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le blog d'Edmée - Page 82

  • Festival de Cannes: Virginie Efira sous l'emprise de Melvil Poupaud dans "L'amour et les forêts".

    Proposé à Cannes première, « L’amour et les forêts » est l’un des très bons films de la sélection officielle. Signé Valérie Donzelli, il est librement adapté du roman éponyme d’Eric Reinhardt, qui a écrit le scénario avec Audrey Diwan, Lion d’or à Venise pour « L’événement » en 2001, et dont on reconnaît la patte. 

    Le film raconte l’histoire de Blanche (Virginie Efira), une adorable et souriante enseignante. Sortie d’une rupture, elle n’a pas très envie de se lancer dans une nouvelle aventure. Mais, lors d’une fête à Caen, en Normandie, elle rencontre le séduisant Grégoire Lamoureux (Melvil Poupaud) et tombe très vite sous le charme de cet homme, qui la drague avec esprit et humour. C’est réciproque. Leur complicité est même si immédiate qu’ils n’en reviennent pas, ne se quittent plus et s’abandonnent à leur passion, se livrant à de torrides ébats sexuels.

    Le conte de fées vire à l'enfer

    Un vrai conte de fées. Mais bientôt tout bascule et la relation devient toxique, lorsque Grégoire, révélant son côté possessif et maladivement jaloux, se met à isoler Blanche de sa famille, de ses proches, de ses amis. Et, sous un fallacieux prétexte, décide de quitter Caen pour Metz.   

    Désormais, pour Blanche, c’est l’enfer. A l’enfermement succèdent le contrôle permanent de ses activités, les interrogatoires incessants, la violence physique et psychologique.  De plus en plus perdue, Blanche ne comprend pas ce qui lui arrive et se montre incapable de s’en sortir, la honte qu’elle commence à éprouver l’empêchant de se confier. 

    Ce drame intimiste en forme de polar à suspense sous tension extrême est servi par une mise en scène efficace. Valérie Donzelli explore avec une rare justesse les mécanismes de l’emprise et des sentiments ambigus qu’elle provoque, de la manipulation conduisant à un engrenage maléfique dont Grégoire, se confondant constamment en plates excuses, rend Blanche responsable.

    Virginie Efira juste et intense dans le rôle de cette femme prise au piège, Melvil Poupaud aussi fascinant que glaçant en redoutable pervers narcissique forment un duo parfait, contribuant magnifiquement à la réussite de l’œuvre.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 24 mai.     

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  • Festival de Cannes: avec "Killers Of The Flower Moon", Scorsese livre une fresque grandiose

    Super spectacle en forme de chef d’œuvre, Killers of the Flower Moon, qui a fait l’événement sur la Croisette triomphe dans la presse internationale. Et pour cause. Entre western, film noir et enquête policière, Martin Scorsese nous offre une formidable fresque historico-politique. Vertigineuse, épique, crépusculaire, captivante, sous tension permanente, elle vous exalte dès la première minute pour ne plus vous lâcher pendant les quelque 220 qui suivent.

    Adapté du best-seller de David Grann, c’est le meilleur film que j’ai vu depuis le début du festival. Il serait un candidat tres serieux à la  Palme d’or s’il ne figurait pas hors compétition... En grande forme, le réalisateur toujours aussi magique revient sur un pan sombre et méconnu de l’histoire américaine, les meurtres sordides commis dans l’Oklahoma des années 20, dont furent victimes les membres de la communauté indienne Osage.

    Du cousu main à tous les étages

    Elle est installée sur une fortune colossale grâce au pétrole. De quoi attiser la cupidité humaine pour mettre la main sur le pactole jaillissant à flots continus de ses terres. Sous la direction de son futur directeur, le jeune Edgar Hoover, le FBI mène sa première grande enquête pour arrêter les serial killers. 

    Leurs recherches ne tardent pas à s’orienter vers William Hale un influent éleveur de bovins mielleux et raciste, qui a mis sur pied un redoutable système pour spolier les Osages. Avec notamment l’aide de son neveu (Leonardo DiCaprio), docile vil et veule. Tous deux réunis pour la première fois chez Scorsese portent grandiosement le film, en compagnie de la sublime Lily Gladstone, femme amoureuse, empoisonnée et tombée gravement malade.

    Du cousu main à tous les étages, dans le récit, la mise en scène, l’image,  l’interprétation, les dialogues. On n’attend plus que la distribution des Oscars. Mais avant, on aura l’occasion d’en reparler lors de la sortie de cette œuvre foisonnante en octobre. 

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  • Festival de Cannes: "Le procès Goldman", portrait d'un bandit militant. Fascinant

    En novembre 1975, débute le deuxième procès de Pierre Goldman. Militant d’extrême-gauche, écrivain et gangster, le demi-frère ainé de Jean-Jacques Goldman avait été condamné .en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée- Dont un ayant  entraîné la mort, en décembre 1969, de deux pharmaciennes.  S’il reconnaît les trois premiers hold-up, il clame, sinon hurle, son innocence dans ce dernier.

    Le jeune Georges Kiejman assure sa défense. Mais très vite, la relation entre ces deux juifs polonais nés en France vire à l’aigre, Goldman, qui se vit comme un martyr, rejette Kiejman en le traitant de « juif de salon », avide de gloire.  Provocateur, bruyamment soutenu au tribunal par la gauche intellectuelle dont il est devenu l’icône, il risque pourtant la peine capitale. Mais son avocat s’obstine. Finalement acquitté de ces meurtres au bénéfice du doute, Goldman sera assassiné en plein Paris en 1979. Les auteurs n’’ont jamais été retrouvés.

    Porté par d’excellents acteurs

    Cédric Kahn fait de cette affaire aussi complexe que controversée un film puissant, prenant, qui vous emporte. Et où, faute de preuves indiscutables, il privilégie un véritable match de langage pour tenter de découvrir la vérité. L’œuvre, qui met le spectateur dans la peau du juré, est portée par d’excellents acteurs. Arthur Harari incarne le futur célèbre Georges Kiejman (mort le 9 mai dernier), tandis qu’Arieh Worthalter enfile le costume de Pierre Goldman.

    Le réalisateur brasse par plusieurs thèmes dans ce long métrage reconstitué avec les articles de journaux de l’époque : judaïté, antisémitisme, racisme, côté antiflic, rôle de l’extrême-gauche, autant de sujets qui font écho à la société d’aujourd’hui. Comme dit Cédric Kahn, la France ne bouge pas....  

    Lien permanent Catégories : Cinéfil 0 commentaire 0 commentaire