Dans une prison italienne vétuste en cours de démantèlement, les gardiens sont en train de boire à leur retour chez eux, tandis que les derniers détenus vont être transférés ailleurs. Mais le déroulement de l’affaire est soudainement interrompu pour des questions administratives.
En attentant Gargiulo (Toni Servillo) le surveillant le plus expérimenté, est chargé de faire fonctionner l’établissement pendant quelques jours encore avec une équipe réduite. Dès lors douze prisonniers et autant de leurs geôliers vont se faire face et se rapprocher, l’espace d’un moment suspendu.
A l’image de Gargiulo, un Napolitain venu d’un milieu modeste qui, sans déroger à la règle selon laquelle un gardien ne se lie pas d’amitié avec un détenu, va tenter de faire preuve de magnanimité et de sagesse, pour débloquer des situations tendues dans la nouvelle organisation qui s’est mise en place. Et notamment lors d’une grève de la faim, où il autorise un prisonnier, en l’occurrence un boss mafieux (Silvio Orlando), à faire la cuisine pour tout le monde pour améliorer l’ordinaire.
Sans aller jusqu’à voir les deux parties en présence se taper sur le ventre, on est loin de la traditionnelle ambiance pénitentiaire glauque, où désespoir et haine engendrent le plus souvent répression, châtiment et violence. Le réalisateur Leonardo di Constanzo veut au contraire prouver qu’une certaine entraide, voire l’ébauche d’une camaraderie, peuvent se manifester au sein d’un groupe composé d’individus dangereux et des représentants de la loi.
Dans ce long métrage humaniste, Toni Servillo, abandonnant son exubérance bien connue, enfile le costume de l inspecteur Gargiulo en fin de carrière. Calme mesuré, raisonnable, responsable, il donne la réplique à Silvio Orlando, malfrat notoire mais poli, avec qui il va cueillir des légumes dans un jardin abandonné, chacun se montrant mutuellement du respect. D’autres initiatives non autorisées par la hiérarchie permettront de désamorcer les conflits dans ce huis-clos au départ sombre et inquiétant, mais où petit à petit quelques lueurs vont jaillir...
A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 2 novembre.