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le blog d'Edmée - Page 124

  • Grand écran: appel à la tolérance dans "Beyto"

    Fils et apprenti informaticien modèle, excellent nageur, Beyto (Burak Ates) fait la fierté de ses parents. Mais il a un secret, son attirance pour les hommes. Et le monde de ces immigrés turcs en Suisse s’écroule quand ils apprennent que leur rejeton est tombé amoureux de Mike, son entraîneur (Dimitri Stapfer). Incapables de faire face à la honte et à la stigmatisation d’une communauté très attachée aux traditions d’une société hétéronormative, ils décident d’emmener Beyto dans leur village natal et de le marier à son insu à Seher (Beren Tuna), son amie d’enfance. Histoire de le remettre dans le droit chemin. 

    Bien que furieux en découvrant le but de ce voyage, Beyto  obéit à papa-maman pour leur éviter l’humiliation. Mais, de retour en Suisse, il n’a pas l’intention de renoncer à Mike. En même temps, il ne peut abandonner Seher, bien décidée à s’émanciper elle aussi. Confronté à un dilemme cornélien, Beyto se retrouve piégé dans un ménage à trois qu’il va devoir réinventer. 

    L’amour triomphe donc des traditions dans le film de la Zurichoise Gitta Gsell. Plébiscité par le public aux dernières journées de Soleure, il est adapté d’un livre du Turc et Helvète d’adoption Yusuf Yesilköz, avec qui elle a écrit le scénario. Elle confronte deux univers et deux cultures, tout en alliant l’immigration à l’homosexualité. Un défi risqué où elle n’évite pas les clichés et les situations parodiques. On retiendra principalement  l’appel à la tolérance et le ton résolument optimiste dans l’histoire bienveillante de ce garçon forcé de choisir entre le soutien de sa famille et sa propre identité.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 26 mai.

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  • Grand écran: "A Yak In The Classroom" pour rendre l'instituteur heureux!

    Pays d’Asie lilliputien, le Bhoutan est coincé entre deux géants, l'Inde et la Chine. En 1972, le roi y instaurait le «Bonheur National Brut», privilégiant le bien-être de ses habitants à la croissance économique. Une culture toujours présente aujourd’hui, alors que la jeunesse tend à se moderniser depuis l’accès à Internet.

    Mais si les Bhoutanais sont connus pour être l'un des peuples les plus heureux de la Terre, cela ne les empêche pas d’avoir des envies d’ailleurs. A l’image d’Ugyen, jeune instituteur qui rêve d’émigrer en Australie pour y poursuivre une carrière de chanteur. Seulement voilà.. Il doit encore accomplir un an de service national. Malgré ses tentatives, il ne parvient pas  à échapper à ses obligations militaires et se voit contraint d’accepter un poste vacant  dans l’école la plus isolée du pays et accessoirement du monde.

    Non seulement l’occidentalisé Ugyen n’a pas la moindre idée de l’endroit où elle se trouve mais, perchée à 3730 mètres, elle ne se laisse pas facilement atteindre. Après un voyage d’une journée, il lui faudra encore marcher pendant huit autres dans des sentiers montagneux pour rallier Lunana, hameau de 56 âmes. Et découvrir qu’il  n’y a ni électricité, ni évidemment de réseau, ni matériel scolaire. Il devra tout improviser, jusqu’au tableau noir. 

    Plutôt déboussolé par la rudesse de sa nouvelle vie, Ugyen va en revanche rencontrer le profond respect de la communauté. Et surtout de ses élèves dont il tient l’avenir entre ses mains. Avec leur soif de savoir, ils lui en apprendront autant qu’il leur en enseigne. C’est ce qui fait notamment le charme de cette comédie dramatique réalisée par Pawo Choyning Dorji, Les émouvants et sympathiques personnages, presque tous incarnés par des acteurs non-professionnels dont les enfants, achèvernt de nous convaincre. Rappelons que le film avait été sélectionné comme entrée bhoutanaise pour le meilleur long métrage international à la 93e cérémonie des Oscars.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis le 19 mai.

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  • Grand écran: "Mandibules", nouveau voyage en absurdie avec Quentin Dupieux

    Manu, un imbécile heureux, est chargé d’une mission spéciale. Contre 500 balles, il doit amener une valise à un type avec interdiction formelle de regarder ce qu’elle contient. Il vole une Mercédès pourrie à plaques vaudoises ( !) et passe chercher un pote tout aussi crétin, pour aller récupérer le mystérieux bagage.

    Mais sur la route, ils entendent un drôle de bruit semblant venir du coffre. Ils l’ouvrent et découvrent une mouche géante. Oubliant momentanément la mission, Jean-Gab a une idée farfelue: la dresser comme un drone, dans le but de se faire un gros paquet de fric !

    Pour Mandibules, Quentin Dupieux a fait appel au duo comique du Palmashow, Grégoire Ludig et David Marsais et les embarque en absurdie. Ils entreprennent ainsi un road trip burlesque dans le sud de la France, sur fond de situations loufoques, de personnages déjantés et de dialogues foireux.  C’est toujours aussi barré, sauf que cette fois Mr Oizo a choisi de privilégier une forme de légèreté au morbide et à la noirceur, prônant une amitié certes rigolote, mais un peu trop bécassonne pour être vraiment jubilatoire. 

    A côté de nos losers, on retrouve Adèle Exarchopoulos dans le rôle d’une jeune femme atteinte d’un trouble du langage. A la suite d’un accident, elle ne peut pas parler sans crier. Assez fatigantes, ses scènes ne sont pas les meilleures du film, qui, lui non plus ne fait pas autant... mouche que d’autres titres du réalisateur, comme Rubber, le pneu tueur, Wrong Cops ou plus récemment Le Daim, opus jouissif où Jean Dujardin dialogue avec un blouson diabolique.

    "Mandibules", à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès le 19 mai.

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