Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

le blog d'Edmée - Page 83

  • Grand écran: "Cet été-là", touchant récit initiatique signé Eric Lartigau. Interview

    Auteur de Qui a tué Pamela Rose?, Prête-moi ta main ou encore La Famille Bélier, Eric Lartigau propose Cet été-là, une comédie dramatique adaptée du roman graphique de deux Japonaises, JiIlian et Mariko Tamaki. Elle évoque le passage de l’enfance à l’adolescence. Un sujet très souvent traité au cinéma, mais que le réalisateur cinéaste sait renouveler.

    Dune (Rose Pou Pellicer) a 11 ans. Chaque été elle traverse la France avec ses parents pour passer les vacances dans leur vieille maison des Landes. C’est là que l’attend Mathilde (Juliette Havelange), sa meilleure amie de deux ans sa cadette. Elles passent leurs journées à se baigner, à jouer, à regarder des films d’horreur en cachette et à se faire plein de confidences. Mais pourtant, cet été-là ne sera pas comme les autres. Quelque chose a changé. Des problèmes familiaux, une mère (Marina Foïs) qui déprime, se dispute avec son père (Gael Garcia Bernal) et, avec leur petite différence d’âge, des préoccupations qui diffèrent. Sans oublier que Dune a un secret.

    Avec ce film tourné dans les Landes où il a vécu son enfance et dont il fait remonter des souvenirs, Eric Lartigau propose un récit initiatique doux-amer touchant, sensible, abordant plusieurs thématiques, dont la perte de l'innocence. Une jolie réussite qui doit beaucoup à la justesse de ses deux jeunes interprètes, bien entourées par Marina Foïs. Gael Garcia Bernal, et Chiara Mastroianni, dans un rôle singulier de mère lesbienne vegan.

    Rencontré à Genève, le cinéaste nous en dit plus sur l’idée du film « Je cherchais un sujet de famille et l’assistante d’Alain Attal avec qui j’avais envie de travailler a suggéré cette BD des cousines Tamaki en noir et blanc. J’ai été complètement happé par des sensations visuelles, émotionnelles. J’ai alors appelé Delphine Gleize, une amie. J’avais envie d’écrire avec une femme pour aborder ce sujet dans lequel j’allais par ailleurs mettre beaucoup de ma propre jeunesse, de mon rapport aux adultes ».

    Comment avez-vous collaboré?

    Elle tenait le clavier. Me posait beaucoup de questions. On a passé des semaines dans les Landes. Chaque fois, elle était prête à recommencer. On a mélangé nos observations de famille de mouvements dans les rues. On aime tous les deux l’humain. .On avait travaillé sur un projet qui n’a pas vu le jour et on a eu envie de recommencer.

    Vous aimez vous plonger dans les chroniques familiales.

    Et pour cause. C’est un vivier extraordinaire, un puits sans fond. On y découvre toutes les émotions.

    Qu’avez-vous ajouté par rapport au roman?

    Avec Delphine, nous avons décidé de donner plus d’importance au rôle des parents. J’ai filmé leur monde à travers le regard des enfants, je me suis intéressé aux interactions entre les adultes et eux, pour mieux les connaître, mieux appréhender la fragilité de cet âge où l’innocence se perd. C’est fascinant à écrire, à observer, à mettre en images.

    Parlez-nous du choix des comédiennes. D’abord Marina Foïs et Chiara Mastroianni.

    J’ai la chance quand j’écris d’avoir les acteurs dans la tête. Marina y était et elle était très intéressée par cette femme comme suspendue. Quand à Chiara Mastroianni, elle adorait l’idée de cette lesbienne vegan. « Je joue tellement peu ce genre de rôle », m’a-t-elle dit..

    Et en ce qui concerne Rose Pou Pellicer et Juliette Havelange?

    Ce fut plus difficile. Il y a eu 1500 candidates le jour de l’annonce sur Facebook. Et en tout plus de 4000 ! J’ai choisi Rose et Juliette sur cent d’entre elles. J’ai fait des couples et elles représentaient exactement ce que je voulais. Ce sont des filles intelligents, curieuses vives, libres. Elles se sont nourries l’une de l’autre en échangeant énormément.

    Cet été-là, à l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 4 janvier.



     

     

     

    Lien permanent Catégories : Sorties de la Semaine 0 commentaire 0 commentaire
  • Grand écran: mes films préférés de 2022 entre biopic, drame, thriller et comédie.

    Elvis de Baz Luhrmann

    En revisitant la vie du King, le réalisateur australien livre un film à la (dé)mesure de son héros .Il se penche plus particulièrement sur les rapports complexes, que le mythe a entretenus avec son impresario, le très controverse colonel Parker (Tom Hanks). Cette relation toxique va propulser le chanteur au sommet. Les deux comédiens sont géniaux dans leur registre respectif. Plus vrai que nature, le superbe Austin Butler est le King au sex-appeal stupéfiant, tandis que Tom Hanks méconnaissable, se glisse à merveille dans le rôle de la crapule, qui a plumé l’idole sans vergogne. 

    Close de Lukas Dhont

    L'amitié fusionnelle entre Léo et Rémi, 13 ans, est détruite par une impensable tragédie qui nous touche en plein coeur. D’autant que le réalisateur, en dépit de la force émotionnelle de son histoire, sait éviter tous les pièges du larmoyant, du pathos, Lukas Dhont nous met tout de suite au parfum en évoquant ces deux inséparables qui s'inventent des aventures, dorment ensemble et se tirent la bourre à vélo sur le chemin de l'école. Une oeuvre bouleversante, qui révèle en outre deux formidables comédiens.  

    La Nuit du 12 de Dominik Moll

    Au petit matin, une jeune fille est retrouvée morte, Mais qui l’a tuée? Tout en se tenant aux côtés des enquêteurs,  Dominik Moll s’attaque, au fléau  des féminicides, à la misogynie, la  barbarie des hommes, à l’insuffisance des moyens accordés à la police pour y faire face.  il propose ainsi un polar singulier, troublant, captivant, puissant, parvenant à ménager un suspense constant, alors qu’il s’agit d’un cas non élucidé.

    La Conspiration du Caire de Tarik Saleh

    Ce  thriller d’espionnage noir, passionnant, haletant, mêlant Etat et religion, trahisons et filatures, propose une critique courageuse et violente d’un pouvoir autoritaire, écartant de façon glaçante et sanglante tout ce qui peut se mettre en travers de son chemin.

    Decision to Leave de Park Chan-wook 

    Avec cette relecture du mythe de la femme fatale en forme de clin d’œil  hitchcockien à Sueurs froides, le cinéaste sud-coréen livre un film à la fois mélodramatique sulfureux, sensuel, sophistiqué, virtuose, à l’esthétique somptueuse. On lui reprochera juste une intrigue inutilement tarabiscotée.

    Petite Nature de Samuel Theis 

    Dans ce récit d’apprentissage, l’auteur explore  l’éveil confus de son jeune protagoniste à la sexualité, la prise de conscience de son identité, son désir d’émancipation. Subtil, fort, tendre, pudique, Petite nature est une grande réussite à laquelle contribue largement le très attachant Aliocha Reinert. Portant le film de bout en bout il est impressionnant de justesse et de charisme dans le rôle d’un personnage rebelle ambivalent, romantique

    Les Amandiers de Valeri Bruni Tedeschi 

    Revisitation de l’école de théâtre fondée par le célèbre metteur en scène Patrice Chéreau et Pierre Romans à Nanterre, avec zoom sur  sur la promotion 1986-87 dont Valeria Bruni Tedeschi faisait partie. elle faisait partie. Avec ce  vibrant hommage à l’art et à la création. , elle  redonne à la volée d’alors l’insolence d’une jeunesse vivant tout à fond, dans une époque marquée par le fléau du sida. 

    Holy Spider d’Ali Abassi

    Début des années 2000 en Iran. Un père de famille se lance dans sa propre quête religieuse, nettoyer la ville sainte de Masshad de ses prostituées, Une journaliste se met à enquêter sur ces assassinats qui ne sont rien d’autre que des féminicides, mais pas vus comme tels par une partie de la population et les autorités. Ali Abassi livre ainsi un polar aussi efficace que noir et poisseux sur la condition des fem mes 

    À plein temps d’Eric Gravel  

    Le, réalisateur franco-canadien, propose un drame social réaliste, sous forme de thriller. Haletant, oppressant, il raconte la lutte de ces nombreuses femmes obligées de tout mener de front, quotidiennement, sans répit. Bouleversante et particulièrement crédible en maman solo d’une énergie folle, forte et fragile à la fois, Laure Calamy porte de bout en bout ce film. Sous haute tension, édifiant, précis, il évoque sans fioritures ou temps mort, l’authenticité et la violence des situations dans lesquelles elle est constamment à deux doigts de se noyer.

    Moomage Daydream de Brett Morgen

    Plongée fascinante dans le monde, la musique et l’art de David Bowie. S’intéressant particulièrement au côté précurseur de son héros, Morgen met en évidence ses délirantes performances, ses concerts hallucinants, ses apparitions acérées à la télévision, son talent de peintre expressionniste. Admirateur inconditionnel du charismatique génie anglais, il sait toutefois ne pas tomber dans l’hagiographie, évitant de passer sous silence ses addictions en montrant son visage creusé et ses reniflements caractéristiques.

    Chronique d’une liaison passagère d’Emmanuel Mouret

    Ils se rencontrent, se plaisent et s’engagent …à ne pas s’engager, Léger, grave, profond, magnifiquement écrit et mis en scène, le film est  porté par Sandrine Kiberlain, femme pratique jouant l’efficacité et Vincent Macaigne, personnage maladroit, peu sûr de lui.  Amants attachants, attendrissants, ils ont également un sens inné du comique. Sans cesse en mouvement, ils s’embarquent pour un voyage joyeux et plein de fantaisie.

    Annie Colère de Blandine Lenoir 

    La réalisatrice prône le droit des femmes à l’avortement dans cet opus parfaitement documenté. Il,est magnifiquement interprété par la généreuse Laure Calamy (encore elle), habitée par son personnage. et d’autres formidables comédiennes. Ce récit d’émancipation, est un opus militant émouvant, intime, non dénué d’humour et de gaité pour un thème grave et douloureux. Il, est à mettre en parallèle avec  Call Jane de l’Américaine Phyllis Nagy, traitant du même sujet.

    Novembre de Cédric Jimenez 

    Remontant méticuleusement le fil de l’enquête, le réalisateur se concentre sur le travail des flics et leur traque de cinq jours pour retrouver les terroristes en fuite après les tragiques attentats de Paris. Froidement conduit et interprété, uniquement axée sur l’action, l’oeuvre ne laisse aucune place aux émotions ou aux sentiments chez les policiers, en dépit du stress et de la fatigue. Efficace et haletant,

    Lien permanent 0 commentaire 0 commentaire
  • Grand écran: "I Wanna Dance With Somebody" raconte l'ascension aussi fulgurante que mouvementée de Whitney Houston. Avec la talentueuse Naomi Ackie

    Un téléfilm en 2015 et un documentaire en 2018 lui avaient déjà été consacrés. Cette fois, à l’image de ceux qui rendaient hommage à Billie Holiday ou Aretha Franklin, c’est désormais un biopic qui lui est dédié. Magnifiquement porté par Naomi Ackie, il retrace le parcours artistique, personnel et intime de Whitney Houston, tragiquement morte d’une overdose en 2012. Elle avait 48 ans. Son décès ne sera pas montré, mais évoqué en quelques phrases écrites pendant le générique de fin.

    I Wanna Dance With Somebody, titre inspiré de sa célébrissime chanson sortie en 1987, est signé de la réalisatrice Kasi Lemmons. Ecrit par Anthony Mc Carten qui a participé au scénario de Bohemian Rhapsody, l’œuvre raconte la carrière de l’icône de la musique populaire, surnommée The Voici. Après ses débuts gospel comme choriste de sa mère Cissy Houston (grande chanteuse elle aussi) dans le New Jersey, Nippy, comme l’appelaient ses proches, est repérée par le producteur Clive Davis qui lui fait signer un contrat à 19 ans. Et dès son premier album c’est parti pour la gloire.  

    La réalisatrice brosse alors le portrait émouvant de l’une des plus géniales interprètes de sa génération couverte de récompenses et de succès. Sans éluder le côté sombre de cette personnalité complexe, dont l’ascension est aussi fulgurante que mouvementée, marquée par des événements, prestations, apparitions extraordinaires,  mais aussi par la  drogue, la désintoxication, son mariage chaotique avec le chanteur Bobby Brown, qui se montrait violent à l’’occasion . 

    Une relation homosexuelle

    Le film revient par ailleurs sur les critiques de certains membres de sa communauté jugeant la musique de Whitney pas assez noire et lui reprochant de s’être vendue aux Blancs. Il n’escamote pas non plus sa relation avec Robyn Crawford, sa meilleure amie, son amante et sa confidente, restée dans l’ombre à une époque où l’homosexualité était encore très stigmatisée. La réalisatrice et son scénariste se penchent également sur son aventure avec Jermaine Jackson, sa fausse couche pendant le tournage de Bodyguard avec Kevin Costner. Sans oublier sa colère face à un père qui l’a spoliée.    

    Un film doublé d'un véritable concert 

    Il fallait une sacrée comédienne pour incarner la diva. Cette lourde tâche a été confiée à Naomi Ackie, vue dans la série Doctor Who, The Bisexuel , ou dans le 9e volet de Star Wars. Talentueuse, elle nous bluffe avec son interprétation impeccable. Tout en ayant étudié pendant un an la gestuelle et l’élocution de son idole, elle privilégie l’intensité à l’imitation. A ses côtés on découvre Stanley Tucci dans le rôle de Clive Davis, Tamara Tunie (la médecin légiste de New York Unité spéciale) jouant Cissy Houston, Nafessa Williams et Ashton Sanders, respectivement amoureuse et mari de l’artiste.  

    Avec  I Wanna Dance With Somebody, on ne regarde pas seulement un film mais on assiste à un véritable concert: celui organisé pour la libération de Nelson Mandela en 1994, le fameux Impossible Medley de chansons d’amour, ou encore sa performance au Super Bowl où, vêtue d’un jogging,  elle livre une version emblématique de l’hymne national américain). Les auteurs ayant travaillé à partir des enregistrements originaux de 22 chansons, c’est donc la vraie Whitney Houston qu’on entend sur tous ces tubes. Naomi Ackie n'en a pas moins suivi un entraînement vocal et c’est elle qu’on voit chanter au début parmi les choristes de Cissy Houston. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 21 décembre. 

    Lien permanent 0 commentaire 0 commentaire