Rockeur trentenaire adulescent au look un rien crade, Maxime quitte Paris et retourne vivre chez son père à Tonnerre dans l’Yonne pour mieux travailler sa musique. Comme il a sorti un album salué par la critique, il fait figure de star dans le coin, raison pour laquelle il est interviewé par une jolie journaliste stagiaire du quotidien local. Elle est jeune, elle s’appelle Mélodie, il la drague et en tombe amoureux.
Apparemment c’est réciproque. Pourtant Mélodie a du mal à vraiment assumer la relation, refusant par exemple d’embrasser Maxime en public. Insensiblement, les choses changent. Il y a la question insidieuse de la différence d’âge, la présence d’un ex-petit ami jaloux… Et puis Mélodie s’absente. Maxime, sans nouvelle, sans réponse à ses SMS, est soudain en proie à une furie qu’on était loin d’imaginer chez ce garçon tendre, du genre loser et un peu mou. Obsessionnel, il commence à harceler Mélodie...
Intense, lorgnant l’intrigue policière, plein de sensibilité, de romantisme, de poésie et de folie, Tonnerre est le premier long métrage de Guillaume Brac. Un essai particulièrement bien transformé où le réalisateur évoque, dans une ville de province faussement paisible, la liaison dangereuse entre Maxime et Mélodie, tout en se penchant sur les rapports tendus entre Maxime et son père.
Une réussite qui tient à la justesse de la mise en scène et des dialogues ainsi qu’à la performance des comédiens. A commencer par Vincent Macaigne, excellent dans le rôle de Maxime. Solène Rigot (Mélodie) se montre à la hauteur. Sans oublier évidemment Bernard Menez, parfait en père amateur de vélo et de femmes, à la fois distant et complice.
Mea culpa, un polar inefficace et indigeste
Vincent Lindon rêvait de jouer un flic. C’est fait. Sauf que le rêve se transforme en cauchemar pour… le spectateur. L’image est facile mais le terme à peine exagéré face au dernier film de Fred Cavayé, un polar calamiteux où on retrouve aussi Gilles Lellouche. Pourtant, si on en croit les déclarations de Vincent Lindon, il est allergique aux mauvais scénarios…
A l'évidence, il n’a pas lu bien attentivement celui de Mea culpa. Deux potes policiers, Simon et Franck, fêtent la fin d’une mission lorsque les choses tournent au drame. Simon qui conduisait sous l’influence de l’alcool percute une voiture. L’accident fait deux victimes dont un enfant. Simon perd tout, sa femme son boulot. Six ans plus tard le duo se reforme à l’occasion d’une corrida où le fils de Simon, témoin d’un règlement de comptes entre mafieux, est menacé de mort.
Au final un semblant de film d’action bourré de clichés, d'invraisemblances, d'assommantes courses poursuites et de personnages caricaturaux qui flinguent tous azimuts. Bref, inefficace et indigeste.
Films à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 5 février.