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  • Cinéma: "Only Lovers Left Alive", des vampires selon Jarmush

    Only-lovers-left-alive[1].jpgDepuis quelques années, les vampires sont à la mode. Mais le plus surprenant était quand même de voir Jim Jarmush y succomber avec Only lovers Left Alive, sélectionné en mai dernier en compétition à Cannes. Explication donnée en plaisantant par le réalisateur lui-même à l’époque en conférence de presse: "On pensait qu’on pouvait se faire beaucoup d’argent avec ce genre de film…"

    Certes, mais cela reste à prouver en l’occurrence. L’histoire d’amour entre ses deux protagonistes principaux, Tilda Swinton et Tom Hiddleston n’ayant rien à voir avec celle des héros de la saga Twilight, elle ne devrait pas trop attirer les fans de Kristen Stewart et Robert Pattinson.

    Sur un scénario inspiré du dernier livre de Mark Twain La vie privée d’Adam et Eve, Jarmush met en scène deux amants, archétypes de marginaux. Adam, musicien underground déprimé retrouve la nuit entre Tanger et Detroit, villes désolées chères au réalisateur, Eve, sa mystérieuse et énergique amoureuse.

    Tous deux sont bohêmes, intellos, sophistiqués, un peu snobs, toujours mus par leur instinct animal de vampires. Mais ils sont en danger. Pour survivre, ils doivent boire du sang humain, avec le risque de contamination que cela comporte aujourd’hui. Par ailleurs leur idylle séculaire, sinon millénaire, est perturbée par l’arrivée de la petite soeur d’Eve (Mia Wasikowska), personnage aussi extravagant qu’incontrôlable.

    Excentrique, amusant, esthétisant, raffiné, Only Lovers Left Alive fait un peu penser aux Prédateurs de Tony Scott. Portant toutefois indéniablement la marque de son créateur, le film se réfère à l’histoire de l’humanité,

    Comme le précise Jim Jarmush: "Adam et Eve sont des métaphores de l’état actuel de la vie humaine. Ils sont fragiles, menacés par les forces de la nature et le comportement irréfléchi de vision à long terme de ceux qui sont au pouvoir. Dès lors, peuvent-ils continuer à exister dans ce monde qui s’effondre autour d’eux ? ".

    Si les vampires peuvent rapporter gros, Jim Jarmush a eu du mal à en convaincre les financiers. L'opus a finalement pu se faire grâce à des producteurs français et allemands, ainsi qu’au soutien indéfectible de Tilda Swinton, depuis le moment où elle a reçu le scénario il y a sept ans.

    Principalement parce qu’elle aime Jim Jarmush, nous confiait la délicieuse comédienne britannique rencontrée en mai dernier sur la Croisette. Ajoutant qu’elle avait toujours voulu jouer un vampire. "Nous sommes tous fascinés par eux en raison de leur immortalité et parce que nous sommes terrorisés par  notre mort. Dans le film j’ai aussi aimé mon invisibilité, ma façon de me glisser dans les rues et le gros travail que requiert une vie aussi longue…»

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 19 février.

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  • Sotchi: Cologna et Fourcade lancent un méga concours de cocoricos!

    images[3].jpgHier le grand spécialiste du biathlon Martin Fourcade raflait sa deuxième médaille d’or dans la discipline, envoyant ses compatriotes au septième ciel. Un nirvana se concrétisant par des ululements frénétiques, à côté desquels des concerts de sirènes ressemblent aux vagissements d’un nouveau-né.

    Du coup, les Jeux s’étaient quasiment arrêtés pour les commentateurs de France Télévisions. Côté images on pouvait se brosser pour voir autre chose dans la foulée de cette extraordinaire performance. Mieux, à dix jours de la fin des joutes de Sotchi, le natif des Pyrénées-Orientales en devenait déjà le roi.

    Seul Tricolore à réaliser cet exploit depuis Jean-Claude, triple breloqué au sommet à Grenoble en 1968, il se voyait comparé au mythique skieur, dont on nous a du coup bassinés non seulement avec ses prouesses passées, mais avec sa carrière de business man. Je ne sais pas si vous voyez l’intérêt en l’occurrence.

    Bref, on a eu chaud. Mais heureusement Super Dario (photo) est passé par là illico presto, profitant du 15 km pour rivaliser avec Fourcade et doubler lui aussi la mise. Un bémol, dans la mesure où ses principaux rivaux n’étaient pas là. Mais on le sait, les absents ont toujours tort. En tout cas, cela n’a pas empêché des glapissements d’enfer à la RTS. Côté cocoricos, c’était à qui l’emporterait entre les Hexagonaux et les Helvètes. 

    1727302540_B972018752Z.1_20140214151501_000_GT11US19O.2-0[1].jpgAvantage aux Helvètes. D’autant que Cologna, désormais triple champion olympique, servait de hors-d’œuvre de luxe. Les commentateurs ont en effet eu une nouvelle occasion de se péter les cordes vocales avec la deuxième médaille d’or de la journée, décrochée par l’autre Grison Sandro Viletta en super-combiné.

    Une performance inattendue qui a semé la désolation chez nos chers voisins, sûrs depuis le début de la matinée qu’elle allait revenir, de droit d’ailleurs selon eux, au très méritant Alexis Pinturault.

    Il fallait les entendre avant l'épreuve. Rien ne pouvait arrêter leur poulain. Son important retard de 2’’44 à l’issue de la descente ne parvenait pas à ébranler leurs certitudes. L’intéressé lui-même clamait avec arrogance qu’il avait remonté pire que ça. En d’autres termes, c'était dans la poche. Hélas, notre fanfaron ne terminait pas sa manche de slalom… Le ski alpin français est maudit! se lamentait Gérard Holtz.

    Bon, ne vendons pas pour autant la peau de l’ours. Martin Fourcade conserve trois chances de prétendre au trône de Russie. A Dario, qui n’a pas dit son dernier mot non plus dans son domaine, de l'en empêcher. Ainsi qu'à quelques autres évidemment. On est aux JO, pas dans un championnat franco-suisse! Comme disait Messala tombé de son char à Ben-Hur: la course n’est pas finie.

    P.S.- Pour achever de faire chavirer nos experts de bonheur, ne voilà-t-il pas que la biathlonienne Selina Gasparin, encore une Grisonne, se mêlait contre toute attente ou presque de de grappiller de l'argent au 15 km individuel. A concevoir quelque mauvaise humeur face à la défaite de nos hockeyeurs contre les Suédois. Et je ne vous parle pas de la piteuse élimination des curleurs! 
     
     


     

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  • Cinéma: "La Belle et la Bête", avec Léa Seydoux et Vincent Cassel

    la-belle-et-la-bete-lea-seydoux-vincent-casel[1].jpgConnue dans le monde entier, l’histoire née en 1740 sous la plume de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, reprise en conte 17 ans plus tard par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, a donné lieu à quelque 25 adaptations théâtrales, littéraires, musicales, chorégraphiques et télévisuelles.

    Au cinéma, on en compte neuf, dont la plus célèbre est celle de Cocteau en 1946, avec Jean Marais dans le rôle de la Bête. Le Mexicain Guillermo del Toro en prépare une dixième avec Emma Watson dans celui de la Belle.

    Mais revenons à la dernière, fidèle à l’écrit original à quelques libertés près et signée Christophe Gans, grand amateur de fantastique. Ses navires coulés, un vieux marchand est contraint de s’exiler à la campagne en compagnie de ses six enfants, trois garçons et trois filles. Il est particulièrement proche de la cadette, Belle, douce, gaie et modeste, contrairement à ses deux sœurs, des chipies n’aimant que l’argent et le luxe.

    Le père ramenant à Belle une rose d’un de ses voyages, il est condamné à mort pour l’avoir cueillie dans le domaine magique d’un redoutable monstre à tête de lion. La jeune fille se sacrifie pour le sauver et se rend au château au péril de sa vie.

    Mais la Bête, autrefois un beau prince puni par une fée pour sa vilenie, l’épargne. Et la jeune fille découvre, au-delà de sa laideur, un être humain d’une rare générosité qui attend l’amour d’une femme pour être libéré de sa vilaine enveloppe. Une façon d’apprendre aux enfants à reconnaître la beauté intérieure derrière la disgrâce extérieure.

    Pour incarner ses deux héros, Christophe Gans a choisi Léa Seydoux, en lice rappelons-le pour le César de la meilleure actrice dans La Vie d’Adèle et Vincent Cassel. Entre blondeur sensuelle et monstruosité léonine de synthèse, ils se montrent relativement convaincants, leur relation manquant de magnétisme, de romantisme et de passion.

    Des réserves aussi côté réalisation, très ambitieuse, où l’auteur cherche à nous bluffer avec sa féérie numérique et son foisonnement d’effets spéciaux. Du coup le spectaculaire l’emporte sur le merveilleux, la magie, l’émotion. L’opus manque également de poésie, bien que le cinéaste se revendique du maître japonais Hayao Miyazaki.

    Film à l’affiche dans les salles romande des mercredi 12 février. 


     

     

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