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le blog d'Edmée - Page 126

  • Grand écran: "Les enfants d'Isadora": danser pour évoquer la perte, le deuil, mais aussi la vie

    Dans Les enfants d’Isadora,  son quatrième long-métrage, le réalisateur et danseur français Damien Manivel interprète à sa manière le solo intitulé La Mère. Légendaire, il est composé, sur une musique de Scriabine, par la mythique danseuse américaine Isadora Duncan, suite à la mort tragique de ses deux enfants, accidentellement noyés dans la Seine le 19 avril 1913. 

    Dans un geste d’une infinie douceur, une mère caresse et berce une dernière fois son enfant avant de le laisser partir.
    Un siècle plus tard, quatre femmes de conditions et d’âge différents, chacune incarnant Isadora et partageant sa douleur à sa façon, se confrontent à cette danse déchirante, dont la gestuelle laisse éprouver l’arrachement, la sensation de perte et du vide.

    Une danseuse déchiffre la partition du solo qui l’émeut, une chorégraphe en prépare l’adaptation dansée par une adolescente trisomique, tandis qu’une une vieille dame africaine assiste seule à une représentation du spectacle qui la bouleverse. 

    Damien Manivel, qui avait décroché le prix de la réalisation au festival de Locarno en 2019, unit ses deux passions dans ce film contemplatif, au rythme singulier d’une lenteur envoûtante et parfois pesante, construit comme un ballet en trois actes. Il y rend hommage à une femme libre qui a révolutionné l’histoire de son art. avec Agathe Bonitzer, Manon Carpentier, Marika Rizzi, Julien Dieudonné 

    Les jauges étant limitées en raison du coronavirus, le pré-achat des billets est conseillé:

    Mardi 4 mai à 20h aux Cinémas du Grütli Genève en présence de Damien Manivel et Agathe Bonitzer

    Billeterie : https://www.cinemas-du-grutli.ch/films/33750-les-enfants-d-isadora

    Mercredi 5 et jeudi 6 mai à 20h30 au Cinéma Bellevaux Lausanne en présence de Agathe Bonitzer

    Réservation  : https://reservation.cinemabellevaux.ch

    Vendredi 7 mai à 20h à l'Apollo Neuchâtel en présence de Agathe Bonitzer

    Billeterie : https://www.cinepel.ch/fr/neuchatel/programme-special/passion-cinema/passion-cinema/film/137470.html

    Samedi 8 mai à 18h30 au Rex Vevey en présence de Agathe Bonitzer

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  • Grand écran: "Drunk", c'est à boire qu'il leur faut... Avec le charismatique Mads Mikkelsen

    Tout auréolè de son Oscar du meilleur film étranger. Drunk débarque sur nos écrans. Faisant partie de la sélection 2020 du Festival de Cannes, l’opus est signé du réalisateur et comédien danois Thomas Vinterberg, co-fondateur du fameux Dogme95, notamment auteur du formidable Festen, prix du jury cannois en 1998 et de La chasse qui avait vu, toujours sur la Croisette, Mads Mikkelsen sacré meilleur acteur en 2012.

    On le retrouve en compagnie de trois autres enseignants de lycée.  Déprimés, angoissés à l'approche de la cinquantaine, ils sont fatigués d'une vie qui n’est pas celle dont ils avaient rêvé enfants. Décidés à rendre leur existence plus légère, amusante, déshinibée, ils décident de mettre en pratique la théorie du psychologue norvégien Finn Skarderud selon laquelle l’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang. Pour être heureux, il faut maintenir un taux quotidien de 0,5. Défi relevé avec une rigueur scientifique. Et dans un premier temps les résultats sont encourageants. Sauf que...

    En effet, Thomas Vinterberg n’oublie pas les dangers de l’alcool, problème récurrent au Danemark. Mais tout en décrivant la redoutable spirale de ses excès, il évite de jouer les moralisateurs dans cette tragi-comédie existentielle qui navigue entre étude sociologique, plaisir de la bouteille, inévitable dépendance, lâcher prise, dérive, désespoir, rupture sociale. 

    Elle est portée par quatre excellents comédiens, dont Thomas Vinterberg, plein d’empathie, brosse un portrait complexe et touchant. L’irrésistible et charismatique Mads Mikkelsen, prof d’histoire en l’occurrence, mène le bal en se révélant tour à tour joyeux, désabusé, angoissé, écorché vif. 

    Farce mélancolique à vocation thérapeutique, Drunk  se veut aussi édifiant, décapant, corrosif et incorrect. Mais ce film de potes certes divertissant et plutôt enlevé mais pas si transgressif que ça, se révèle finalement moins enivrant et euphorisant qu’attendu. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 28 avril.

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  • Oscars 2021: la razzia de Chloé Zhao, l'"Attila" de la pellicule, avec "Nomadland"

    Partout où elle passe, Chloé Zhao, réalisatrice  chinoise installée aux Etats-Unis, rafle le pactole et la plupart des autres prétendants n’ont que les yeux pour pleurer. Après le Lion d'Or à Venise, les Golden Globes et les Bafta, la messe était dite. Nomadland a de nouveau été plébiscité lors de la cérémonie des Oscars, qui s’est exceptionnellement déroulée cette année dans une gare historique de Los Angeles.  Notamment nommé dans les trois catégories les plus prestigieuses : meilleur film, meilleure réalisatrice et meilleure actrice, l’opus les a toutes remportées. 

    Son auteure est devenue la première cinéaste non blanche  à recevoir la récompense suprême pour ce road movie entre fiction et documentaire sur de vieux Américains victimes de la crise financière. Avant elle seule une autre femme, Kathryn Bigelow. avait été sacrée en 2010 pour  en 2010 pour Démineurs. 

    Nomadland suit une voyageuse veuve et âgée, jetée sur les routes après avoir tout perdu. Au cours de son errance, en mini-van, elle rencontre d’autres gens se déplaçant sans cesse, comme elle. Frances McDormand (photo), l'une des rares comédiennes professionnelles (la plupart des acteurs jouent leur propre rôle de trimardeurs) de ce film, a décroché la statuette  de la meilleure actrice. Le troisième de sa carrière. Elle suit de près Katherine Hepburn, qui en a reçu quatre. 

    Ce cru 2021 a par ailleurs vu un Français, Florian Zeller, récompensé par deux Oscars. Celui du meilleur scénario adapté  (de sa propre pièce) pour The Father. Anthony Hopkins y incarne un vieil homme sombrant dans la démence. Il a été oscarisé pour son interprétation de ce rôle écrit pour lui.

    D’autres longs métrages sont été récompensés par deux Oscars (moins importants) à l’image de Judas And The Black Messiah (meilleur second rôle masculin pour Danial Kayulaa et meilleure chanson), ainsi que Mank, (décor et photo), et Le Blues de Ma Rainey (costumes et maquillage). Ces deux derniers sont des films Netflix. La plateforme a par ailleurs fait un flop avec Les Sept de Chicago, grand loser de la soirée en dépit de six nominations.. 

    Un mot encore sur l’Oscar du meilleur film étranger, attribué à Drunk, du Danois Thomas Vinterberg. Il met en scène quatre professeurs de lycée un rien déprimés qui décident de mettre  en pratique une théorie selon laquelle un taux d’alcool maintenu à 0,5g par litre améliore la vie. Sauf que comme on le sait, l’abus finit par nuire à la santé... Avec un excellent Mads Mikkelsen dans cette tragi-comédie. 

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