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  • Cinéma: "Her", passion insolite entre un homme et une machine

    k-bigpic-e1376010501535[1].jpgNous sommes à Los Angeles, dans un futur proche. Theodore Twombly est un homme secret, tourmenté, au caractère complexe. Anéanti par une douloureuse rupture, il reste hanté par les images de son bonheur perdu. Noyant son chagrin dans l’informatique de pointe, il décide d’acheter un programme ultramoderne s’adaptant à la personnalité de chaque utilisateur. 
     
    Il fait ainsi la connaissance de Samantha, une voix ensorcelante, sexy et sensuelle de machine, qui réveille ses sentiments par son humour, sa compréhension, sa tolérance et son intelligence. Petit à petit leur désir commun croît, ils tombent amoureux et vivent une passion pour le moins insolite.
     
    Cette love story inédite entre un humain et un système d’exploitation n’est pas loin d’être déjà labellisée culte par de nombreux critiques sous le charme. Elle est en gros décrite comme un  chef d’œuvre exaltant, bouleversant, fascinant de beauté, d’intelligence, de sensibilité, de grâce d’humour et de poésie.
     
    Ce fol enthousiasme est exagéré. Mais il est certain que le réalisateur Spike Jonze, notamment auteur de Dans la peau de John Malkovich, livre dans cette fable mélancolique entre fantastique et romantisme, une analyse plutôt fine des rapports amoureux dans un univers de science-fiction pas si éloigné du nôtre. 

    Solitude et absence de communication

    Le plus intéressant et pertinent est toutefois ce qu’il dit de l'extrême solitude, d’une absence de communication entre les êtres, culminant dans des scènes visuellement révélatrices de gens se croisant sans se voir, également épris de leur smartphone ou autre appareil plus sophistiqué, ce qu’il laisse entrevoir de la peur du futur, voire du fantasme masculin de la femme idéale. Le tout induit par l’avancée de nouvelles technologies. 
     
    Pourtant, passé le début intrigant et très prometteur d’une option amoureuse virtuelle, la romance originale dont le réalisateur prétend revisiter les vieux codes, se traduit finalement par une bluette banale, conventionnelle et longuette.
     
    Elle déçoit par son contenu fade et superficiel, où le seul élément un rien extravagant consiste dans la découverte de Théodore effondré, apprenant que sa chère Samantha parle simultanément avec des milliers de gens et entretient les mêmes relations "charnelles" avec des centaines d’autres. Il en ressort que le partage est insupportable et qu’il est aussi tragique d’être plaqué par un système d’exploitation que par une vraie personne. De quoi retomber sur terre. 
     
     
    On salue en revanche l’interprétation décoiffante de Joaquin Phoenix envoûté par une simple oreillette (photo). Il joue remarquablement sa partition sans partenaire, la voix de Scarlett Johansson ayant été  rajoutée en post-production. La comédienne se montrant largement à la hauteur, tous deux finissent par emporter le morceau.

     
    Film à l’affiche dans les salles romandes dès mercredi 26 mars.

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  • Miami: Wawrinka recommence à montrer ses limites...

    stanislas-wawrinka-a-ecarte-edouard-roger-vasselin_1852089_528x397[1].jpgEn étant optimiste, on aurait pu imaginer que la déconfiture de Wawrinka en huitièmes de finale à Indian Wells n’était qu’un accident de parcours sans importance.

    Hélas, il ne s'agissait que du début du commencement de la chute du Vaudois, qui s’est poursuivie au même stade au Masters de Miami. Seule consolation, surtout pour son grand fan Serge, comme Stan ne jouait pas en Floride l’an dernier, il a tout de même engrangé quelques précieux points. 

    Emprunté depuis le début du tournoi, il est à nouveau apparu aussi mal à l’aise que dans le désert californien lors de son match contre l’Ukrainien Dolgopolov, un joueur non seulement si fantasque qu’il peut en devenir très dangereux, mais de surcroît dans une forme olympique. Il n’a pas eu de peine à le prouver face à Ironstan, dont le moins qu’on puisse remarquer c’est qu’il a pour l’instant du mou dans les rivets! Un poil inquiétant en prévision de la Coupe Davis la semaine prochaine.

    Pour résumer, le nouveau numéro un helvétique qui semble montrer à nouveau ses limites après une période d’euphorie qui ne lui a rien valu de bon, ne va pas tarder à redevenir numéro 2, si de son côté Federer continue à se révéler aussi impérial.

    Particulièrement contre Gasquet que le Bâlois a facilement atomisé en 49 minutes. C’est d’autant plus surprenant que le Français était censé représenter le premier vrai défi du tournoi pour Sa Grâce, même si elle s’était fait un poil peur dans la seconde manche de son premier match contre le géant Karlovic.

    1206896-25204153-640-360[1].jpgIl y a plus dérangeant pour nos chers voisins. Car si le malheureux Richard fut balloté tel un fétu par le maestro helvétique, Jo-Wilfried Tsonga n’a pas davantage existé face à Murray, qui paraît avoir drôlement repris du poil de la belette pour mettre ko le boxeur des courts.

    Moralité, pas un seul des petits hommes bleus pourtant débarqués à onze n’est parvenu à atteindre les quarts de finale. Moche, quand je pense que les spécialistes tricolores ne cessent de nous vanter l’incroyable densité de la raquette hexagonale. Enfin, on se console comme on peut…

    P.S.- A peine avais-je encensé Rodgeur sans la moindre ironie ou arrière-pensée, une fois n'est pas coutume, que le Bâlois a réussi à se planter misérablement face à Kei Nishikori au tour suivant. La vergogne après avoir mené un set à zéro et 4-3 service à suivre dans le second. Tout ça pour ne pas rencontrer Djokovic en demi-finale. Eh oui, à chacun son Wawrinka...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Cinéma: "Aimer, boire et chanter", ultime fantaisie de l'artisan Alain Resnais

    Cinema_pics_809[1].jpgPour la troisième fois après Smoking/no Smoking et Cœurs, Alain Renais adapte une pièce du dramaturge Alan Ayckbourn,  Aimer, boire et chanter. Un film au parfum délicieusement british. En principe cela n’a rien d’étonnant vu qu’il se déroule de surcroît dans la campagne du Yorkshire, mais encore fallait-il en imprégner la pellicule.  

    Cette comédie s’articule autour d’un homme, l’énigmatique George Riley, n’ayant plus que quelques mois à vivre. Ce qui bouscule le quotidien de trois couples amis. Bien qu’absent de l’image, il monopolise les conversations entre les six personnages dans cette nouvelle réflexion sur la mort que propose le cinéaste, faisant étrangement écho à son propre décès survenu récemment, à l’âge de 91 ans. 

    Titre épicurien, Aimer, boire et chanter sonne en outre comme un leurre, plus particulièrement  dans sa première proposition, étant donné que les hypocrites protagonistes ne cessent de se trahir. Plus particulièrement les trois femmes, Tamara, Monica et Kathryn (Caroline Silhol, Sandrine Kiberlain, Sabine Azéma, photo) sur qui le mystérieux George exerce une redoutable séduction, promettant à chacune de l’emmener en vacances à Tenerife. Une invitation provocante, source de situations jubilatoires.  

    Dans des décors extérieurs tape-à-l'oeil et kitsch, formés de panneaux verticaux de couleurs différentes combinés avec des dessins de Blutch, Alain Resnais installe un de ces dispositifs scéniques qu'il affectionne, détournant une dernière fois sans complexe les codes pour abolir, beaucoup plus joyeusement que dans Vous n’avez encore rien vu, la frontière entre cinéma et théâtre.

    L’artisan du septième art livre ainsi un opus inventif, bizarroïde, audacieux, qui lui a valu, lors de la Berlinale en février, le Prix Alfred Bauer récompensant l’ouverture vers de nouvelles perspectives dans l’art cinématographique. Il assume pleinement une distance ludique jusque dans la tombe alors qu’on lui reproche étonnamment le contraire.

    A l’évidence Alain Resnais s’amuse dans ce vaudeville plein d’humour et d’autodérision, d’émotion aussi, aux dialogues drôles, révélateurs, incisifs, caustiques, sinon parfois cruels. De quoi se délecter pour ses acteurs fétiches ou fidèles, de sa compagne Sabine Azéma évidemment à André Dussolier, en passant par Sandrine Kiberlain ou Hippolyte Girardot.


    Film à l’affiche en Suisse romande dès mercredi 26 mars.


     

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