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le blog d'Edmée - Page 73

  • Grand écran: avec "Babylone", Damien Chazelle propose le meilleur... et le pire. Margot Robbie et Brad Pitt déchirent

    Grandeur et décadence, gloire et déchéance, splendeur et misère, éternel récit d’ascension et de chute.  Après Whiplash et La La Land, Damien Chazelle revient avec Babylone. Durant plus de trois heures, il nous emmène dans le Hollywood des années 20-30, terre d’excès, de débauche et de dépravation sans limites. Il y brosse le portrait d’un monde qui se brûle en vivant à 200 à l’heure. 

    Dans cette fresque épique au rythme délirant, Damien Chazelle suit plus particulièrement, au milieu d’une immense foule de personnages, trois d’entre eux. Et tout d’abord Manny Torres (Diego Calva) un jeune Mexicain prêt à tout pour dégoter un job dans la Mecque. On le découvre alors qu’il est chargé d’amener un éléphant à la fête démente d’un gros producteur. 

    Son transport est dantesque, le pachyderme, futur clou du spectacle, choisissant de se lâcher dans un immonde déluge d’excréments. L’ouverture est symbolique de la suite, une gigantesque et interminable partouze du plus mauvais goût, les invités sombrant dans une orgie d’alcool, de drogue et de sexe.

    C’est là que s’invite sans complexe Nellie LaRoy (Margot Robbie),  ambitieuse et voluptueuse apprentie actrice, comptant sur ses charmes pour devenir une grande vedette. Elle sympathise avec Manny et, comme prévu, réussit à décrocher un bout d’essai en payant de sa personne. A l’opposé, il y a Jack Conrad (Brad Pitt) super star du muet que tout le monde s’arrache, mais menacé par l’arrivée du parlant.  

    Après cette bacchanale, l’auteur s’intéresse au parcours de ses trois têtes d’affiche dans les années suivantes, alors que le cinéma se transforme devenant une nouvelle industrie, où tout le monde doit s’adapter. A commencer par Nellie, ce qui donne notamment lieu à d’hilarantes scènes de tournage.

    Film fleuve extravagant, captivant, bordélique et, parfois, insupportable

    Margot Robbie enfile à la perfection le costume de cette jeune femme façon tornade, complètement dingue et totalement désinhibée. Diego Calva se révèle excellent dans le rôle de ce Mexicain avide d’en être mais dépassé par les événements. Quant à Brad Pitt il est tout aussi remarquable en comédien adulé du muet qu’en survivant éphémère d’une ère révolue. 

    Bourré d’anecdotes authentiques, de références, de clins d’œil, Ce film fleuve, extravagant, rocambolesque, cacophonique, bordélique,  est à la hauteur (ou à la bassesse) du microcosme impitoyablement décrit.  Mais s’il est dévastateur pour ce monde immoral, comme le parlant le fut pour le muet et ses stars dont beaucoup disparaîtront, Chazelle n’en fait pas moins une nouvelle déclaration d’amour au cinéma en général. 

    Il rend ainsi hommage à sa magie et, en dépit de tout, à son pouvoir de faire rêver et vibrer le spectateur. Une folle odyssée où le réalisateur franco-américain propose le meilleur et le pire, captivante, émouvante, amusante, mais aussi Insupportable d’exagération et de surenchère. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 18 janvier.

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  • Gina Lollobrigida, la voluptueuse diva italienne du grand écran, est morte à 95 ans

    Ses rôles dans Notre-Dame de Paris, Salomon et la reine de Saba, Trapèze, A Beautiful November l’avaient portée au rang de sex-symbol. La diva italienne du grand écran, révélée par Fanfan la Tulipe en 1952, est morte lundi à 95 ans après s’être fracturé le fémur en septembre dernier à son domicile romain. Elle était née le 4 juillet 1927 à Subiaco, petit village des Abruzzes dans une famille modeste qui a ensuite déménagé à Rome.

    Comme l'a relevé le ministre italien de la Culture, Gina Lollobrigida représente un demi-siècle d’histoire du cinéma. Même si on l’a assez peu vue à partir des années 70. Elle a joué sous la direction des Luigi Comencini, Mauro Bolognini, Jean Delannoy, King Vidor, John Sturges, partageant l'affiche avec des célébrités de l'époque comme Franck Sinatra, Humphrey Bogart, Marcello Mastroianni, Sean Connery, Yul  Brynner, Tony Curtis. 

    Passionnée par la sculpture

    Gina Lollobrigida  a travaillé jusqu’en 1962 aux États-Unis avant de rentrer en Italie où, apparaissant occasionnellement sur grand et petit écrans, elle s’est consacrée à la photographie puis, au début des années 80 à la sculpture, qui lui a valu d’être exposée à Paris, ainsi qu’à Moscou et à Venise. 

    C’était la vraie passion de cette élève des Beaux-Arts qui disait vouloir être avant tout artiste et avoir fait du cinéma presque par hasard, pour ramener des sous à la maison.  Bien qu’elle en obtienne, on n’offre à « La Lollo » que des seconds rôles jusqu’en 1952 où elle touche à la célébrité aux côtés de Gérard Philippe, grâce au triomphe de Fanfan la Tulipe de Christian-Jaque. Dans la foulée elle tourne Les Belles de nuit de René Clair, avant d’enchaîner d’autres succès. 

    En 1969, la brune Italienne divorce de Milko Skofic, le médecin qu’elle avait épousé vingt ans auparavant, et de qui elle a eu son fils unique Milko Jr, qui lui a donné un petit-fils. En 2006, à 79 ans, Gina Lollobrigida provoque un petit scandale en annonçant son mariage avec un entrepreneur de 34 ans plus jeune. Mais le couple s’est séparé houleusement quelques mois plus tard.

    Ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF, l’actrice-photographe-sculptrice a tenté en vain de se lancer dans la politique, briguant un siège au Parlement européen en 1999, puis au Sénat italien l’an dernier. La France l’a nommée officier des arts et lettres en 1986 et commandeur en 2004. Mais elle a dû attendre le 1er février 2018 et ses 90 ans, pour décrocher son étoile à Hollywood, la 2628e du mythique Walk Of Fame. 

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  • Grand écran: "La ligne", violent face-à-face mère-fille. Avec Valeria Bruni Tedeschi et Stéphanie Blanchoud

    Après avoir brutalement agressé et blessé Christina (Valeria Bruni Tedeschi), sa mère borderline, Margaret (Stéphanie Blanchoud), 35 ans,  dont on apprend incidemment qu’elle a déjà subi et infligé des violences physiques et psychologiques, est arrêtée par la police et soumise à une injonction d’éloignement. 

    En attente de son procès, elle est condamnée à ne plus s’approcher à moins de 100 mètres de la maison familiale. Dès lors, Margaret n’aura de cesse de se faire pardonner son acte qui a rendu sa mère sourde et se tient chaque jour au seuil d’une ligne à ne pas franchir, physiquement tracée au sol par sa soeur Marion, 12 ans, qui elle donne des leçons de musique. Le conflit ne fait qu’empoisonner les relations déjà complexes au sein de cette famille dysfonctionnelle où règne l’incommunicabilité.   

    La réalisatrice suisse Ursula Meir, à qui l'on doit Home ou L'enfant d'En-haut, concentre son histoire sur Margaret, fille agressive aux réactions aussi inquiétantes qu’imprévisibles dont on préfèrerait se débarrasser et sa mère Christina, fragile et immature créature de 55 ans. Intense, enragée, névrotique, Stéphanie Blanchoud, co-autrice du scénario, donne ainsi la réplique à Valeria Tedeschi dans le rôle, peu étonnant pour elle, de cette mère impulsive, fantasque, exaltée, excessive, culpabilisante, reprochant à sa fille d’avoir ruiné sa carrière de pianiste.   

    La ligne, un film singulier, qui a beaucoup pour séduire.  Pourtant, en dépit d’une folle scène d’ouverture, cet étonnant portrait de femmes ne convainc pas vraiment dans son approche de la violence. En cause, un sentiment général d’artificialité. On a notamment du mal à se projeter dans les deux personnages principaux, dont le jeu déborde souvent, tombant dans l’outrance et l’hystérie. Tout comme on reste un rien circonspect face à la jeune Marion, sujette à de bizarres accès de mysticisme.

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 11 janvier. 

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