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le blog d'Edmée - Page 69

  • Grand écran: "Le bleu du caftan" prône la liberté d'aimer qui on veut. Bouleversant

    Halim est marié depuis longtemps avec Mina. Tous deux tiennent un magasin de caftans dans la médina de Salé où ils perpétuent la tradition ancestrale du maalem, cet artisanat en train de disparaître. Mina, que l’on découvre atteinte d’un cancer en phase terminale, s’occupe de la boutique tandis qu’Halim s’adonne au délicat travail de tissage. 

    Très amoureux, ils vivent pourtant dans le secret, le mari ayant toujours dissimulé son homosexualité, passible de prison, qu’il vit principalement au hamman. L’épuisante maladie de Mina les pousse à engage, pour les aider, le jeune et séduisant Youssef, qui ne laisse pas Halim ndifférent. Tandis que leur relation s’intensifie, l’état de santé de Mina se dégrade de plus en plus.  

    Oeuvre intimiste, tendre, émouvante

    Surfant avec pudeur sur un tabou, "Le bleu du caftan" est une œuvre intimiste, tendre, bouleversante. Elle est magistralement jouée par Lubna Azabal qui s’est incroyablement investie dans le rôle de Mina, pour éprouver à la fois son amour pour son mari, son immense fatigue, l’approche de la mort. Saleh Bakri, comédien palestinien, s'est également énormément impliqué. Il lui a fallu du courage pour interpréter un gay tel qu’Halim dans le monde arabe. A l’image d’Ayoub Missioui incarnant Youssef, sa première prestation sur grand écran.   

    Il s’agit du deuxième film de la Marocaine Maryam Touzani, qui avait été projeté dans la section Un Certain Regard au dernier festival de Cannes. L’idée lui en était venue pendant des repérages dans la médina de Salé pour son précédent opus, Adam.  

    «J’ai rencontré un coiffeur pour dames assez âgé qui m’a  beaucoup touchée", nous raconte-t-elle. "J’ai senti les non-dits qui pesaient sur lui.  Et puis le temps a passé. Parfois je repensais à lui et, en 2019, j’ai eu envie de me laisser porter par ce personnage. J’ai imaginé ce que c’était pour lui et sa femme de vivre dans le doute, le mensonge, la culpabilité, la honte, et j’ai décidé de les suivre".  

    ­-Votre film prône notamment la liberté d’aimer qui on veut, comme on veut, alors que l’homosexualité demeure illégale au Maroc.

     En effet. Elle est punie jusqu’à trois ans de prison. Donc elle reste cachée. Halim est obligé de la vivre lors de rendez-vous sexuels au hamman. Les gens concernés le savent. Mais le risque de dénonciation maintient un climat de peur. Avant de mourir,  Mina va aider Halim à la surmonter, en lui permettant d’âtre ce qu’il est.   

    -En compétition au dernier Festival du film de Marrakech, où il avait obtenu ex-aequo le Prix du jury, "Le bleu du caftan" avait aussi été présélectionné dans la course aux Oscars pour représenter le Maroc. Pensez-vous qu’un film puisse changer les mentalités? 

    -Il y a encore un long chemin à parcourir. Mais c’est déjà un pas énorme En le réalisant, je souhaitais participer à un débat public qui pourrait faire évoluer la loi dans mln pays.  

    Sortie mercredi 22 mars dans les salles de Suisse romande.

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  • Grand écran: avec "Mon crime", François Ozon emballe toute la critique. Enfin presque...

    Paris, années trente. Madeleine Verdier, jeune et jolie actrice aussi médiocre que fauchée, vivant dans un petit appartement sans eau courante, a bien l'intention de grimper dans la société. Mais elle est accusée du meurtre d’un célèbre producteur libidineux, chez qui elle s’était rendue pour décrocher un  rôle.  Aidée de sa colocataire et meilleure amie Pauline, avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense.. 

    Le procès est retentissant. Croulant désormais l’une et l’autre sous les propositions, les deux filles peuvent quitter leur logement misérable et emménager dans un bel hôtel particulier à Boulogne. C’est alors que surgit Odette Chaumette (Isabelle Huppert), impayable actrice déchue du muet... 

    Avec Mon crime, François Ozon revisite une pièce de théâtre éponyme sur le machisme de l’époque  signée de Georges Berr et Louis Verneuil. Il livre une comédie fantaisiste et foldingue dans la lignée de Huit femmes,  qui navigue également entre Potiche et Peter Von Kant . Saupoudrée de critique sociale elle veut faire écho aux questions actuelles sur le droit des femmes et l’égalité des sexes 

    Charge contre le patriarcat au gré de situations burlesques, ce vaudeville policier amoral au scénario improbable, jouit d’un casting étoilé. Outre Isabelle Huppert, on trouve Fabrice Luchini oiu encore Danny Boon. Mais elle est surtout portée par Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder. A la fois irrésistibles et manipulatrices, elles refusent de se soumettre et n’hésitent pas à user de mensonges et de mauvaise foi pour piéger de riches vaniteux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.,

    Ce film féministe et populaire est carrément plébiscité par la critique. Pourtant, si on savoure quelques scènes, on reprochera à François Ozon de se contenter d’un exercice de style empreint d’une théâtralité certes complètement assumée, mais lassante à la longue. 

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande depuis mercredi 8 mars. 

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  • Grand écran: "Empire Of Light", nouvelle ode au cinéma signée Sam Mendes

    Après Damien Chazelle dans Babylon, Steven Spielberg dans The Fabelmans, c’est au tour de Sam Mendes de déclarer son amour du septième art avec Empire Of Light. Mais si c’est à la mode, les trois ont leur manière propre de lui rendre hommage.

    Années 80 dans une petite ville balnéaire d’Angleterre. Hilary, (Olivia Colman) gère consciencieusement un cinéma autrefois prestigieux, mais qui se déglingue doucement. Elle s’efforce de lui redonner vie, s’occupant de tout avant de lever le rideau. Célibataire, cette quinquagénaire à la santé mentale fragile cède parfois par abattement aux envies sexuelles dégradantes d’un patron veule (Colin Firth), qui abuse de sa faiblesse. Le passage des clients et les pauses syndicales en compagnie de ses collègues lui permettent en outre de rompre un peu avec sa solitude.

    Mais ce morne quotidien va s’éclairer avec l’arrivée d’un nouvel employé, Stephen (Micheal Ward), un jeune Black plein d’énergie et de curiosité qu’Olivia prend sous son aile pour lui apprendre le métier. Elle tombe sous son charme, retrouve son amour-propre, tandis que Stephen lui permettra enfin de faire ce qui lui était refusé jusqu’ici: voir un film. 

    Sam Mendes suit avec délicatesse et élégance ses personnages principaux, magnifiquement incarnés par l'irrésistible Olivia Colman et le séduisant Micheal Ward. A priori tout les sépare, mais ils se rapprochent, unis à la fois par l’exclusion, les blessures et les liens artistiques qu’ils tissent. Chacun finira par trouver son chemin dans le contexte social troublé par la politique raciale des années Thatcher. 

    A vrai dire, on ne croit pas trop à leur petite romance mais ce n’est pas grave. Faisant écho à la situation actuelle en racontant la vie d’un cinéma et de ceux qui le font exister Sam Mendes n’en livre pas moins une histoire émouvante sur fond d’évasion face à la dure réalité grâce à la magie et au pouvoir salvateur des images.  

    A l’affiche dans les salles de Suisse romande dès mercredi 1er mars.     

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