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le blog d'Edmée - Page 78

  • Grand écran: le Sud-Coréen Park Chan-wook revisite le mythe de la femme fatale

    Incontournable et éclectique figure du cinéma sud-coréen dont il a assuré le renouveau, notamment auteur d’Old Boy, Grand Prix de Cannes en 2003, du sanglant et horrifique Thirst, prix du jury  en 2009  ou du fascinant Mademoiselle thriller érotico- psychologique sorti en 2016, Park Chan-wook revient avec Décision To Leave, un polar romantique aux antipodes des trois précédents. 

    Dans cette histoire qui lui a valu le prix de la mise en scène en mai dernier sur la Croisette, Hae Joon un détective brillant, intègre, consciencieux et insomniaque, est appelé à enquêter sur la mort d’un féru d’alpinisme, découvert mort au pied d’une falaise. L’accident, sinon le suicide lui paraissent probables, jusqu’à ce qu’il rencontre la veuve, Sore, jeune femme d’origine chinoise. Elle semble si peu affectée par ce drame, qu’elle devient la principale suspecte. 

    Se mettant à la suivre, Hae Joon  éprouve bientôt une attirance irrésistible et, au fil de ses interrogatoires, en tombe amoureux jusqu’à l’obsession.  Avec cette relecture du mythe de la femme fatale en forme de clin d’œil  hitchcockien à Sueurs froides, Park Chan-wook livre un film à la fois mélodramatique sulfureux, sensuel, sophistiqué, virtuose, à l’esthétique somptueuse.

    Mais si l’opus est séduisant, intrigant, voire entêtant, on reprochera à l’auteur de complexifier et de tarabiscoter  à l’excès une intrigue a priori simple, ce qui pourrait rebuter plus d’un spectateur. D’autant plus qu’elle dure 2h20. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 6 juillet.

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  • Grand écran: "les Minions 2: il était une fois Gru", nous fait craquer avec son intrigue extravagante

    L’action se déroule en 1976, entre pattes d’eph, disco et cheveux longs. Pour Les Minions 2, cinquième volet de la franchise, Kyle Balda, précédant Despicable me (Moi bête et méchant),  remonte en effet à l’enfance de Gru, alors âgé de 11 ans et demi et dont la grande ambition est de devenir l’un des plus super méchants du monde.

    Lorsque le chef des Vicious Six, ses idoles, est  trahi et banni par ses venimeux complices, Gru se rend à un entretien d’embauche pour intégrer le groupe. Vu sa jeunesse, le préado peu gâté par la nature avec son long nez pointu, son ventre rond et ses fringues  gris-noir, est hélas largué comme un malpropre.

    Très Fâché, Gru n’a plus qu’une idée, se venger. Il montre aux Vicious sa capacité supérieure de nuisance en leur volant un médaillon aux pouvoirs magiques. Devenant du coup leur ennemi juré, il est forcé de fuir devant leur colère dévastatrice.

    C’est alors que les Minions, plus particulièrement le quatuor formé de Kevin, Stuart, Bob et le nouveau venu simplet Otto, se ruent au secours de Gru, se tournant notamment vers une redoutable instructrice de kung-fu. Leurs diverses interventions se révèlent pourtant toujours aussi maladroites, donnant lieu à une intrigue abracadabrante, folle poursuite aux rebondissements plus extravagants, burlesques et baroques les uns que les autres,

    Ce long métrage d'animation réjouissant, qui fait un tabac au box-office nord-américain en  se hissant à la première place, mise d’ailleurs davantage sur eux que sur Gru, certes attachant méchant raté. Mais face à ces irrésistibles petits personnages jaunes à salopettes bleues et leur sabir fait d’un mélange amphigourique de français, d’italien, d’espagnol et d’anglais, on ne peut s’empêcher de craquer. Les grands comme les petits. Peut-être même plus.

    A l'affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 6 juillet 

     

     

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  • Grand écran: "El buen patron", satire sociale drôle et grinçante. Javier Bardem convaincant en roi de la balance!

    Il est prêt à tout, le roi local de la balance, dans le but avoué d’empocher un nouveau prix d’excellence pour son ancestrale entreprise familiale. C’est autour de ce personnage incarné par Javier Bardem que le cinéaste madrilène Fernando Leon de Aranoa a construit El buen patron (Le bon patron). Tragi-comédie sociale grinçante, elle a connu un énorme succès en Espagne,  autant publique que critique, raflant par ailleurs la bagatelle de six Goyas, dont ceux de meilleur film,  réalisateur, scénario et acteur. Surclassant notamment Madres Paralelas de Pedro Almodovar.  

    Transformé avec ses grosses lunettes et ses cheveux gris, Javier Bardem se montre très convaincant en Juan Blanco, dirigeant provincial paternaliste, faussement sympathique mais vraiment cynique, voire ignoble. En fait un salopard hypocrite, maqué depuis toujours avec les édiles du coin pour obtenir ce qu’il veut. 

    Là pourtant, il doit faire face à une série de situations aussi critiques qu'inédites. Un ex-employé licencié vindicatif campe devant l’usine en protestant bruyamment, insultant copieusement le chef. Un contremaître trompé par sa femme menace la bonne marche de l’usine, en freinant la production. Une belle stagiaire ambitieuse fait du chantage à Juan Blanco, fervent  adepte du droit de cuissage. Bref, tout va brusquement de travers pour le PDG, compromettant  dangereusement la remise de cette fameuse récompense à laquelle il tient tant. De plus en plus déboussolé et agacé, il va s’efforcer de reprendre les choses en mains…

    Fernando Leon de Aranoa propose une satire sociale pleine d’ironie et d’humour, plus cruelle, fine et subtile qu’il n’y paraît, en révélant la brutalité du monde du travail. Même si l’auteur se laisse parfois aller au cliché et à la caricature. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 22 juin. 

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