteinte la sécurité, interdit de quitter l’Iran, le réalisateur raconte l’histoire de quatre personnages aux destins liés.

    Poursuivant sans relâche son combat, il place ses personnages face à des questions éthiques et politiques autour de la liberté de conscience et de la peine de mort. Heshmat, la quarantaine passée,  est un mari et un père exemplaire mais personne ne sait où il se rend chaque matin.  Pouya, jeune conscrit, ne peut se résoudre à tuer un homme comme on lui ordonne de le faire. Javad, venu demander son amoureuse en mariage, est soudain prisonnier d’un dilemme cornélien. Bharam, médecin interdit d’exercer, a enfin décidé de révéler à sa nièce le secret de toute une vie. 

    Ce sont ces quatre récits qui structurent le métrage, avec la peine de mort et son impact sur les personnes, des hommes qui doivent servir de bourreaux, Détenteurs de la violence et du pouvoir de la mort, obligés de la donner, couverts par la loi, contraints par elle,  ils accomplissent dans la souffrance et la honte les tâches affreuses que les autorités leur assignent dans un régime despotique « Dire non, c’est détruire sa vie », déclare l’un des protagonistes, avant toutefois de décider de se battre pour échapper à cette horreur. 

    A cet égard la première histoire est terrifiante dans la démonstration du quotidien normal d’une famille comme une autre, avec des préoccupations banales. Jusqu’à ce que tout bascule dans une réalité tragique. Mais tout en filmant brillamment des personnages au bord de l’abîme,  privés d’une liberté destinées à les empêcher de réfléchir à leurs actes et à se révolter, Mohammad Rasoulof, n’en propose pas moins un film plein d’humanité et de poésie, se déroulant dans de superbes décors. 

    Il réserve également une belle place aux femmes, à la fois fortes et vulnérables dans cette oeuvre universelle. Il y aborde les différents thèmes qui traversent une société confrontée à des choix douloureux et qui nous pousse à la réflexion en ce qui concerne les nôtres. 

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  • Festival de Cannes: "Annette" de Leos Carax en ouverture. Avec Marion Cotillard et Adam Driver

    Neuf ans après le stupéfiant Holy Motors présenté en Compétition, Leos Carax revient sur la Croisette et ouvrira la 74e édition du festival de Cannes le 6 juillet, avec son nouveau film Annette, le premier en anglais.

    L’intrigue se déroule de nos jours à Los Angeles. Elle raconte l’histoire d’Henry, un comédien de stand-up à l’humour féroce, et d’Ann, une cantatrice de renommée internationale. La naissance de leur premier enfant, Annette, une fillette mystérieuse au destin exceptionnel, va bouleverser la vie de ce couple glamour.
     
    Sixième long métrage du réalisateur, sur une idée originale et une musique des Sparks, l’opus réunit Marion Cotillard, Adam Driver et Simon Helberg. En lice pour la Palme d’Or, il sera projeté en avant-première mondiale et sortira simultanément dans les salles de l’Hexagone.
     
    Enfant terrible du cinéma français à la stature légendaire, auteur hors norme, visionnaire, énigmatique, doté d’une imagination débordante, Leos Carax  se plaît à renverser les codes et les genres pour inventer un monde peuplé de fantômes.

    C’est avec Mauvais sang (1986), polar expressionniste mettant en scène  Denis Lavant, Juliette Binoche et Michel Piccoli, que Leos Carax impose son style d’écorché vif et rencontre un succès international. En 1991, le réalisateur se lance dans un projet ambitieux, Les Amants du Pont-Neuf.Cette ode à l’amour fou, où il a totalement reconstitué un quartier de Paris, a exigé un tournage de trois ans.
     
    Après 8 ans de silence, Pola X (1999) marque le retour de l’auteur en compétition à Cannes.  On le retrouve en 2012, toujours en concours, avec Holy Motors, une nouvelle déclaration d’amour au septième art.
     
    «Nous n’aurions pu rêver de plus belles retrouvailles avec le cinéma et le grand écran, dans ce Palais des festivals où les films viennent affirmer leur splendeur», a notamment déclaré Thierry Frémaux, délégué général.
     

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  • Prix du cinéma suisse: meilleure fiction, Schwesterlein triomphe avec quatre autres Quartz

    Il fallait s’accrocher pour suivre de bout en bout la soirée virtuelle de remise des Prix du cinéma suisse. Agrémentée, si l’on peut dire, d’apparitions assez lugubres comme celle d’Alain Berset, ministre de la Culture. Mais que ne ferait-on pas pour soutenir les films, leurs auteurs et leurs acteurs en cette période plombée par ce maudit Covid!

    Et le grand gagnant est… le favori Schwesterlein (Petite sœur)  des Lausannoises Stéphanie Chuat et Véronique Reymond. (photo). Il triomphe en décrochant cinq Quartz, dont le plus important, celui de la meilleure fiction. S’y ajoutent le Quartz du meilleur second rôle féminin décerné à Marthe Keller, ainsi que ceux du scénario, du montage et de la photographie.

    L’histoire en quelques lignes. Brillante auteure de théâtre, Lisa n'écrit plus. Elle vit en Suisse avec sa famille, mais son coeur est resté à Berlin, battant au rythme de celui de son frère Sven, célèbre comédien, malheureusement atteint d'une leucémie. Il est condamné mais Lisa remue ciel et terre pour qu'il remonte sur scène. Se donnant entièrement à son âme soeur, son miroir, qui ravive son désir de créer. Quitte à négliger tout le reste, dont son couple. 

    Il avait aussi la cote, avait même été sacré film suisse de l’année par les critiques, Mais Les enfants du Platzspitz de Pierre Monnard qui suit, en 1995, une jeune Zurichoise s’inventant un monde imaginaire pour fuir la dépendance de sa mère à la drogue, doit se contenter du Quartz de la meilleure interprétation féminine, remporté par Sarah Spale. 

    Côté documentaire, c’est Das Neue Evangelium de Milo Rau qui ramasse la mise. Avec un ancien ouvrier agricole et militant camerounais, le réalisateur crée un nouvel évangile pour le 21e siècle. Un manifeste de solidarité pour les plus pauvres, un soulèvement cinématographique pour un monde plus juste et plus humain.

    Le Prix du meilleur film d’animation revient à Georges Schwizgebel pour Darwin’s Notebook. Il évoque le retour dans leur pays de trois indigènes anglicisés et les prémices d’une rencontre avec le monde moderne qui va les détruire.  

    On citera encore le prix d’honneur décerné à la grande Liselotte Pulver. Il salue une actrice suisse qui a connu une carrière internationale. "Lilo" Pulver a tourné avec Billy Wilder, Douglas Sirk, Jacques Rivette, Jean Dréville, Jacques Becker... Nominée aux Golden Globes en 1964, Liselotte avait reçu le Prix d'honneur du cinéma allemand en 1980.

     



     

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