Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Cinéma: avec "Apprenti gigolo", John Turturro mise sur les inimitables bavardages de Woody Allen

    19421449.jpg-cx_160_213_x-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgVoir Woody Allen jouer chez les autres est peu commun. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il en profite pour mettre son grain de sel. Comme dans Apprenti gigolo où John Turturro, l’acteur fétiche des frères Coen se retrouve aussi devant et derrière la caméra. En l’occurrence, il incarne Fioravante, un fleuriste dans la dèche qui demande à Murray (Allen) son ami libraire tout aussi fauché que lui, de devenir son mac.

    Et nos deux copains de se lancer dans le business sans en maîtriser les codes. Mais cela n’empêche pas Fioravante de séduire des dames très différentes, non par son physique mais par sa gentillesse, sa sensibilité, son comportement délicat, attentionné.

    On retrouve ainsi parmi ses clientes la belle Sharon Stone en dermatologue en quête d’amour, Sofia Vergara en plantureuse extravertie, ou Vanessa Paradis en veuve hassidique plus qu’improbable, mais pour la première fois dans un film américain.

    Atmosphère jazzy pour cette modeste comédie se voulant touchante, qui surfe sur l’humour juif new-yorkais et mise sur les inimitables bavardages de Woody Allen pour enlever le morceau. Certes l’idée est plutôt sympathique, mais le film souffre d’un scénario limité et d’un singulier manque de rythme. Du coup l’hommage de l’élève Turturro au maestro peine à convaincre.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 avril  

     

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Cinéma: un "Barbecue" indigeste avec Lambert Wilson déguisé en beauf!

    images[4].jpgDécidément, on ne sort pas des comédies de potes franchouillardes. Mais on ne pensait pas y rencontrer l’élégant et raffiné Lambert Wilson. Le voici pourtant en tête d’affiche dans Barbecue, un titre aussi beauf que le contenu du film signé Eric Lavaine, déjà auteur de navets genre Bienvenue à bord ou Poltergay.

    L'acteur y tient le rôle d’Antoine. Un homme qui, outre courber l’échine, se montrer attentif envers sa famille et ses amis, s’est efforcé de vivre sainement toute son existence. Mais à 50 ans, il est terrassé par un infarctus lors d’une course à pied.

    Sorti de l’hôpital il décide, face à la cruauté du sort, de changer radicalement de régime, privilégiant désormais la bonne bouffe, le bon vin, la clope et les vacances avec ses copains de trente ans à qui, au risque de déplaire, il n’hésite plus à dire leurs quatre vérités.

    L’essentiel de Barbecue se déroule donc dans une superbe maison avec piscine au cœur des Cévennes. Se retrouve, autour du séduisant quinqua, un groupe disparate formé de sa femme, simple pièce rapportée, de deux divorcés en pétard, d’un cabochard chiantissime, d’une blonde à une neurone, d’un psycho-rigide au  bord de la faillite et d’un gentil garçon genre boulet proche du crétinisme.

    Dans la peau de ces individus avec qui on ne passerait pas cinq minutes, l’inévitable Franck Dubosc, l’agaçante Florence Foresti, l'exaspérant Guillaume de Tonquédec. Sans oublier Lionel Abelanski, Jérôme Commandeur, ou encore Sophie Duez. Ne reste plus au réalisateur qu’à tirer les grosses ficelles pour livrer une comédie indigeste et caricaturale, aux dialogues paresseux et aux règlements de comptes poussifs.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 avril.
     

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Cinéma: "Pas son genre", une irrésistible romance sur fond de fossé culturel

    356306.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx[1].jpgPour Clément, élégant romancier et prof de philo, il n’y a que Paris au monde. La province, même proche, c’est la brousse. Aussi apprend-il avec consternation son affectation pour un an à Arras, où il pense s’ennuyer comme un rat mort. Et puis il rencontre par hasard Jennifer, une ravissante coiffeuse faite au moule. 

    Aussi prétentieux que charmeur, un peu lâche avec ses conquêtes, Clément répugne à s’engager, tandis que la pétillante, souriante et vibrante Jennifer est prête à tomber amoureuse. Ils entament alors une relation improbable en raison de leurs centres d’intérêts diamétralement opposés. Kant et Proust pour ce fils d'intellos bobos un rien inapte au bonheur, Anna Gavalda, magazines people, comédies romantiques et soirées karaoke en compagnie de deux copines pour cette mère célibataire, issue d’un milieu modeste.

    Avec ce film, adapté d’un livre de Philippe Vilain, Lucas Belvaux signe une histoire d’amour  apparemment asymétrique en forme d’originale romance psycho-socio-réaliste sur ces êtres incompatibles, aux antipodes l’un de l’autre. Evitant les pièges du genre, il joue subtilement avec les clichés. Rappelant évidemment La dentellière, le gros succès de Claude Goretta, Pas son genre est un petit bijou à l'éclat rehaussé par la remarquable prestation d’Emilie Dequenne et de Loïc Corbery, sociétaire de la Comédie-Française. De passage à Genève, le réalisateur belge nous en dit plus.

    belvaux[1].jpg-Vous nous proposez là un premier film sentimental assez atypique dans votre parcours.

    -C’est vrai, mais je sortais de trois films très noirs, lourds et j’ai été attiré par le sujet en entendant une journaliste parler à la radio du roman de Philippe Vilain. J’y suis resté à la fois fidèle tout en me montrant fifférent. L’auteur racontait l’histoire du point de vue de l’homme et j’ai voulu remettre la femme à égalité, pour que le spectateur ne la voie pas uniquement à travers ses yeux à lui.

    -Ce qu’il y a d’intéressant, c’est qu’il ne s’agit pas d’un ménage à trois ou d’un adultère, comme dans pratiquement chaque opus du genre. Ils sont tous les deux libres

    -Oui, pour moi c’était primordial. Il n’y a pas non plus le poids de la religion. En principe rien ne vient contrecarrer leur amour à part la barrière culturelle. 

    -Ce fossé passe notamment par la littérature. Chacun a envie que l’autre s’intéresse à ce qui le passionne. 

    -Cela arrive. Ils viennent en quelque sorte se nourrir mutuellement, mais sans essayer de se changer.

    -Finalement, le plus philosophe des deux n’est peut-être pas celui qu’on croit.

    -Peut-être. Encore que Jennifer n’en soit pas une à proprement parler. Elle a une éthique. Elle construit sa vie et s’y tient. Elle transforme son univers, refuse de se laisser aller, colore le gris, rend son cops plus attirant. Elle doit se battre pour tout mais ne se plaint pas. Elle est digne.

     -De qui vous sentez-vous le plus proche ?

    -Des deux. Je viens de son monde à elle et je vis dans son monde à lui. J’aime ce qu’il lit, mais je ne comprends rien à la philo..
     
     -Vous avez fait appel à de formidables acteurs. A commencer par Emilie Dequenne, qui se révèle de surcroît excellente chanteuse dans les scènes de karaoke.

    -Je  la trouve encore mieux que ce que je  pouvais espérer, voire imaginer. Je me demande pourquoi elle ne tourne pas davantage. Emilie fonctionne comme un phénix. Elle se consume à chaque rôle, disparaît pour créer un personnage puis réapparaît différente.

    -C’est bien à cela qu’on reconnaît les grands acteurs. 

    -Effectivement. Les grands le sont à la fois dans le jeu et dans le don. Le jeu c’est ce qu’ils maîtrisent, le don, c’est ce qui leur échappe, la générosité, la confiance qu’ils ont dans le réalisateur.
     
    -Deux mots sur Loïc Corbery qui a désormais rejoint la famille du cinéma?
     
    -Je l’ai déniché  lors d’un casting.  Il correspond parfaitement à ce que je cherchais. Un beau gosse qui n’a pas besoin de séduire. Et qui peut lire des textes de Beaudelaire ou Giono de façon naturelle pour être crédible dans son rôle de prof. Mais ce n’est pas très étonnant pour un  acteur de théâtre aussi doué. Pendant qu’on tournait, il jouait Don Juan. Ce qu’il est absolument à mon avis.

    A noter que Loïc Corbery incarne actuellement un Alceste déprimé et bougon dans "Le Misanthrope" de Molière, mis en scène par Clément Hervieu-Léger- Comédie-Française, salle Richelieu, Jusqu’au 20 juillet.

    Film à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 30 avril.

     

     

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine