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le blog d'Edmée - Page 77

  • Festival de Locarno: avec "Yannick", Quentin Dupieux donne dans un réalisme social déconcertant

    La course au Léopard d’or, souvent tacée de parent pauvre du festival devait prendre un envol dès le deuxième jour avec Quentin Dupieux, iconoclaste attendu du cinéma français.  Là il nous propose  un huis-clos tourné en six jours dans un théâtre parisien. On y  joue Le Cocu, un très mauvais vaudeville évoquant l’éternel trio ccnjugal. Les trois acteurs, Blanche Gardin, Pio Marmai et Sébastien Cassagne lâchent  paresseusement leurs répliques nazes devant une poignée de spectateurs très moyennement enthousiastes.
     
    Soudain l’un d’eux se dresse, ce qui ne se fait jamais  et interpelle directement les comédiens. Il s’appelle Yannick, est gardien de parking et a posé un jour de congé pour venir voir le spectacle de Melun, ce qui lui a bien pris une plombe.  Mais alors qu’il voulait juste se détendre en passant un bon moment, il est tellement dégoûté par les niaiseries débitées et le jeu débile des protagonistes qu’il les prend en otage, ainsi que le public. Interrompant ainsi le spectacle sous la menace de son pistolet. 
     
    Et pendant une heure Yannick tient à faire entendre son avis sur l’art, tout en écrivant une pièce de son cru. Dans la peau de ce marginal bizarre, inquiétant, déprimé, frustré, ignoré, nous balançant ses thèses carrément poujadiste, on découvre Raphaël Quenard (photo) Qualifié de révélation 2023 par la critique française, il se taille la part du lion avec son insolence, sa gouaille et son drôle de phrasé. 

    Comme toujours chez Quentin Dupieux, l’idée est excellente. Mais l’héritier d’un cinéma burlesque remanié à sa sauce qui nous a habitués à des farces aussi délirantes que féroces, flirte avec un réalisme social déconcertant. Ce qu’il avait plus ou moins déjà fait avec Le Daim et  Fumer fait tousser. Sauf que Yannick n'a pas la tenue de ces deux derniers métrages. Curieusement convenu, l’auteur semble ne pas trop savoir où aller, au fil d’un scénario assez peu inspiré, Et finit en quelque sorte à l’image de son personnage, par nous prend en otage. 

    Manga D’Terra, le musical de Basil da Cunha

    Autre prétendant à la médaille le Vaudois Basil da Cunha. Cet habitué de Locarno nous emmène une nouvelle fois dans le bidonville lisboète de Reboleira pour y tourner un musical qui n’aurait pu exister sans l’union de tout le quartier. Il raconte l’histoire de Rosalinda. Agée de 20 ans, elle a laissé ses deux enfants à sa mère dans son au Cap-Vert natal pour s’établir à Lisbonne en espérant leur offrir une meilleure vie.
     
    Très vite en butte aux violences quotidiennes de la police ou des caïds du coin, jetée à la rue, elle trouve un peu d’affection auprès des femmes de la communauté, Mais ce qui va vraiment la sauver, c’est la musique.
     
    Pour le cinéaste, débarqué avec toute une équipe qui a mis une chaude ambiance à la conférence de presse, ce film sur fond d’immigration est en quelque sorte le hors champ des précédents, surtout peuplé de garçons, Là Basil da Cunha donne la parole aux femmes, des battantes. Avec toujours le désir de fabriquer des mythes, mais sans cacher la réalité, 'auteur monte plus particulièrement celle de sa jeune héroïne. 

    Rosalinda n’a pratiquement personne pour la soutenir, mais sa force dont elle a si besoin pour survivre, lui permet de surmonter les obstacles, Elle est incarnée par la magnifique, savoureuse  et magnétique Eliana Rosa, chanteuse avant d’être actrice, venue au Portugal pour faire des études de théâtre. Elle a heureusement croisé la route de Basil da Cunha.

     

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  • Festival de Locarno: en route pour la 76e célébration du cinéma, avec 210 films au programme

    Le Festival de Locarno s’apprête à célébrer le cinéma du 2 au 12 août. Une 76 édition touchée par la grève des acteurs et scénaristes à Hollywoood. En effet, certaines personnalités attendue au Tessin ne feront pas le voyage, à l’image de l’acteur britanique Riz Ahmed, lauréat cette année de l’Excellence Award Davide Campari. 

    De son côté le comédien suédois Stellan Skarsgard, qui avait accepté le Leopard Club Award 2023 le 16 juin dernier, a décidé d’y  renoncer par solidarité. Il sera donc à Locarno uniquement pour présenter What Remains, le film de Ran Huang paru en 2022, proposé dans la section Fuori concorso.

    Par ailleurs, la coréalisatrice et actrice de Theater Camp Molly Gordon ainsi que les protagonistes Ben Platt et Noah Gavin ne seront pas présents à Locarno En revanche le coréalisateur Nick Lieberman.sera de la partie. Le festival discute également avec l’équipe de Shayda de Noora Niasari produit par Cate Blanchett pour délfinir les modalités de sa participation. 

    Compétition internationale

    Mais revenons au programme, toutes les projections étant confirmées. Comme d’habitude, il s’annonce copieux avec au total de 210 films montrés dans 11 sections, dont celle consacrée aux enfants. On commencera par la compétition internationale. Un jury présidé par le charismatique comédien français Christophe Lambert choisira le lauréat du Léopard d’or parmi les 17 films en lice, ainsi que les autres récompenses. A cet égard, dans la foulée de la Berlinale,  des prix d'interprétation non genrés seront décernés pour la première fois au Tessin. 

    Selon le directeur artistique Giona A. Nazzaro. cette 76e édition entend sonder les nouveaux champs de l'art cinématographique, tout en montrant "un spectre ample" du cinéma d'aujourd'hui. S’y croisent notamment  le Français Quentin Dupieux, le Philippin Lav Diaz, le Roumain Radu Jude, l’Ukrainienne Maryna Vroda. La Suisse est représentée par l’original Vaudois Basil Da Cunha avec Manga D'Terra.

    Un mot encore sur le volet Cinéastes du présent, une sélection compétitive de premiers ou seconds films réalisés par des talents émergents. On aura l’occasion de découvrir une quinzaine de métrages dont huit ont été réalisés par des femmes.

    Sur la Piazza Grande
     
    Pilier du festival, la prestigieuse place devrait accueillir chaque soir sous les étoiles quelque 8000 spectateurs. Leur sont offerts 17 œuvres, dont 9 premières mondiales. Alors que L’étoile filante de Dominique Abel et Fiona Godon fera l’ouverture, on mentionnera plus particulièrement Anatomnie d’une chute l’excellent film de Justine Triet, Palme d’or en mai dernier. Autre film en provenance de la Croisette The Old Oak de Ken Loach. A découvrir également Theater Camp et Shayda, cités plus haiut  Côté suisse Frédéric Mermoud propose La voie royale. A redécouvrir enfin aussi des classiques restaurés, La citta delle donne de Federico Fellini ou encore La Paloma de Daniel Schmid.
     
    Rétrospective mexicaine

    Pour ce cru 2023, Espectaculo a diario nous plonge dans la production  mexicaine des années 1940 à 1960, avec 36 opus à  se mettre sous la pupille, dont de nombreux inédits. Il s’agit d’une riche tradition de cinéma populaire qui passionne au Mexique, alors qu’il est méconnu ou rarement étudié à l’étranger. 

    La rétrospective est organisée par Olaf Möller, écrivain, programmateur et critique de cinéma, avec la participation de Roberto Turigliatto, également critique de cinéma,. Après ses débuts à Locarno, les oeuvres voyageront dans d’autres lieux avec l’aide de plusieurs institutions suisses et internationales.

    La dernière de Solari

    A signaler enfin qu’après 23 ans de présidence Marco Solari va quitter ses fonctions, souhaitant laisser les commandes à une nouvelle génération. Maja Hoffman, fondatrice de la Fondation LUMA, dédiée au soutien de la création artistique contemporaine, a été désignée pour lui succéder. 

    Festival de Locarno, du 2 au 12 août. 

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  • Grand écran: avec "The First Slam Dunk", un maître du manga propose le plus palpitant des matches de basket

    Film d’animation, The First Slam Dunk est une première réalisation de Takehiko Inoue, qui a adapté sur grand écran son œuvre en 31 tomes, manga culte dédié au basket, créé au début des années 00.
     
    On pourrait dès lors penser qu’il faut être un fan de manga et de basket pour mieux apprécier la chose. Evidemment, les fins connaisseurs se délecteront, mais ce n'est pas absolument nécessaire d'en savoir un  maximum, car l’auteur propose surtout une belle aventure, émouvante, humaine, qui peut plaire aux néophytes.

    Takehiko Inoue choisit donc de se concentrer plus particulièrement sur le jeune Ryota, meneur de jeu de l’équipe Shohoku, qui participe au championnat national inter-lycées. Lui et ses potes doivent affronter, lors d’une finale méga importante, les invincibles tenants du titre qui font depuis longtemps la fierté du collège Sanno Kogyo,.  
     
    Il s’agit d’un vrai film de sport comme on les aime, très réussi avec tous les ressorts dramatiques et les éléments de langage inhérents au genre : soif de victoire, rigueur, abnégation, sens du collectif , dépassement de soi, exploits personnels, le tout assorti .de discours d’encouragement et de motivation des coaches, pour transcender leurs joueurs.   
     
    Pendant deux heures, le maître de la BD nippone nous immerge dans un match à suspense haletant, visuellement magnifique où les actions se succèdent à un rythme d’enfer, glorifiant l’intensité et la beauté du jeu, la grâce de ses pratiquants, des gestes, des mouvements du corps.

    Une pression physiquement ressentie

    Du coup, scotché au fauteuil, on est complètement dedans, soutenant à fond l’équipe de Ryota.  On ressent physiquement la pression du score, du public, l’extraordinaire tension des lancers, surtout ceux à trois points avec l’envol des protagonistes  lors de formidables ralentis qui semblent étirer le temps,. On entend le rebond des ballons, le crissement des chaussures sur le parquet, les clameurs de la foule en  délire... 

    Outre les actions spectaculaires, le film privilégie aussi la narration dramatique, passant du présent, le show palpitant sur le terrain, au passé des personnages. Plus précisément, celui très triste de Ryota qui se remet difficilement .de la mort de son frère aîné. Mais ce dernier lui a aussi transmis sa passion du basket où il a pu progresser. Et dont il est également devenu  accro. 

    Autrement dit, aficionados ou non, courez le voir !

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 26 juillet.

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