Vieux berger veuf élevant seul ses moutons dans la Belle Province, Gaby résiste tant bien que mal à la crise économique qui pousse peu à peu les paysans du coin à vendre leurs propriétés aux enchères. Mais en dehors de sa ferme, sa raison de vivre, il aime infiniment ses deux filles, parties vivre à Montréal.
Du coup, elles ne viennent pas le voir autant qu’il le souhaiterait. La cadette est artiste tandis que l'aînée, mère de famille sur le point de divorcer est empêtrée dans des problèmes financiers.
Lorsqu’elle est menacée de perdre sa maison, elle demande à son père de l’aider. Sans hésiter Gaby à se décide de se défaire de tous ses biens, de l’habitation au troupeau, et de quitter ses grands espaces pour aller vivre dans un petit appartement en ville.
Inspiré d’un classique de la littérature française, Le père Goriot de Balzac, ce mélodrame rural tirant vers le western à la John Ford, séduit par la beauté de sa photo, la simplicité de son récit et la volonté de l’auteur Sébastien Pilote de ne pas céder au pathos et au misérabilisme. Au point d'ailleurs d'en être parfois un peu sec.
Traitant de la générosité, de l’abnégation de l’amour paternel total sur fond de tradition et de transmission, tout en surfant sur le réalisme social en évoquant la fin d’une époque, le film est porté de bout en bout par le comédien Gabriel Arcand (Photo avec Sophie Desmarais).
Il se montre particulièrement convaincant en patriarche taciturne et introverti, se sacrifiant pour son enfant sans état d’âme. Il est entouré d’acteurs secondaires, dont le volubile Gilles Renaud, qui contribuent par leur naturel à la réussite de ce Démantèlement. On lui reprochera tout de même une certaine lenteur et quelques inutiles longueurs.
Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 16 avril.