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le blog d'Edmée - Page 85

  • Grand écran: "Novembre" retrace la traque des terroristes après les attentats de Paris. Haletant et efficace

    Ce terrible soir du 13 novembre 2015, une série d’attaques simultanées menées par des commandos djihadistes avaient fait 130 morts et 350 blessés en région parisienne, à l’extérieur du Stade de France, sur les terrasses et au Bataclan. Il s’agit des attentats les plus meurtriers jamais  perpétrés en France. Ils ont été revendiqués par ‘l'Etat islamique.

    Pour Novembre, son nouveau long métrage, Cédric Jimenez. notamment auteur de Bac Nord, s’est entouré de Jean Dujardin, Sandrine Kiberlain, Anaìs Demoustier, Jérémie Renier et Lyna Khoudri. Le film commence à Athènes en janvier 2015 où, en dépit d’une intervention musclée, la cible échappe aux policiers. Il s’agit d’Abdelhamid Abaaoud, commanditaire présumé des attentats.

    Deux mois plus tard, Paris vit l’horreur. L’auteur nous transporte alors au siège de la Sous-direction antiterroriste, où les téléphones se mettent brusquement à sonner tous en même temps. Et c’est parti pour les équipes de Dujardin et Kiberlain sur fond d’allocution dramatique du président François Hollande.

    Il n’est pas pour autant question de reconstituer le drame, dont on ne verra pas les images dévastatrices. Remontant méticuleusement le fil de l’enquête, Cédric Jimenez se concentre sur le travail des flics et leur traque de cinq jours pour retrouver les terroristes en fuite. Jusqu'à l'intervention inespérée d’un témoin-clé, qui va permettre de localiser Abaaoud. 

    Pas de place pour les émotions et les sentiments

    La chasse s’achève lors de l’assaut d’une violence inouïe dans l’appartement de Saint-Denis où se cachent les tueurs. Et cela plusieurs semaines avant l’arrestation en Belgique de Salah Abdelsam, seul survivant des commandos funestes, condamné à la réclusion à perpétuité le 29 juin dernier avec une période de sûreté incompressible. Novembre se conclut également par les mots de Jean Dujardin à ses troupes:  «Pour nos concitoyens, cette enquête est terminée. Pour nous, elle commence».

    Efficace, froidement conduit et interprété, l’œuvre, uniquement axée sur l’action, ne laisse aucune place aux émotions ou aux sentiments chez les policiers, en dépit du stress et de la fatigue. Cédric Jimenez leur rend un bel hommage dans ce thriller aux allures de documentaire.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 octobre. 

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  • Grand écran: "Tori et Lokita", le plaidoyer des frères Dardenne en colère, pour les migrants mineurs

    Avec ce récit de deux enfants venus de l’immigration africaine en Belgique, les frères Dardenne poursuivent dans leur veine sociale engagée, humaniste. En colère, ils livrent un film qu'ils ont voulu sombre, empreint de désespoir, de chagrin., de déchirement.

    Sur le bateau de l’exil, une adolescente (Joely Mbundu) a adopté pour frère un garçon plus jeune (Pablo Schils) considéré comme un enfant sorcier au Bénin et envoyé à l’orphelinat.

    Débarqués en Belgique, Ils se retrouvent en butte à la violence, à la précarité, aux difficultés administratives, au trafic de drogue. Et à la prostitution pour Lokita, sous la coupe d’un odieux restaurateur italien. Désespérant d’obtenir ses papiers, elle est forcée de travailler comme veilleuse de nuit dans une usine de plantation de cannabis.

    Pour survivre et se défendre dans cet univers déshumanisé, véritable jungle où la vie des exclus ne vaut rien, les faux frère et sœur ne peuvent compter que sur les liens indéfectibles qu’ils ont tissés.

    Le Prix du 75è

    On peut reprocher une absence de renouvellement aux deux cinéastes dans Torii et Lokita. Ils ne sont pas vraiment à leur meilleur dans cet opus au style sec, allant certes à l’essentiel, leur marque de fabrique. Il est par ailleurs joué par des non professionnels manquant de naturel, en évoluant dans des dialogues trop écrits. 

    Ce plaidoyer en faveur des migrants mineurs a toutefois valu aux Dardenne le "prix spécial" du 75è Festival de Cannes. en mai dernier. Une récompense qui sonnait comme un lot de consolation, alors qu’ils visaient une troisième Palme d'or. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 5 octobre.

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  • Grand écran: "The Triangle Of Sadness" s'offre les ultra riches et inverse les rapports de classe. Faussement transgressif

    Déjà couronné il y a cinq ans à Cannes avec The Square, le Suédois Ruben Ostlund, à nouveau cousu d’or en mai dernier pour The Triangle Of Sadness (Sans filtre), se déchaîne dans cette comédie en forme de jeu de massacre. Structurée en trois actes, prétendument provocante et grinçante, elle dénonce à nouveau le fossé de plus en plus béant entre les ultra riches et les ultra pauvres. 

    Tout commence dans la foulée de la Fashion Week, avec Carl et Yaya, un sublime couple de mannequins et influenceurs. Ils ne cessent de se disputer pour des histoires d’argent et d’égalité des sexes. En l’occurrence, il s’agit d’une addition salée dans un restaurant cinq étoiles qu’a de nouveau dû payer Carl, alors que Yaya, obsédée par son image et sa carrière,  gagne trois fois plus que lui. 

    Une brochette d'abjects personnages

    Peu après, les amoureux sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Se retrouvent également à bord un oligarque russe qui a fait fortune en vendant de la merde (c’est lui qui l’affirme), un couple de retraités britanniques revendiquant son  statut de marchand de mort avec le sourire et autres abjects personnages du genre. Se vautrant sans complexe dans leur opulence, ils affichent un mépris sans limite à l’égard du personnel.   

    Les choses dérapent quand une grosse tempête s’invite dans le traditionnel dîner de gala du capitaine, marxiste et alcoolique, qui a empoisonné ses hôtes. Le réalisateur outrageusement complaisant et se voulant symbolique d’indécence et d’égoïsme à cracher, laisse alors ses protagonistes nager pendant près d’une demi-heure dans le vomi et le caca. 

    Les rapports de classe s'inversent

    Et puis le paquebot explose. Les survivants échouent alors sur une île déserte, où les rapports de classe s’inversent. Perdant de leur superbe et de leur puissance, les nantis se retrouvent sous la coupe drastique d’une femme de ménage asiatique, prolétaire opprimée qui se révolte. A elle désormais de dicter sa loi... 

    Basique, moralisante en dépit de ses excès, faussement transgressive, la farce est lourde, grotesque, vache et sale, finissant de s’embourber dans cette troisième partie interminable. Dire que Ruben Östlund ne méritait pas sa deuxième Palme d’or est un euphémisme. Nul doute que le jury se sentait obligé de se distinguer, après celle octroyée tout aussi abusivement à Titane l’an dernier. 

    Alors que le film sera à l'affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 27 septembre, on rappellera que l'actrice et mannequin sud-africaine Charlbi Dean, 32 ans, vedette du film aux côtés de Harris Dickinson (photo ci-dessus), est morte soudainement dans un hôpital de New York le 29 août dernier.  

     

     

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