Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 5

  • Cinéma: "Week-ends", une comédie qui doit tout à ses comédiens

    htfile-jpg-53076873b2b80[1].jpgIls s’étaient rencontrés dans les années 80. Christine et Jean. Sylvette et Ulrich, deux couples devenus inséparables qu’on retrouve aujourd’hui propriétaires de deux maisons de vacances qui se font face, au bord de la mer, achetées il y a vingt ans. Jusqu’ici  ls y passaient tous les week-ends, s’invitant à tour de rôle pour l’apéro ou le dîner. 
     
    Et puis un jour c’est le drame. Jean quitte Christine pour une femme plus jeune. Tout se détraque, elle reste en miettes, ravagée. Dans l’impossibilité de recoller les morceaux, ils finissent par se haïr. Le départ de Jean laisse des traces chez Sylvette et Ulrich qui s’interrogent eux aussi sur leur union lentement minée par la routine, les rancoeurs, les non-dits. 

    Avec cette chronique d’un quotidien sur le temps qui passe, banal mais parlant à beaucoup, la réalisatrice Anne Villacèque observe avec une certaine finesse l’inévitable usure des sentiments, du désir, le désespoir provoqué par l’abandon d’un compagnon de longue date, la solitude qui s’ensuit.

    Le tout se déroule dans une atmosphère assez singulière, sinon anxiogène parfois. Comme cette altercation dans un parking entre Christine et une automobiliste furieuse de s’être fait piquer sa place, élément déclencheur du week-end pourri. Certains voient dans l’opus du Mike Leigh louchant du côté de Bergman, d’autres y relèvent une touche de Truffaut. Il faut quand même pas mal d’imagination pour s‘en convaincre.

    A relever en revanche sans modération la prestation des comédiens. Très bons, Karin Viard, Noémie Lvosky (photo), Jacques Gamblin et Ulrich Tutur sont l’atout principal de cette comédie qui se veut grinçante et sarcastique, mais qui a du mal à décoller vraiment. Principalement en raison d’un scénario sans grande ambition, même s’il réserve quelques surprises.

    Film à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 mars.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Cinéma: "Dans l'ombre de Mary", avec Emma Thompson et Tom Hanks

    saving-mr-banks-movie-review[1].jpgS’emparant d’une histoire vraie et méconnue, le réalisateur John Lee Hancock nous invite à découvrir la genèse de Mary Poppins. Il raconte ainsi le combat acharné mené par Walt Disney pour persuader Pamela Lyndon Travers, la créatrice de la nurse légendaire aux pouvoirs magiques, de le laisser adapter au cinéma son célébrissime roman paru en 1934.

    Il s‘agissait d’une promesse faite à ses filles qu’il a mis vingt ans à tenir. En effet, la dame repousse une première offre dans les années quarante. La vente de ses livres se raréfiant, mettant du coup ses finances à mal, elle accepte avec réticence une deuxième proposition et décide de rencontrer le père de Mickey à Los Angeles en 1961. Pour voir ce qu’il a dans le ventre.
     
    Deux semaines plus tard commence alors le processus de création de l’un des films les plus cultes du septième art. Mais l’affaire est loin d’être dans la poche. La modeste P.L Travers, agacée par les fastes du lieu et pressentant une version édulcorée de son oeuvre, n’a aucune intention de livrer son héroïne adorée à l’infernale machine hollywoodienne, sans mettre son grain de sel.
     
    C’est évidemment la forte personnalité de cette femme intraitable qui fait l’intérêt de Dans l'ombre de Mary (Saving Mr Banks). British jusqu’au bout des ongles, elle a pourtant vu le jour en Australie en1899 dans une famille d’origine irlandaise et ne rejoint Londres qu’en 1924. Par ailleurs Travers, le prénom de son père, est un pseudo. En réalité, elle est née Helen Lyndon Goff. Elle utilisait en outre les initiales P.L. pour semer la confusion sur son identité sexuelle, une pratique courante à l’époque.
     
    Têtue, revêche et irascible

    Et surtout Mrs Travers est une vieille fille têtue, psychorigide, irascible, asociable, qui s’est ingéniée à saper l’enthousiasme et le moral de tout le monde sur le plateau. Non seulement elle déteste les familiarités, refuse qu’on l’appelle par son prénom, mais elle hait les comédies musicales, les dessins animés et ne supporte pas le rouge. Elle n’a de sympathie que pour le chauffeur qui la véhicule de son hôtel au studio.
     
    Inutile de préciser que le grand Walt, craignant de voir le projet lui échapper, a dû donner le meilleur de lui-même, déployer des trésors d’imagination, de séduction, faire preuve de diplomatie, de psychologie, user d'une folle énergie, sinon de manipulation pour venir à bout des aversions de ce dragon femelle. Philosophe, il finit toutefois par subir ses foudres avec bonhomie après avoir percé le secret de son intransigeance. Prétexte à une profusion de flash-back appuyés sur l’ enfance douloureuse de P.L. Travers.
     
    Un peu trop jeune et pimpante pour le rôle de l’Anglaise revêche, Emma Thompson livre cependant une interprétation plutôt convaincante. Lisse, pourvu d’une moustache et lesté de quelques kilos supplémentaires, Tom Hanks se glisse avec moins d’aisance dans la peau de Walt Disney.

    Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 5 mars.

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine
  • Federer nous rejoue l'émir de Dubaï: un petit tournoi qui en dit long...

    1193611-24947884-640-480[1].jpgDe Djokovic à Tsonga en passant par Del Potro, Berdych et Federer, Dubaï réunissait cinq des neuf meilleurs joueurs du monde. Reste que des internautes très agacés trouvent débile qu’on célèbre la victoire du Bâlois dans l’émirat comme s’il avait gagné un Masters. 

    Ce n’est pas entièrement faux, je le concède, bien qu'un  petit tournoi puisse en dire long. En outre, je ne vous cache pas que ce sont en majorité des fans du vampire serbe qui prennent ombrage de la chose. 

    Mais à les entendre hurler inlassablement Nole, Nole, Nole en agitant frénétiquement leurs drapeaux, je ne vous raconte pas si cette épreuve de campagne aurait bien valu un Grand Chelem pour eux, au cas où leur idole avait terrassé l’Helvète au lieu de l’inverse, pour atomiser ensuite le Tchèque en finale... 

    Mauvais perdants, cela ne les empêche pourtant pas d’ironiser sur le succès banal du maestro porté aux nues. Par les mêmes, soit dit en passant, qui l’avaient jugé quasiment perdu pour la cause l’an dernier, en raison de son grand âge ne lui permettant plus désormais de damer le pion aux véritables cracks du circuit que sont Djokovic et Nadal. Voire quelques autres

    En résumé, tous les grands spécialistes ou presque estimaient qu’il avait plus ou moins fait son temps et aurait bien du mal à ajouter un chapitre à sa légende. Et puis voilà que l’homme leur fait la nique, remontant en quelque sorte le temps depuis Melbourne. Et après avoir saigné Dracula, affole les statistiques en nous rejouant pour la sixième fois l’émir des sables. 

    Du coup, plus la moindre allusion à l’âge des artères du king, rassis sur son trône par les connaisseurs sous le charme. La seule chose qui importe, c’est son indéniable et immuable talent... Remarquez, ce n’est pas gagné pour Rodgeur. Il lui suffirait de se rater contre un nobody à Indian Wells dans quelques jours, pour que nos inénarrables experts le reconduisent illico aux portes de l’EMS!

    Lien permanent Catégories : Les pieds dans le plat