Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

le blog d'Edmée - Page 120

  • Festival de Cannes: 2021, un millésime qui s'annonce exceptionnel

    Après une année d'absence pour cause de Covid-19, le Festival de Cannes opère son grand retour sur la Croisette du 6 au 17 juillet. Entre projections, fêtes, stars et tapis rouge recyclable, on ne sait pas trop comment les choses vont véritablement se dérouler à deux jours de l’ouverture. En raison évidemment des mesures sanitaires comprenant notamment un certificat de vaccination complet, un test PCR ou sérologique de moins de 48 heures, ou une immunité acquise. 

    Mais attendons d’y être et concentrons-nous sur ce millésime 2021 qui s'annonce exceptionnel. En tout cas, la sélection officielle fait saliver les cinéphiles en manque. Elle compte près de 70 œuvres. Vingt-quatre, dont six françaises, s’aligneront pour séduire le jujy présidé par Spike Lee et tenter ainsi de décrocher la Palme d’or.,

    Comme d’habitude, on mise sur les valeurs sûres avec Leos Carax (en ouverture avec Marion Cotillard et Adam Driver), Nani Moretti, François Ozon, Wes Anderson, Bruno Dumont, Jacques Audiard, Catherine Corsini, Kirill Serebrenniko, Apichatpong Weerasethakul. Et bien sûr Paul Verhoeven et son déjà fameux  Benedetta. 

    On parle d'ailleurs de scandale à propos de l’histoire de cette nonne lesbienne campée par Virginie Efira, sur fond de peste ravageant l’Italie au 17e siècle. Mêlant sexualité, dévotion et ambition humaine, l’auteur propose un thriller provocateur, tout en faisant la distinction entre le sacré et le profane. Mais il n'y a pas que les habituels cracks de la pellicule en lice pour la récompense suprême. Découvrez tous les titres et leurs auteurs en vous reportant à notre blog du 3 juin. 

    De son côté, Nicolas Bedos signe le film de clôture avec Jean Dujardin OSS 117: alerte rouge en Afrique noire. Quant au blockbuster américain présenté sur la Croisette, il s’agit de Fast & Furious 9. Parmi les films hors compétition, on n'oubliera pas l’excellent Aline de Valérie Lemercier, inspiré de la vie de Céline Dion et dont la sortie a été gâchée par le coronavirus. 

    Une nouvelle section, Cannes Première

    Tandis que 18 films figureront dans Un Certain Regard, qui se focalise sur le jeune cinéma d’auteur, une nouvelle section, Cannes Première,  a été créée pour mieux mettre en valeur les nouvelles formes du cinéma actuel. Elle accueillera Arnaud Desplechin, Samuel Benchetrit, Mathieu Amalric, Eva Husson ou encore Hong Sang-Soo. 

    La semaine de la critique 

    Section parallèle qui a révélé de nombreux talents, La Semaine de la critique fête ses 60 ans. Avec en ouverture Robuste,  premier long métrage de la cinéaste suisse Constance Meyer. Le film suit la rencontre entre Georges, une star de cinéma vieillissante, et Aïssa, une jeune agente de sécurité qui remplace son fidèle bras droit. Le projet réunit Gérard Depardieu et Déborah Lukumuena, César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Divines en 2017.

    La Quinzaine des réalisateurs 

    Petit festival dans le grand, la Quinzaine des Réalisateurs, qui fait la part belle aux jeunes et aux femmes, propose 24 longs métrages dont sept premiers films, 22 premières sélections cannoises, neuf courts métrages, une séance spéciale et le Carrosse d'Or 202, remis cette année au cinéaste Frederick Wiseman.

    L’ouverture sera marquée  par Ouistreham, d’Emmanuel Carrère. Juliette Binoche tient le premier rôle dans cette œuvre adaptée du récit de Florence Aubenas.    

    Parmi les cinéastes sélectionnés, notons une présence significative de réalisatrices, comme Joanna Hogg ou Clio Barnard, et dans la plus jeune génération Anaïs Volpé ou encore la comédienne Luana Bajrami (Portrait de la jeune fille en feu) qui présentera son tout premier long métrage, La Colline où rugissent les lionnes.

    La Queer Palm

    Un mot encore sur la Queer Palm, équivalente du Teddy Award berlinois. Depuis 2010, elle côtoie la prestigieuse Palme d’or. Créée pour rendre plus visibles les films aux thématiques LGBT+, elle est présidée cette année par Nicolas Maury. 

    De Benedetta à La fracture en passant par Great Freedom, Money Boys, Neptune Frost ou Les amours d’Anaïs, seize prétendants puisés dans les différents volets du festival, dont une majorité de Français-ses s’alignent cette année pour viser la victoire. A noter que certaines productions en concours ne sont pas explicitement LGBT+, mais présentent des éléments de réflexion. 

    Festival de Cannes, du 6 au 17 juillet.

     

    Lien permanent Catégories : Cannes dans Chassé-Croisette
  • Grand écran: Billie Holiday, icône persécutée. Avec une magnifique Andra Day

    Née Eleonora Fagan à Philadelphie en 1915, Billie Holiday a eu une vie fascinante et tragique, à la fois jalonnée de rencontres musicales au sommet et marquée par la misère, le viol, l’addiction à la drogue, des maris brutaux, des relations toxiques. Et surtout par la ségrégation qui a fini par lui être aussi fatale que l’alcool.  

    Tout en évoquant la carrière et la vie privée chaotique de «Lady Day», star de tous les excès, sulfureuse croqueuse d’hommes et de femmes, Lee Daniels se focalise, dans The United States vs Billie Holiday sur ses gros démêlés avec le gouvernement américain. Jusque sur son lit de mort en 1959, la légende du jazz vocal au timbre unique a été la cible du Bureau fédéral des narcotiques (FBN), en raison de sa célèbre chanson «Strange Fruit», interprétée vingt ans auparavant au Café Society de New York. Première véritable «protest song» ce déchirant réquisitoire qui se démarque de son répertoire habituel, dénonce le lynchage des Noirs dans le Sud des Etats-Unis, fruits étranges pendus aux arbres de Géorgie et d’Alabama.

    Agent black infiltré

    Déterminé à la museler, le FBN s’acharne sur Billie et tente de la faire tomber pour consommation abusive de stupéfiants. Dans le but de la prendre en flagrant délit, il infiltre l’agent black Jimmy Fletcher, (Trevante Rhodes, héros de «Moonlight») dans son cercle intime. Mais il en tombe amoureux et se retourne contre sa hiérarchie. «Elle a réussi parce qu’elle est forte, belle … et noire, ce que vous ne pouvez pas supporter», dira-t-il à son chef Harry Ansliger (Garrett Hedlung), obsédé par la diva et son tube polémique.   

    En plein mouvement de Black Lives Matter, Lee Daniels notamment auteur de Precious et Le Majordome nous plonge dans l’ambiance enfumée et enivrante des clubs de jazz new-yorkais de l’époque dont Billie est devenue la reine, entretenant avec son public une relation fusionnelle. II brosse un portrait émouvant et sans concession de l’icône complexe, envoûtante, à la voix magique et à l’extraordinaire charisme, inéluctablement rattrapée par ses démons et la défonce.

     Incarnation magistrale d’Andra Day

    The United States vs Billie Holiday doit beaucoup, sinon presque tout à la chanteuse Andra Day, qui trouve là son premier grand rôle. Elle a dû se faire violence, perdre du poids , apprendre à fumer, à boire, à jurer, pour se glisser dans la peau de Billie à qui elle prête son corps et sa voix. Evitant l’imitation, elle livre une performance magistrale qui lui a valu le Golden Globe de la meilleure actrice.  

    Si Lee Daniels se démarque avec bonheur du biopic traditionnel, on peut toutefois lui reprocher un usage excessif de flashbacks parfois déroutants et un traitement en surface du contexte ségrégationniste dont fut victime son héroïne. Des réserves  mineures en regard de l’hommage rendu à la pionnière du mouvement actuel des droits civiques. Billie n’a cessé de se battre, de défier l’autorité malgré les menaces, en faisant résonner «Strange Fruit», sacrée chanson du siècle par Time magazine en 1999. Et pourtant. Alors que le film note en ouverture qu’une loi  anti-lynchage a été rejetée en 1937, il se termine en précisant qu’elle n’était toujours pas passée en février 2020!

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 juin..

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Grand écran: "Médecin de nuit", avec Vincent Macaigne, anti-héros d'un film noir sous tension

    Médecin de nuit, Mikaël ( Vincent Macaigne) soigne des patients de quartiers parisiens difficiles et des toxicos en détresse, âmes perdues que plus personne ne veut voir. Mais derrière son allure de bon samaritain, se cache un homme à la vie chaotique, tiraillé entre sa femme et sa maîtresse, son serment d’Hippocrate, sa détermination à aider les laissés pour compte de la société.

    De surcroit, il s’est laissé entraîner par un cousin pharmacien (Pio Marmaï), dans un trafic de plus en plus dangereux de fausses ordonnances de Subutex, médicament contenant une substance proche de la morphine. Tout en voulant aider cet homme manipulateur à se sortir de cette galère, Mikaël doit absolument se reprendre en main. 

    Entre film noir urbain sous tension et drame social, efficace mais sans grande originalité, le troisième long métrage d’Elie Wajeman raconte les déambulations et tribulations nocturnes de ce toubib désabusé au regard fiévreux, engagé dans une sorte de purgatoire, spirale de plus en plus destructrice au fur et à mesure du déroulement de l’intrigue. 

    Portant Médecin de nuit de bout en bout, Vincent Macaigne, vêtu d'un manteau de cuir pesant,  est l’atout majeur de cette plongée ténébreuse dans une dure réalité. A l’opposé de ses personnages lunaires fantasques traditionnels, il surprend et  impressionne dans ce rôle à contre-emploi d’anti héros au quotidien insupportable, cabossé, tourmenté, sombre, ambigu. Et violent à l’occasion.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 16 juin-   

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine