Après Völker Schlöndorff dans Diplomatie, qui voit le consul suédois Nordling tout tenter, dans la nuit du 24 août 1944, pour empêcher le général Von Scholtitz de détruire Paris, George Clooney s’est lui aussi emparé de la Seconde Guerre mondiale. Avec Monuments Men, dont l’action se déroule également en 1944.
Pour la cinquième fois, Mister Nespresso se retrouve ainsi derrière la caméra. Se basant sur le livre éponyme de Robert M. Edsel et Bret Witter, il retrace la mission authentique d’un commando de sept experts universitaires, historiens, artistes ou architectes, envoyés en plein conflit en Europe par le président Roosevelt.
Sous la conduite de Frank Stokes, ils sont chargés de récupérer, au péril de leur vie, des milliers d’œuvres d’art volées par les nazis et de protéger celles menacées par les bombardements alliés. Ils sont aidés de Claire Simone, une résistante à sa manière. Dirigeant le Musée du jeu de Paume, elle est le témoin direct des actes de l’occupant et tient une liste des tableaux dérobés.
Le film est d’actualité. Il suffit de penser à la découverte de quelque 1400 toiles de maîtres, en février 2012, et de soixante autres très récemment chez l’octogénaire munichois Cornelius Gurlitt, fils d’un marchant d’art au passé trouble sous le IIIe Reich.
Mais surtout cette chasse au trésor aussi insolite que fascinante et méconnue, par des personnages hors du commun, constituait un passionnant sujet dont malheureusement George Clooney n’a pas su tirer profit. Adoptant un ton délibérément léger, oscillant entre la comédie et le film d’aventures le tout assaisonné d’un humour qui ne prend pas trop, le réalisateur passe à côté, livrant une odyssée certes honorable et humaniste, mais à la mise en scène banale et qui manque singulièrement de rythme.
Reste le casting dans ce (trop) long-métrage de potes. Autour de Clooney qui s’est distribué dans le rôle principal de Frank Stokes, on retrouve Matt Damon (photo), Bill Murray, John Goodman et Cate Blanchett, la seule femme du groupe. Sans oublier Jean Dujardin. Qui, comme dans Le loup de Wall Street, n’est pas bon. Mais il disparaît assez rapidement de l’image. Une petite vengeance de George Clooney pour le punir de lui avoir piqué l’Oscar l’année dernière avec The Artist...
Film à l'affiche dans les salles romandes dès mercredi 12 février.