Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Festival de Locarno: Le "Paradis sale" de Mandico aura-t-il un "effet Titane" sur le jury?

Après Les garçons sauvages (2017), Bertrand Mandico s’est fait attendre. Le voici en compétition locarnaise avec son fascinant deuxième long métrage After Blue (Paradis sale). Des communautés ont quitté la Terre pour une autre planète. Un monde qu’elles espèrent meilleur, sans informatique, sans machine, préconisant une osmose avec une nature où des plantes mystérieuses interagissant avec les humains. 

Dans ce nouvel endroit également sans hommes, éliminés par un virus, les femmes sont inséminées pour donner la vie. C’est là que vit Roxy (appelée aussi Toxic),  remarquablement incarnée par Paula Luna Breitenfeld, une jeune actrice inconnue d’origine allemande. Roxy comment la fatale erreur de libérer une femme ensevelie sur une plage qui, à peine dégagée de sa prison de sable, abat froidement plusieurs personnes. 

Roxy et sa mère Zora, tenues pour responsables du meurtre, sont bannies et condamnées à traquer la tueuse pour l’éliminer. En compagnie d’un cheval, elles sillonnent les lieux à sa recherche. Les deux femmes ont une trajectoire différente. Tandis que Zora s’empêtre dans un rapport communautaire, Roxy a tous les sens en éveil. Mais elles finissent par se retrouver, 

Inspiré par un rêve de Fellini, Bertrand Mandico bouscule à nouveau toutes les normes, Il propose un western cosmique, futuriste, érotique, sensuel mais pas sexuel, formellement et visuellement exubérant, sur fond d’utopie biologique, de fable ésotérique. Un récit sombre dans l’ensemble, fourmillant d’étrangetés, tout en laissant de la place à l’humour absurde qu’affectionne son auteur. 

Son double titre anglo-français est révélateur. After Blue, c’est le monde d’après la Terre et Paradis sale, un nouvel Eden inévitablement destiné à devenir un paradis perdu, dans la mesure où il y a des humains qui vont forcément le tacher, Cela dit, si Bertrand Mandico nous invite sur sa planète écolo sans hommes où les femmes sont inséminés, ce n’est pas du tout ainsi qu’il voit le monde de demain, explique-t-il en conférence de presse. 

«Pour moi, c’est un jeu, J’ai imaginé des règles peu habituelles, en ouvrant mon histoire pour concevoir un univers singulier qui tienne la route. Je suis parti d’un western dont j’avais laissé le scénario de côté. Je l’ai repris en l’adaptant à ce que je suis aujourd’hui. Beaucoup plus baroque, Mon regard est celui d’un animal  qui regarde une espèce qu’il ne connaît pas». Tout cela va-t-il avoir un « effet Titane » sur le jury ?

Soul Of A Beast, du Suisse Lorenz Merz

On reste du côté des bêtes avec Lorenz Merz, seul Helvète en concours. Il opère un retour à Locarno avec Soul Of A Beast après son  premier film Cherry Pie en 2013. Dans la chaleur de l’été, on suit Gabriel (Pablo Caprez), un père adolescent qui tombe amoureux de Corey (Ella Rumpf) la petite amie de son meilleur ami.  Entre la volonté de prendre soin de son fils et son désir de suivre Corey au Guatemala, il nous entraîne dans un trip hallucinatoire (une dose de mescaline n’y est pas étrangère) à travers Zurich et son zoo.

Créant un univers à l’aide d’effets spéciaux, assez captivant dans sa forme et sous influence japonaise dans son récit, le réalisateur livre une œuvre personnelle, physique, où il faut rentrer sans intellectualiser les choses ou se poser trop de questions. Bref, se laisser aller à la magie du cinéma.

Lien permanent Catégories : La griffe du léopard

Les commentaires sont fermés.